Deftones
Salle : Rockhal (Luxembourg)
Première partie :
Après une opération qui s'est mal déroulée, je me vois contraint d'échanger mon billet pour le concert de Biffy Clyro avec un autre show, toujours à la Rockhal. Voilà donc comment je me retrouve à mon premier concert de Deftones. Après m’être approprié un des posters de la soirée (visibles la veille des shows sur leur site officiel), mon premier contact avec les californiens est une pancarte dès l’entrée dans la salle, indiquant qu’il va falloir éteindre les portables et que les photos et autres vidéos sont interdites…
Je me dirige vers la scène entourée d’un halo rouge et à 20h, la 1ère partie, Skyharbor débarque. Après un 1er morceau où la voix aiguë (voire fluette) du chanteur est noyée dans le gros son trop gras. Les choses s’améliorent sur les titres suivants pour ce groupe de metal progressif Indien (affublé d’un chanteur américain) qui rappelle par moment Tool, A Perfect Circle ou Deftones, ça tombe bien. Le batteur tentaculaire impressionne et du groove pointe le bout de son nez çà et là. Malgré des titres de qualité disparates, les 45 minutes donnent envie de jeter une oreille à leurs galettes.
Il est 21h15 quand de l'électro au beat bien lourd laisse place au silence et à l’arrivée des Américains sur scène, qui balancent direct "Korea", avec un son monstrueux dès les premières notes ! Il ne faut que trois petits couplets pour que Chino Moreno calme les 2000 spectateurs et prouve que sa voix va tout avoiner ce soir. Il est tout sourire avant d’hurler l’intro d’"Elite", puis se laisse aller à des petits pas décalés tout en claquant des doigts style crooner, pendant que Sergio Vega (ex Quicksand, bassiste du groupe depuis l’accident de Chi Cheng) fait penser, de loin, à un Michel Polnareff de retour de vacances…??
Suivent "Diamond Eyes" et "You’ve seen the Butcher" et ses accents pop sous des lumières sobres et jolies qui ne dépareillerons pas du concert. Puis Chino emmanche sa Gibson blanche et joue seul l’intro de "Tempest" et balance des motherfucker avant chaque déploiement d’énergie lourde. S’ensuit le riff monumental de "Swerve city" sur lequel il est impossible de ne pas dodeliner de la tête, mais malgré tout Chino est obligé d’invectiver les premiers rangs pour que ça saute un peu plus… D’ailleurs sur "Gore" qui suit, il descend les voir de plus près, se laisse tripoter les cheveux avant de balancer un cri qu’on ne voudrait pas entendre en pleine nuit… La température redescend un peu avec "(L)MIRL", Moreno nous demande si tout va bien avant "Kimdracula", sur laquelle Abe Cunningham semble prendre son pied sur sa Tama bleue ciel, sa caisse claire (qu’il a double) claque de cette manière si puissante et caractéristique du son Deftones (même si il aura manqué un petit paquet de frappes…). Le batteur respire un peu, cheveux au vent, dans l’atmosphère rougeoyante de l’intro aérienne de "Rosemary", puis le chanteur fait un petit sondage pour savoir si il y a des premières fois dans la salle ou des fans qui ne les auraient pas vu depuis leurs débuts, transition toute trouvée pour sortir un morceau d’"Adrenaline", leur premier album de 1995, en l’occurrence "Minus Blindfold". Suit un autre morceau de la même période, la B-side "Teething", qui démarre fort dans le noir avant que Chino, au milieu de la chanson, n’enchaîne une gestuelle hip-hop sur le passage intégré de "Life's a bitch" de Nas, avant un dernier cri long et tenu comme rarement entendu en concert. Nous sommes entrés dans la second moitié du show et les classiques vont s’enchaîner avec "Digital Bath", "Change (In The House Of Flies)" et "Be Quiet and Drive (far away)", des titres qui nous ramènent à des temps de mal-être si bien rendus par la musique du combo californien. LE hit du groupe arrive ensuite: "My own Summer (shove it)" et son riff tronçonneuse, qui rend fous les premiers rangs, vers qui Chino redescend pour les inviter, micro tendu, à chanter un à un sur les Shove it! Shove it!: beau cadeau de communion... Enchaîné direct, "Headup" voit Moreno se mettre la tête dans les enceintes face à Stephen Carpenter, son guitariste, avant l’explosion finale.??
Le rappel ne fait pas retomber la pression puisqu’entamé avec "Back to School". Il est néanmoins allégé d’un titre puisque la bande de Sacramento décide de ne pas jouer "Prayers/Triangle" tirée du dernier album: Gore. La petite fête Nu Metal se termine gentiment par le riff mammouth de "Rocket Skates". Chino Moreno en profite pour demander un circlepit avant de revenir une dernière fois se coller aux premiers rangs pour en finir une bonne fois pour toute. "Purple Rain" de Prince raccompagne tout le monde vers la sortie. Et moi je ne regrette pas Biffy Clyro.