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2 groupes un 2 juillet au Main Square Festival 2022


Mathilde, le 08/07/2022

Les festivals reprennent enfin, on y retourne comme dans un doux rêve qu'on connait déjà un peu. Chacun reprend ses marques, fait le tour des stands boissons, des food trucks, certaines choses restent à leur place, et puis y a des nouveautés comme une zone derrière la Green Room qui regorge de zones détentes et bars supplémentaires (tel l'Apérol Spritz qui a un franc succès, à un prix qu'il vaut mieux pas convertir en francs d'ailleurs, mais c'est le charme des festivals que voulez-vous) et d'animations. J'ai deux heures pour voir deux groupes, un deux juillet, en 2022. Y a un truc non ? J'aurais bien jeté toutes mes oreilles sur les Pixies mais ceux-ci ont été annulés pour covid. Preuve que la période de pénurie musicale n'est pas si loin derrière nous. Et preuve qu'il faut pas trainer pour profiter.

 

Space Alligators - scène du Bastion

 

On commence avec Space Alligators, un groupe qui vient beaucoup plus des Hauts de France que de l'espace. La zone du "Bastion", à gauche de la zone "Main Stage" est verdoyante et avec une petit butte de pelouse bien pratique pour s'asseoir. Il y a là un noyau de personnes qui ont l'air de déjà bien connaitre le groupe, faisant référence à eux par leurs prénoms, citant leurs précédents concerts, amenant un crocodile gonflable. La fan-base est bien là, ce qui prouve que les mecs ont bossé dans le coin, et ont pris le soin de fidéliser leur public. 

 

Les quatre alligators débarquent sautillants dans leur combinaison en jean, chacune ayant des patchs différents selon les musiciens. Un petit côté The Dø à une époque, c'est appréciable car ça amène une dimension plus fun et travaillée à la scénographie globale. Ils attaquent d'entrée de jeu avec "Give It Away"  - aux faux airs de Vampire Week-end - qui nous immerge dans les vacances, qu'on y soit ou pas. Les gens qui retourneront au bureau dans deux jours se détendent, ceux qui sont en congés s'y plongent franchement tant le titre est lumineux. Il fait chaud, genre grand soleil/ trente degrés aujourd'hui.

 

Plus tard "Destiny" propulse directement sur la plage (Beach Boys vibes) avec ses guitares toutes bleues. Le ton est décomplexé, les mecs se connaissent bien et jouent propre et appliqué tout en étant très souriants. La foule les énergise et vice versa. "Est ce que vous êtes prêts à bouger vos fesses?" lance le chanteur à la foule (en bon délire), et démarre "Shake Your Ass" qui permet au guitariste de venir twerker sur le devant de la scène. Et puis le titre titulaire de leur EP (éponyme, sorti en 2021, "Truck", déferle en grondant, puisque ça parle de camion. D'où la combinaison de mécanicien, d'où l'attaque franche de la mélodie sur les refrain: "So let me drive your truck". Le public reprend "Truck, truck" en contretemps avec beaucoup d'enthousiasme.

 

Space Alligators c'est divertissant, ça sonne anglais, c'est là les deux intentions du groupe, qui n'hésite pas cependant à présenter de nouveaux titres en français, plus retenus, tel "Les Amours de V.", peut être pour rappeler qu'il sont là pour rigoler, mais pas que pour ça non plus. Leur envie d'avancer en tant que groupe est bien là, les opportunités  s'offrent à eux (dont cette programmation au Main Square) et ils en profitent. Eux qui auparavant étaient un "groupe de camping" sont devenus un groupe stylé "turtle neck and blazer". Réalistes, bosseurs et enjoués, leur musique donne l'impression d'être produite sans effort et c'est là une grande qualité. On leur souhaite une bonne continuation dans cette trajectoire !

 

 Setlist de Space Alligators:

- Give It Away

- Jim

- Destiny

- Feel It Around

- Shake Your Ass

- Les Amours de V.

