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Compte-rendu de concert

Miossec


Date : 14/11/2014
Salle : Trianon (Paris)
Première partie :

Raphaëlle, le 17/11/2014
( mots)

C’est la première fois que je vais voir Miossec et je ne sais pas du tout à quoi m’attendre. Pour être honnête, j’ai des doutes sur sa capacité à faire preuve de charisme et même sur ses qualités vocales. En outre j’ai eu droit à un véritable show la semaine précédente avec Kasabian et je suis restée sur cette impression en arrivant au Trianon pour Miossec. Pour couronner le tout, j'ai tellement écouté ses chansons que je n'ai pas envie d'être déçue: j'attends le brestois au tournant.

La part belle au dernier album

Le dernier album "Ici-bas, Ici-même" est un grand cru, à la fois délicat et apaisé ; ce qui, de la part du compositeur du brûlant "Boire", n’était pas gagné. Miossec reprend l’intégralité de ce dernier album en live : "Samedi soir au vauban", "Bête comme je l’étais avant", "Nos morts", "Répondez par oui ou par non", "Le cœur", "Qui nous aime", "Les plaisirs les amours", "On vient à peine de commencer", "A l’attaque", "Ce qui nous atteint", "Les touristes"…

Ses chansons se déploient avec grâce dans le Trianon, subjuguant l’assemblée qui ne tarde pas à l’acclamer. Un vrai travail a été fait pour transposer les chansons en live et le résultat s’avère tout à fait convaincant. Les musiciens qui l’entourent font preuve de beaucoup de flexibilité puisqu’une des deux pianistes est aussi violoncelliste, l’autre joue du xyophone en chantant, le bassiste joue aussi de la contrebasse et le batteur s’installe parfois derrière les claviers ! Ce mouvement anime la scène autour de Miossec, droit comme un i derrière son micro.

Les grands classiques

Entre les titres du dernier album, Miossec interprète ses vieux classiques sans jamais surjouer la carte de l’émotion. Il faut dire qu’en vingt ans de carrière, il a créé quelques pépites qui ne demandent qu’à installer toute leur ampleur sur scène. D’abord il se met le public dans la poche avec "la fidélité", comme un clin d’œil à la rage qui l’animait il y a encore quelques années.

Mais comment évoquer Miossec sans penser à son classique "Je m’en vais"? En allégeant la partie instrumentale, il ne garde qu’un écrin de musique pour son texte bouleversant. C’est certes un peu déstabilisant au début mais finalement, toute la salle est conquise. Du même album, il nous joue aussi "Rose", "Essayons" et bien sûr "Brest", sous un tonnerre d’applaudissements.

Toujours dans la veine de ses grands tubes, il entame en chœur avec le public "La facture d’électricité". Du même album, il tire également "la Mélancolie", qui est je crois ma préférée de toute sa discographie avec son texte doux-amer. De son rugueux "Finistériens", il interprète le teigneux "A Montparnasse" et le dépouillé "Seul ce que j’ai perdu". Bien vu, ce sont mes préférées de l'album.

Les fidèles des premières heures sont récompensés avec le dernier titre de la soirée : "que devient ton poing quand tu tends les doigts ?". Clôre la soirée par le dernier titre de son premier album, 19 ans au compteur, c'est plutôt classe non?

Un charisme tout en retenue

En bon breton, Miossec met un point d’honneur à maîtriser son émotion. Au lieu de nous jeter ses sentiments à la figure, il les contient et laisse sa voix se faire murmure, caressante ou incertaine.

Le public fait mine d’être difficile au début mais nous finissons par lui tomber dans les bras en quelques chansons. Lui qui semblait initialement sur la réserve fait peu à peu preuve d’un humour inattendu. Jamais à court d’un trait d’esprit entre les chansons, il instaure peu à peu une atmosphère chaleureuse. Sa prestation est l’exact opposé de la démonstration de force de Kasabian la semaine suivante : Miossec n’est pas là pour nous convaincre par le bruit et la fureur, il préfère nous sourire et nous inviter dans son cocon musical. Il ne cherche pas vraiment à nous convaincre et au fond, ça fait du bien. Sa voix rauque s’avère plus chaleureuse qu’attendu et les chœurs complètent habilement son manque d’amplitude. Chapeau bas à la pianiste/chanteuse, Nathalie Réaux.

Lors du second rappel, il se présente en solo, guitare à la main. A peine deux accords joués, quelqu’un crie "les bières" d’un ton exultant. Malicieux, Miossec entame donc d’une voix habitée : "Ils ont des chapeaux ronds / Vive la Bretagne…" Et le public hilare de compléter "Ils ont des chapeaux ronds/ vivent les Bretons !". Il enchaîne ensuite avec "les bières aujourd’hui s’ouvrent manuellement" et, comme il l’a un peu massacrée, il commente après coup "J’ai eu envie de me lancer dans une tournée solo mais bon… On m’a dit que ce n’était pas une très bonne idée". Moi qui imaginais Miossec comme un homme taciturne, je me trompais sur toute la ligne.

Conclusion: Allez voir Miossec si vous avez envie d'un concert chaleureux, remarquablement interprété. C'est à un joli concert qu’il m’a été donné d’assister, généreux dans sa set list. Miossec confirme pour moi sa place de patron de la chanson française. Avec l’accent breton en prime.

Set list: Samedi soir au Vauban / Bête, comme j'étais avant / Nos morts / Répondez par oui ou par non / La fidélité / Essayons / Le cœur / Qui nous aime / Je m'en vais / Le Plaisir, les Poisons / On vient à peine de commencer / Le défroqué / À l'attaque ! / La facture d'électricité / A Montparnasse
Encore 1: Ce qui nous atteint / Seul ce que j'ai perdu / Rose / La Mélancolie / Des touristes
Encore 2: Les bières aujourd'hui s'ouvrent manuellement / Brest / Que devient ton poing quand tu tends les doigts

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