31emes Rencontres des TransMusicales de Rennes

• Introduction
• Jeudi 3 Décembre
• Vendredi 4 Décembre

Jeudi 3 Décembre

Les Transmusicales ont retrouvé leur Liberté ! Et avec lui une importante soirée en centre ville, affichant complet. La grande salle du bas, rénovée, tout en noir, et la petite, à l'étage, allaient-elles regorger de découvertes et de groupes talentueux ? Alors qu'il pleut sur l'esplanade et aux alentours du village du festival le Liberté a malgré tout l'air plus chaleureux.

La soirée du Jeudi commence avec les très attendus The Whitest Boy Alive (photo), leur pop groovy et leurs dégaines de super-nerds. Malgré la position parfois difficile de premiers de la soirée, le public est au rendez-vous. Au début de set un peu trop calme succèdent leurs hymnes dansants ("Dead End", "1517" et "Timebomb") et ils commencent enfin à s'animer. Le chanteur-guitariste à lunettes semble prendre son pied. Le concert se termine trop vite devant un public avide de nouveaux morceaux sur lesquels gigoter.

Le buzz d'avant festival était attendu. On allait enfin savoir si la Britannique V.V. Brown avait bien la prestance annoncée. Si vocalement elle n'a pas manqué d'arguments et même si elle s'est démenée pour tenter de charmer le public, elle ne l'a pas complètement conquis. Ses airs 50's à la mode d'aujourd'hui, mâtinés de twist forci jusqu'au rockabilly, et sa voix soul n'ont pas forcément déçu mais il a manqué un supplément d'âme et de talent du côté de ses musiciens pour que le tout soit emballant. Nul doute cependant qu'elle continuera à faire parler d'elle.

Mais c'est à l'étage qu'il y allait avoir du tangage et qu'il fallait s'accrocher au bastingage ! Beast (photo), formation électro-rock de Montréal, composée originellement de la chanteuse Betty Bonifassi et du batteur multi-instrumentiste Jean-Phi Gonçalves, tous deux français, ont fait chavirer l'embarquement qui a eu l'avantage d'assister à leur set. La jauge de la salle étant de seulement 800 personnes contre plus de 5 000 pour celle du bas les portes du haut ont été un temps fermées devant l'empressement des retardataires. Le charisme de Betty, sa voix toute aussi puissante dans son flow de rap que dans ses élans soul et rock ont d'abord ravi. Et au contraire des autres groupes du soir, c'est le talent de ceux qui l'accompagnent qui a également fait la différence. Un énorme solo de batterie a évidemment marqué les esprits mais c'est aussi le mixage de leurs multiples influences qui a impressionné. Capables de passer du hip-hop à de l'indus sans une faute de goût, la beastie girl et ses boys ont fait sensation et l'unanimité. Ils devaient en faire les trois quarts, ils ont joué pendant une heure. Ma révélation des Trans à n'en point douter.

Prenons un claviériste ayant la même coupe que Doc dans Retour vers le Futur ("C'est la classe Mc Flyyy !"), un clarinettiste fou ayant le souffle d'un plongeur en apnée, et un orchestre de cuivre, et paf, ça fait Abraham Inc. Au tout début, le mélange des styles opère un certain charme. Mais rapidement les morceaux répétitifs et interminables nous font bouger les jambes sans trop y penser, avec un certain ennui. Ce sera le concert le plus long de la soirée, et hélas, pas le meilleur.
An Experiment On A Bird In The Air Pump clôt la soire avec hargne. Ces trois filles ont de l'énergie à revendre et abattent un set enragé et effrayant.

La soirée du Jeudi a été le moment de quelques excellentes découvertes, et le public rennais réputé froid comme un Kinder Pingui s'est enfin lâché, faisant honneur aux artistes de grande qualité qui ont foulé les scènes du Liberté. Mais le meilleur reste à venir avec une programmation du Vendredi de très grande qualité, promettant nouvelles sensations du moment et découvertes inattendues.