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Compte-rendu de concert

The Pineapple Thief


Date : 23/02/2024
Salle : Elysée Montmartre (Paris)
Première partie :

Le voleur d’ananas enfin reconnu à sa juste valeur ! Respect, Monsieur Soord

Franck, le 02/03/2024
( mots)

Si le fait d’assister à un concert de The Pineapple Thief est devenu pour moi un rendez-vous bisannuel, quelle fut ma surprise en arrivant devant l’Elysée Montmartre et de découvrir une imposante file d’attente remontant la rue adjacente de manière ininterrompue en direction du Sacré-Coeur ! Rien d’étonnant au vu de la notoriété grandissante du groupe anglais, mais encore faut-il rappeler qu’une telle vision semblait encore inconcevable il y a quelques années de cela. Je me remémore notamment un concert en 2014 (Magnolia Tour) dans la modeste salle du Divan du Monde, et d’un public clairsemé respectant sans peine ce qui constituerait aujourd’hui des distances de sécurité post-pandémie. Quand on sait que Bruce Soord n’était pas loin de jeter l’éponge à l’époque, le fait de découvrir dix ans plus tard une salle d’envergure pleine à craquer - en France qui plus est - pour un groupe de prog-rock comme The Pineapple Thief s’associe forcément d’une certaine saveur. Même s’il est évident que cette consécration n’aurait probablement jamais eu lieu sans un détonateur comme Gavin Harrison, nous ne pouvons être qu’admiratif face à la persévérance et la passion de M. Soord. 

Fidèle à son habitude, le groupe anglais a pris soin de choisir une première partie pertinente et de qualité (je me souviens encore de la très solide prestation de Godsticks lors de la tournée Your Wilderness). Nous découvrons ainsi les débuts solo de Randy McStine, un guitariste émérite que les amateurs de musiques progressives auront pu voir au sein du groupe Lo-Fi Resistance ou plus récemment en support de la dernière tournée de Porcupine Tree. Seul sur scène, le musicien parvient à créer l’illusion d’une certaine densité mélodique, grâce notamment à un subtil procédé de superpositions sonores en live-looping, couplé à un jeu de guitare acoustique particulièrement riche et nuancé. Doté d’une voix pure et maitrisée - évoquant par moment les envolées lyriques de Jeff Buckley - et d’une technique instrumentale forçant le respect, l’artiste anglais parvient à captiver le public et à enchainer les compositions touchantes et communicatives, navigant habilement entre folk, blues et musiques ambient. Une bien belle prestation qui invite à se plonger sans plus attendre dans les différents projets de Randy McStine.

Les membres de The Pineapple Thief (accompagnés d’un guitariste supplémentaire pour la tournée) finissent par faire leur entrée sous les applaudissements d’un public qui semble déjà conquis par le dernier opus (It Leads to This, sorti courant février). Un sentiment rapidement conforté par l’engouement perçu au moment où retentissent les premiers riffs virulents du single "The Frost". Si l’entrée en matière est particulièrement bien orchestrée, je ne peux qu’afficher mes réserves face à une basse anormalement envahissante, au point de masquer complètement les deux guitares et les choeurs… Excès de générosité de Jon Sykes, ou ingé son en pause technique au pire moment, l’équilibre sonore est finalement retrouvé à l’issue du deuxième morceau… Dommage à ce niveau. Serais-je devenu ce genre de fan exigeant, qui trouve toujours quelque chose à redire ?! Chose assez rare pour être soulignée, l’ensemble des titres du fameux It Leads to This ont été interprétés dans la soirée, signe encore une fois d’un album - qui sans révolutionner la formule de TPT - s’avère particulièrement équilibré et efficace, tout en présentant son lot de fulgurances

Toujours aussi impassible derrières ses fûts, Gavin Harrison constitue malgré tout une des attractions les plus attendues du spectacle, l’impact mélodique du batteur sur les différentes compositions prenant tout son sens à l’écoute du subtil et inimitable jeu de cymbales du titre "Demons". Contrairement à ce que l’on aurait pu imaginer, l’album Versions of the Truth s’avère finalement peu représenté, le groupe se contentant de deux titres dont le morceau éponyme interprété en milieu de set. Bien qu'intéressant sur sa version studio, ce dernier passe difficilement l’épreuve du live, manquant par moment de lisibilité dans ses transitions teintées d’électroniques. Rien à faire, malgré ses qualités, Versions of the Truth ne me laissera jamais un souvenir impérissable (Quentin, si tu me lis)…

Fort heureusement, avec une discographie aussi riche que celle du voleur d’ananas, les Anglais avaient clairement l’embarras du choix quant aux morceaux qui mettraient tout le monde d’accord. A ce titre, difficile de ne pas mentionner le bouleversant "Dead in the Water", magnifié par les récents remaniements rythmiques de Harrison. Avec ses renforts électroniques sur le couplet, le morceaux prend une toute nouvelle dimension en live. Frissons garantis ! Et que dire de "Give it Back" dont la version 2.0 survitaminée s’avère totalement imparable ; un morceau qui ne payait pas de mine à la base, mais qui s’est élevé peu à peu comme un indispensable des setlists du groupe!

Si l’amateur que je suis aurait apprécié un peu plus de représentativité de la période pré-Kscope,  difficile pour moi de cacher mon enthousiasme au moment d’aborder les titres issus de l’album Your Wilderness. Toujours aussi délicat et mélancolique, "Fend for Yourself" nous projette hors du temps avec ses choeurs en harmonie et son air chaloupé. Dommage cependant que la composition soit amputée de son magnifique solo de clarinette. Bruce, qu’attends-tu pour t’y mettre ?! Telle une évidence, le groupe conclut son set avec l’imposant "The Final Thing on my Mind", assurément une des compositions les plus magistrale de The Pineapple Thief, riche en mélodies à tiroirs, en soli de haut vol et en ponts d'une grâce éloquente.

Tout au long de la soirée, Bruce Soord semble comme un enfant, ému par tant d’enthousiasme de la part du public. Ainsi, comment lui reprocher de s’adonner au traditionnel rappel, lui qui est resté dans un anonymat quasi complet pendant près de vingt ans ? Si le groupe avait pris l’habitude depuis un certain nombre d’années de conclure avec les virevoltants "Nothing at Best" ou "3000 Days" (issus de l’album Someone Here is Missing), il opte cette fois-ci pour le redoutable "Alone at Sea", un choix judicieux au vu de la puissance et de l’explosivité du morceau en question.

The Pineapple Thief réussit un véritable tour de force, grâce à un set équilibré, rythmé et particulièrement généreux sur le contenu. Le nouvel album a été interprété dans sa totalité, un quatorzième opus dont les qualités studio semblent prédestinées pour le live. Ceux qui découvrent le groupe n’imaginent pas la chance qu'ils ont et le nombre de trésors qu’ils vont pouvoir dénicher en remontant dans la luxuriante discographie de Bruce Soord. Pour les amateurs de longue date, il faudra désormais se faire à l’idée qu’il ne sera plus possible de profiter d’une représentation du voleur d’ananas dans le cadre intimiste d’une salle à moitié vide ! Qu'à cela ne tienne, le voleur d'ananas semble enfin reconnu à sa juste valeur !

 

Setlist :

1. The Frost

2. Demons

3. Put it Right

4. Our Mire

5. Versions of the Truth 

6. Every Trace of Us

7. Dead in the Water

8. All That’s Left

9. Now it’s Yours

10. Fend for Yourself

11. Rubicon

12. To Forget

13. It Leads to This

14. Give it Back

15. The Final Thing on my Mind

Rappel :

16. In Exile

17. Alone at Sea

 

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