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31emes Rencontres des TransMusicales de Rennes


Margaux, le 28/12/2009

Vendredi 4 Décembre


En route vers le parc-expo non sans avoir salué nos amis les gendarmes qui, sous la pluie, veulent en amont comme en aval éviter les débordements alcoolisés. Les jeunes caennais de Chocolate Donuts ont paraît-il fait bonne impression et quelque peu chauffé le hall 4 avant de distribuer des beignets au chocolat. Dommage j'aurai bien pris un dessert. En soufflé raté j'ai seulement eu droit à Gaggle, une troupe chorale de 20 jeunes filles anglaises accoutrées de ponchos psychédéliques, qui a vite insupporté mes bonnes attentions. Elles ont été un peu plus charmées par le vieux crooner hindou Slow Joe et sa rencontre avec The Ginger Accident, de jeunes musiciens français. Un moment de convivialité et de gentillesse vintage assez décalé au regard d'une jeunesse assoiffée.

La soirée commence réellement sur les chapeaux de roue dans le Hall 3 avec FM Belfast (photo), groupe islandais cocasse et attachant, complètement surpris par l’accueil enflammé que lui a réservé le public rennais. Il y a même un groupement d’Islandais et d’ex-immigrés Erasmus de l’université de Reykjavik qui les acclament sur le côté droit. FM Belfast font dans l’auto-dérision tout en assénant des chansons électro-portnawak d’une efficacité imparable, dans le genre Hot Chip surmotivés. Ils nous gratifient d’une formidable pseudo-reprise de Killing In The Name Of, avec moult doigts d’honneur et "Fuck yooooou". Nœuds papillons, chemise serrée et collants rouges, c’est le gros staïle, et on aime ça. En über bonus, sur le côté gauche de la scène, se place le type qui ne sert musicalement à rien (il tape vaguement sur un tube pour faire du bruit) mais qui danse comme un dieu (bourré à une party chez Régine) et porte le chapeau napoléonien à la perfection. Il est à peine 21H30 quand FM Belfast met fin à son show extravagantesque, et pour certains spectateurs, l’apogée de la soirée est déjà passée.


Direction le hall 3 pour espérer de The Phantom Band le concert du festival afin d'apprécier en trois dimensions l'un des groupes de l'année à en juger sa première bande son. Les joyeux lurons découverts sur myspace occupent bien l'espace avec trois guitaristes sur scène. Et s'ils nous exécutent leur rock planant soutenu d'électronique avec une certaine efficacité, leur chanteur, malgré sa voix de baryton, n'est pas la valeur ajoutée tant escomptée. Ses rasades de whisky bues à notre santé ne l'ont pas aidé à nous mettre une raclée. Il semble ailleurs, peut-être est-il déjà un peu parti. La claque attendue n'est pas venue, même si l'allègre désespérance de ces Écossais m'a parfois touché, sans plus.

Quittons donc The Phantom Band pour nous diriger ver le Hall 9 qui accueille Terry Lynn. Attention à ne pas prendre sa pinte de bière pleine, car ça bouge sévère sur le reggae dub de la jeune Jamaïcaine (qui arbore d'ailleurs une fantastique coupe afro).

Un détour vers le concert de Detroit Social Club pour réaliser que le pop-rock anglais n'a toujours pas changé de recette. Ça joue fort, la voix n'est pas désagréable mais il n'y a là rien de goûteux, c'est forcément et rapidement ennuyeux. Pour voir et écouter de l'inédit il fallait s'attarder un peu avec Jessie Evans (photo). Cette américaine à l'art de se trémousser n'importe comment tout en faisant de l'effet. Surtout à la gent masculine je suppose... En meneuse de sa propre revue, elle danse sur les frappes de Toy Dammit, ancien batteur d'Iggy Pop, puis l'accompagne de son saxophone. Sûrement un peu essoufflée, ses parties chantées n'ont toutefois pas vraiment convaincu. Et puis de toute façon l'heure d'attraper la fièvre était venue...


La très rare Fever Ray (photo), grande tête d'affiche du festival, sa date unique en France, investit le Hall 9 pour un show habité. Le spectacle reste étrange pour un festival, la voix d'Anderson étant parfois étouffée par les basses qui font trembler les tympans. La scène est éclairée par de vieilles lampes à abats-jours qui clignotent. Karin Dreijer Andersson reste dans l'ombre, très loin du public, et on n'aperçoit que sa sombre silhouette et ses mains gantées qui accompagnent ses psalmodies Durant la première partie du spectacle, elle arbore une coiffe qui lui donne la forme d'un monstre vouté, tapi dans l'ombre. Des lasers de lumière vertes battent le rythme, un musicien brandit un totem, le show est envoûtant. Pressé par les impératifs de temps, le groupe est obligé de tronquer certains morceaux, dont le magistral "If I Had A Heart" qui ouvre le bal, et l'intégralité de l'album n'est pas déroulé. On peut tout de même entendre les deux inédits : "Here Before" et la reprise de "Stranger Than Kindness". Lorsque les lumières se rallument sur un public médusé par l'expérience qui vient de se dérouler sous ses yeux, on se dit qu'il va falloir que les groupes suivants frappent fort pour nous extirper de l'ambiance.


C'est exactement ce que rate The Field , un groupe de prog-rock instrumental. Des chansons sans originalité et incroyablement répétitives (et longues) qui se veulent dansantes, un arrière plan expérimental animé qui fait mal à la rétine ("C'est de l'Art"). Le public est étrangement ravi. Vite, fuyons !

En errant, on se retrouve chez Major Lazer dans le Hall 4. Soit un spectacle à des lieues de Fever Ray, avec DJ à casquette, rappeurs survoltés qui "toastent" sur la musique remixée et danseuses quasi à poil (dont une qui se bûche violemment en essayant de descendre d'un énorme ampli). Sans conteste un grand moment d'élégance avec simulation de coïts, pantalons qui tombent sur un calbute apparent, et bouge ton boule, wesh. Finalement une horde de bitchy spectatrices est invitée à monter sur scène. Pour rajouter à cette jouissive consternation, on aperçoit parmi elles Jessie Evans qui s'y démène en justaucorps doré.

Et pour le dernier concert de la soirée, nous allons voir The Wankin' Noodles, qui avait déjà fait sensation en ouverture d'Art Rock 2009. Six mois plus tard et alors qu'il est très tard, 3h30, les Briochins ont remis ça en grand. Le chanteur, bien que filiforme, est taillé pour la scène. Ses déhanchements et son énergie sont assumés sans arrière pensée. L'énergie de ses acolytes est aussi brute et leur rock à l'état pur a mis le hall 3 en ébullition. Ce petit groupe là a tout d'un grand et peut déjà rivaliser avec les anglo-saxons. Avec nous, c'est sûr, vous en entendrez encore parler.

Exténué il était enfin temps de s'en aller, non sans avoir recroisé nos amis les gendarmes pour souffler sans excès en leur compagnie. Alors que ces 31èmes rencontres des TransMusicales de Rennes auront surtout été marquées par leur retour au Liberté...
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