DeWolff
Salle : Maroquinerie (Paris)
Première partie :
Toujours aussi prolifique, le jeune trio néerlandais revient en ce début d’année avec un nouvel album qui risque encore une fois de faire des adeptes. Intitulé Love, Death & Between, ce dixième opus (11 si l’on compte la récente collaboration avec les Dawn Brothers) embraye le pas du très agréable Wollfpack (2021) en proposant un rock vintage teinté de sonorités soul et d’un soupçon d’influences psychédéliques. En attendant une chronique d’album qui ne saurait tarder, nous avons eu l’occasion d’assister à une représentation du groupe de passage à Paris.
S’il nous est déjà arrivé de nous rendre à des concerts sans attente particulière, il ne faisait aucun doute que nous passerions une très bonne soirée en compagnie des frangins van de Poel et de Robin Piso ! DeWolff est en effet une formation qui n’a pas besoin de forcer son talent pour faire danser les foules et pour donner le sourire à tous ceux qui ont l’occasion de découvrir leur musique. Sans surprise, c’est exactement ce qui s’est passé dans l’enceinte de la Maroquinerie ! Malgré un espace plutôt modeste, le groupe est accueilli par un public bouillonnant. Accompagné d’un bassiste et de deux choristes dédiés à la tournée, le trio débute son set sur les chapeaux de roues avec deux titres issus de leur nouvel album ("Night Train" et "Heart Stopping Kinda Show"). D’entrée de jeu, l’atmosphère devient électrique, et le groupe s’adonne avec entrain à un show empli d’énergie positive et communicative. Le look des protagonistes (tenues 60’s aux motifs fleuris, santiag et pantalon pattes d’éph..) associé à une scène colorée contribue à une immersion rapide dans l’univers - assez irrésistible dans son genre - des Néerlandais. Rien à dire, cet environnement vintage leur colle à la peau, et chaque morceau - au rendu sonore impeccable - est appréhendé de manière tout à fait naturelle et authentique. Virevoltantes, les deux choristes donnent la réplique à un Pablo van de Poel en grande forme. Particulièrement à l’aise dans l’exercice, le jeune chanteur parvient en un rien de temps à se mettre le public dans la poche, tout en faisant preuve d’une palette vocale bien plus large qu’il n’y parait. Ça bouge, ça groove, le public est aux anges !
Au bout d’un moment, le groupe retrouve sa configuration originale (guitare, orgue et batterie), l’occasion de revenir sur des créations plus anciennes. Nous découvrons alors une facette nettement plus farouche et psychédélique du trio, celui-ci s’adonnant à de longues frasques instrumentales permettant à chacun des musiciens de s’illustrer à travers plusieurs solos rondement menés. Si le charisme des frères van de Poel (qui se partagent le chant sur certains morceaux) a tendance à s’attirer les projecteurs, on saluera également les partitions endiablées de Robin Piso à l’orgue Hammond, ce dernier parvenant à garder une approche très traditionnelle de l’instrument tout en apportant une touche de modernité par le biais de certaines textures sonores. De manière générale, les trois hommes sont de véritables bêtes de scène, et assurent un spectacle savamment orchestré tout en réagissant avec humour aux différents pépins techniques (dont une batterie qui ne voulait décidément pas rester en place…).
La petite troupe revient au complet pour une dernière partie de concert enflammée, exploitant une savoureuse compilation des albums Roux-Ga-Roux, Thrust, Tascam Tapes et Wolffpack. Pris dans l’euphorie générale, Pablo van de Poel termine son set en plein milieu de la fosse en entonnant les dernières paroles du morceau "Treasure City Moonchild". Les Néerlandais s’éclipsent discrètement de la scène sous les applaudissements du public qui semble réclamer un certain "Rosita". Et pour cause, ce morceau de plus de 16 minutes - issu du dernier album - s’est immédiatement hissé parmi les plus fameuses compostions du combo. Comme une évidence, le groupe conclut sur cet impressionnant baroud d’honneur, qui, outre ses indéniables qualités mélodiques, se pose comme une superbe rétrospective de tout le parcours artistique de DeWolff.
Cette fois-ci le groupe quitte la scène pour de bon et nous repartons comme prévu avec un sourire non dissimulé. Les Néerlandais nous ont fait forte impression lors de ce concert parisien et confirment leur montée en force parmi les meilleurs représentants de la scène internationale. Si vous ne connaissez pas encore le phénomène DeWolff, jetez-vous sur le nouvel album fraichement sorti (Love, Death & Between). Vous ne serez pas déçu !
Set-list :
Night Train (Love, Death & Between)
Heart Stopping Kinda Show (Love, Death & Between)
Live Like You
Sugar Moon (Roux-Ga-Roux)
Will o' the Wisp (Love, Death & Between)
Made It to 27 (Tascam Tapes)
Yes You Do (Wolfpack)
Tired of Loving You (Roux-Ga-Roux)
Double Crossing Man (Thrust)
Nothing's Changing (Tascam Tapes)
Treasure City Moonchild (Wolffpack)
Rosita (Love, Death & Between)