- Truck

- I Don't Think So

 

Declan McKenna - scène de la Green Room

 

Il a aujourd'hui 23 ans, il en avait que 15 quand il a composé "Brazil" un single reconnu (dans le milieu). Declan Mckenna vient d'un "Home County" (comtés périphériques à Londres) nommé Einfield, a une gouaille toute anglaise et clairement une précocité en matière de musique. Il quitte l'école à 17 ans, est repéré (par le milieu), va jouer dans plusieurs éditions de Glastonbury pour cette année en faire la grande scène. En deux albums seulement, dont le dernier, Zeros, est sorti en 2020.

 

L'ayant déjà vu dans une petite salle (le Grand Mix de Tourcoing) il y a cinq ans, qu'attendre de ce petit tigrou (qui rebondit partout) sur la grande scène Green Room devant un parterre de fans ? C'est toute une troupe de musiciens un peu plus vieux que lui mais bien jeunes quand même qui entre au fur et à mesure. Une troupe à la Peter Pan et les Enfants Perdus. Démarre un bande son de reprise de "With A Little Help From My Friends".

 

Enfin ils sont pas paumés derrière leurs instruments quand on voit la nonchalance doublée d'efficacité avec lesquelles le groupe joue, et ce dès le premier titre "Beautiful Faces": "Tonight I wanna be on Broadway and in Cabaret" lance Declan, qui a toujours supporté sa génération Z, ne se réclame d'aucun genre, et qui clame que la sexualité existe pour être expérimentée. Il est fan de Bowie et arbore toujours des paillettes sur la joue, comme en 2017. Son style est aujourd'hui 70ies, pantalon pattes d'eph', chemise col pelle à tarte, et boots de cow-boy. Il se déguise ou pas, joue avec les codes ou tout simplement ne se cantonne à rien. La liberté totale des jeunes d'aujourd'hui, qui ont une désinvolture bienvenue sur ces sujets, et bien nécessaire à notre monde. Les bras des fans se tendent, se balancent régulièrement de gauche à droite, totalement en phase avec leur petit mentor.

 

Rapidement le titre titulaire du deuxième album retentit, "The Key To Life On Earth", en trois temps mélodiques dont le dernier se mute en chorale (d'enfants perdus). La batteuse a une attitude concentrée et retenue, une attitude penchée sur sa caisse claire (elle-même penchée côté public, étonnant et classe). La guitariste faussement blondinette surfeuse a tout d'une grande/ vieille hard-rockeuse. Il y a un mec aux cuivres tout droit sortie d'un film 80ies type les Goonies, bref un tableau charmant et une météo idéale, souvent rappelé par le chanteur. Le soleil commence à décroitre, c'est le meilleur moment d'un festival, moins chaud, moins lumineux, et l'heure de manger aussi.

 

Mais pas le temps Declan enchaine avec un autre tube, "The Kids Don't Wanna Come Home". Une comptine doucement mélancolique sur fond de "lâchez la bride à vos enfants". Avec de belles harmonies, et l'occasion d'apprécier la voix du jeune homme à quasi capella. Il a mué, ça reste rocailleux, puissant aussi, la voix parfaite d'un mec de son âge. Mais en avance sur comment construire des titres concis, pas évidents et empreints de nostalgie, précoce elle aussi. Tout ça est "laser" comme on dit dans Top Chef. Pour "Emily" il se met au piano (il joue de tout comme tous les prodiges) et révèle son titre le plus intimiste et calme. 

 

Declan parcourt des yeux le public, ne sourit pas, mais il est à la bonne place et dans la bonne énergie. C'est sérieux de parler des affres de la vie de jeune homme (perdu), c'est vrai. Mais ça reprend toujours sur des accents de fête doux-amers comme viendront le prouver les deux derniers titres du set, le fameux "Brazil" et "British Bombs" pour lequel Declan viendra toucher les mains de son public en grimpant sur la barrière. Impeccable le garçon. On n'a plus qu'à attendre son troisième album avec impatience, dans lequel il ne manquera pas de dire qu'il n'est plus si jeune. Et pourtant...

 

Setlist de Declan McKenna

 - Beautiful Faces

 - Rapture

 - Daniel, You're Still A Child

 - The Key To Life On Earth

 - The Kids Don't Wanna Come Home

 - My House

 - Emily

 - Isombard

 - You Better Believe !!

 - Be An Astronaut

 - Brew

 - Brazil

 - British Bombs

 

 

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