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Compte-rendu de concert

Karnivool


Date : 01/02/2023
Salle : Bataclan (Paris)
Première partie : The Ocean

La crème du metal progressif réunie au Bataclan

Franck, le 07/02/2023
( mots)

Avant de vous laisser prendre connaissance de ce compte-rendu, il me semblait important de revenir sur certains éléments de contexte. Karnivool est un groupe que j’affectionne tout particulièrement et l’annonce d’un passage par la France a généré en moi une véritable attente. Initialement prévu en septembre 2021, le rendez-vous a malheureusement dû être repoussé à plusieurs reprises : une première fois à cause de cette satanée pandémie, puis une seconde pour des raisons purement économiques (on en parle pas assez souvent, mais ce genre de tournée mondiale peut vite devenir un véritable gouffre financier…). Alors que je commençais à ne plus y croire, le concert a enfin pu se tenir en 2023, soit quasiment 10 ans après le dernier album des Australiens (Asimmetry) ! L’autre facteur émotionnel, non négligeable, est le fait de fouler le sol du Bataclan pour la première fois depuis les terribles évènements de 2015. Quoiqu’on en dise, rien ne sera jamais plus comme avant… Un contexte dense et une saveur particulière, pour une soirée qui restera gravée dans ma mémoire.

De manière plus objective, il s’agissait clairement d’une affiche de rêve; une programmation en mesure de faire saliver n’importe quel amateur de metal progressif moderne ! Avec une formation comme The Ocean en première partie, il ne faisait aucun doute que la soirée afficherait un très haut niveau. Si la notoriété du collectif allemand reste toute relative, ce dernier n’en demeure pas moins une pointure dans le milieu, proposant depuis presque 20 ans des albums-concepts aussi qualitatifs qu’ambitieux. Le groupe avait d’ailleurs marqué les esprits en 2020 avec un opus en tout point remarquable, conclusion parfaite d’un voyage à travers le temps et les ères géologiques (Phanerozoic II : Mesozoic/Cenozoic). Sans surprise, c’est cet album qui fut à l’honneur en ce mercredi soir :

Débutant bien avant l’heure prévue (du moins celle indiquée sur le billet), les Allemands de The Ocean rentrent immédiatement dans le vif du sujet avec le puissant "Triassic", qui à lui seul offre une palette détaillée de toutes les attributs du groupe : aérien, subtil, explosif et ravageur. La restitution sonore est quasi parfaite, et nous nous retrouvons vite captivés par un saisissant travail d’ambiance tant sonore que visuel; signe encore une fois d’un groupe qui présente un sens aigu du détail (rien d’étonnant venant de musiciens qui enrobent leurs créations de tout un étalage scientifique). Les  six Allemands semblent ravis d’être là, et le font savoir avec quelques interventions dans un français irréprochable. Après une entrée en matière fracassante, le collectif mené par le guitariste Robin Staps, enchaîne - pour le plus grand plaisir des fans - avec deux titres issus de l’album Pelagial (un autre grand cru dans la discographie de The Ocean que nous vous recommandons vivement). Le spectacle monte peu à peu en intensité (l’occasion pour le public de commencer à s’échauffer pour la suite) jusqu’à libérer toute la fureur émanent d’un morceau comme "Pleistocene", lors duquel le chanteur donne tout ce qui a. Si la force du collectif prime sur les individualités, ce concert est néanmoins l’occasion de souligner les qualités vocales de Loic Rossetti. Rares sont en effet les chanteurs capables de proposer une telle panoplie et d’alterner avec autant d’aisance entre chant clair et guttural. Chacun des six membres du groupe a d’ailleurs l’occasion de s’illustrer, à l’image du batteur qui prend la relève sur le chant de "Holocene", petit instant d’accalmie avant la tempête et le clou du spectacle : à savoir, le puissant et indispensable "Jurassic / Cretaceous" ! Si ce morceau avait mis tous le monde d’accord sur sa version studio en 2020, force est de constater qu’il s’agit d’un titre taillé pour le live. Pris dans l’engouement général, le chanteur se jette dans la foule, finissant sa prestation debout et maintenu en l’air par le public. Bien conscient qu’une première partie d’une telle qualité n’est pas chose courante, le public du Bataclan partage son enthousiasme tandis que les Allemands s’éclipsent peu à peu de la scène.

