Earthless
Salle : Petit Bain (Paris)
Première partie :
Un Petit Bain à guichets fermés pour accueillir un des meilleurs groupes psyché/stoner/hard rock de ces dernière années.
Le Petit Bain est finalement sold out pour le trio de San Diego, et dès les premiers coups de baguettes de Mario Rubalcaba (Rocket From The Crypt, Off!, Hot Snakes) la moitié des 450 spectateurs opinent du chef... pendant que l'autre moitié se regarde en maudissant les ingés sons : la faute à une basse trop bourdonnante et une guitare inaudible. Dommage car les américains avaient entamé les hostilités par "Urulu Rock", tiré de leur superbe album From the Ages. Comme prévu, Isaiah Mitchell balance son premier solo de guitare au bout de trois minutes et ne faiblit pas quand Mike Eginton fait sauter les plombs de sa basse... quand il la rebranche, c'est pour être encore plus assourdissant qu'avant !
Isaiah, avec son look à la Pete Townsend jeune, envoie ensuite le riff de la chanson titre du dernier LP Black heaven, le son de sa gratte ressort un peu mieux mais que c'est frustrant !!!!!!! Bref il faut se rapprocher au maximum pour savourer véritablement la prestation souriante et débridée du soliste, pendant que ses deux compères s'acharnent sur leurs instruments.
Le chant de Mitchell apparait ensuite pour deux autres titres du nouvel album, avant que ne vienne le moment que tout le monde attend, l'arrivée d'un mammouth sur scène : "Violence of the Red Sea". Le public est en furie dès qu'il reconnaît les premières notes, c'est si bon que l'on a l'impression de passer du cérébral au crowd surfing sans sas de décompression, et ce qui reste des nuques des 450 spectateurs n'a jamais été aussi souples que pendant les 15 minutes du morceau.
Puis arrive 21h44, Isaiah voit son guitare tech triturer son ampli Orange, comprend que comme dans une capote, ça ne sort pas comme ça devrait, et remet les pendules à l'heure en passant le potard de 0.5 au 11. Il n'a pas le temps de retourner qu'il se rend compte que, jusqu'à la dernière des accompagnatrices amoureuse blasée, on n'attendait tous que ça !!! Les mecs qui flottent sur les bouts de bras se multiplient, la soirée prend feu. Puis le groupe se barre pour le plus court rappel de tous les temps, limite ils reviennent avant le 'more' de 'one more' ! Sans savourer leur triomphe, ils nous balancent le titre le plus enjoué (et aussi le plus court) de leur discographie, avec "Volt Rush", puis jouent une première reprise lourde du "Cherry Red" des The Groundhogs, avant d'enchaîner sans cligner des yeux sur, mesdames et messieurs accrochez vos slips : "Communication Breakdown" de Led Zeppelin, une conclusion dantesque digne de ramener John Bonham au bar, pour un bon gros scotch, sans glace. Ni verre.