Nous voilà alors à quelques minutes seulement du tant attendu concert de Karnivool, le temps pour nous de faire quelques pronostics sur le titre inaugural : et quoi de mieux que le redoutable « C.O.T.E. » (premier titre de l’album Themata sorti en 2005) pour débuter ce concert et mettre la foule dans les meilleures dispositions ! Pas le temps de souffler, les Australiens enchainent avec les rythmiques complexes de "All it Takes", un morceau qui présente une saveur particulière compte tenu du fait qu’il s’agit de la première nouveauté proposée par le groupe depuis 2013… Comme suggéré par l’affiche de la tournée, c’est l’album Sound Awake qui est à l’honneur ce soir. Ce n’est clairement pas les fans qui vont s’en plaindre tant il est indiscutable que cet album sorti en 2009 reste encore aujourd’hui le magnum opus de Karnivool et une véritable référence dans le domaine du metal progressif. Sept morceaux issus de Sound Awake ont donc été interprétés dont les indispensables "Goliath" et "Simple Boy". La puissance qui se dégage des compositions studio se transposent parfaitement sur scène et se voient même amplifiées par une basse renversante. Aucune démesure cependant, l’équilibre sonore est juste bluffant et le groupe impressionne par sa qualité d’exécution. Rien à dire non plus du côté du chanteur Ian Kenny qui livre une prestation tout en émotion et en nuances. Pris dans l’engouement général généré par un show d’une qualité rare, nous enchaînons les morceaux de manière complètement déconnectée du temps qui passe. Nous restent alors les souvenirs : ceux d’une foule dansante sur "All I Know", d’un pogo inattendu sur "Themata", ou encore des 23 minutes du combo "Deadman" et "Change" qui semblent être passés en un éclair. Le groupe revient suite à un traditionnel rappel pour interpréter deux morceaux supplémentaires et conclure en beauté avec le massif "Alpha Omega" (seul représentant de la soirée de l’album Asimmetry) et le fédérateur "New Day". On aurait bien sûr apprécié quelques titres supplémentaires ("We Are" notamment), mais comment reprocher quoi que ce soit à un spectacle d’un tel niveau et d’une telle cohérence. 

Pour conclure, je dirais seulement : Merci ! Merci à Karnivool d’avoir maintenu cette tournée européenne malgré les nombreuses difficultés rencontrées. L’attente en valait clairement la peine. Merci au Bataclan d’avoir su se relever pour accueillir de tels évènements. Merci à The Ocean pour la qualité de la première partie ... nous attendons le prochain album de pied ferme !

 

Set-list :

The Ocean Collective :

1. Triassic

2. Miocene / Pliocene

3. Mesopelagic : Into the Uncanny

4. Bathyalpelagic I : Impasses

5. Pleistocene

6. Holocene

7. Jurassic / Cretaceous

 

Karnivool :

1. C.O.T.E.

2. All it Takes

3. Shutterspeed

4. Goliath

5. Simple Boy

6. Umbra

7. All I Know

8. Deadman

9. Themata

10. Change

Rappel :

11. Alpha Omega

12. New Day

Commentaires
Vogtaria, le 27/02/2023 à 00:13
Merci pour ce résumé ! C’était simplement pour moi le meilleur concert de ma vie.
Franck, le 08/02/2023 à 08:07
@Daniel: oui effectivement, j’en parle dans le compte-rendu. C’était la première fois que j’y remettais les pieds, et ça ne laisse clairement pas indifférent... Sur ce, c’est une très belle salle, et le fait qu’ils puissent organiser de si belles affiches est une très bonne nouvelle.
Daniel, le 07/02/2023 à 09:58
Ca me file toujours un frisson de lire le mot "Bataclan". Le fait que des vibrations positives résonnent dans ces murs blessés est chaque fois un événement extraordinaire. Les "affiches de rêve" (je cite la chronique) finiront bien par effacer le cauchemar.