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Billet Albumrock

Edito septembre 2016 : l'année musicale du siècle ? Question de point de vue.


Nicolas, le 30/08/2016

Il en est de certaines années dans la musique comme dans le vin : ce sont des crus exceptionnels. Souvenez-vous. 1967 a vu naître l’éponyme du Grateful Dead, celui des Doors, The Velvet Underground and Nico, Something Else By The Kinks, The Who Sell Out, The Piper At The Gates Of Dawn de Pink Floyd, Are You Experienced? et Axis: Bold As Love de Jimi Hendrix, Disraeli Gears de Cream ou encore Sgt. Pepper des Beatles, et on en passe. Impressionnant, non ? Et que dire de 1991 avec Gish (The Smashing Pumpkins), Black Album (Metallica), Ten (Pearl Jam), les deux Use Your Illusions (Guns N’ Roses), Screamdelica (Primal Scream), Blood Sugar Sex Magic (Red Hot Chili Peppers), Badmotorfinger (Soundgarden), Loveless (My Bloody Valentine), Achtung Baby (U2), Out Of Time (R.E.M.) et surtout LE Nevermind de Nirvana ? Ce sont deux exemples, et il y en a d’autres : 1966 avec la quintuplette Revolver - Pet Sounds - Blonde On Blonde - My Generation - Aftermath, 1968, année fondatrice de presque tout le rock progressif, 1971 (le IV de Led Zep, Aqualung, Tarkus, LA Women, Fragile, Master Of Reality), 1981, 1986, 2001, 2003 etc etc.

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Or, même si ces années d’exception semblent se raréfier eût égard à un genre qui a tout de même exploré à peu près toutes ses frontières les plus reculées, de nombreuses voix s’élèvent depuis quelques mois pour nous certifier que, oh oui, 2016 sera un cru immense, le meilleur depuis plus de dix ans, voire depuis qu’a sonné le carillon du nouveau millénaire. On ne vous citera pas tous les papiers en question, car ils sont légion, et on se contentera de ceux de Pitchfork et de Rolling Stone, deux publications qui devraient tous vous - nous - parler. Et comme souvent, il convient de s’attarder sur toute cette exaltation, surtout quand, à la rédaction, nous avons un peu le sentiment inverse, du moins votre serviteur.

Certes, il y a eu le magnifique épitaphe de David Bowie. Certes, Radiohead a sorti un album, excellent comme toujours. Certes, Prince est mort - d’ailleurs on a du mal à voir en quoi cet événement tragique contribuerait à rendre les disques de 2016 meilleurs - mais à part ça, on ne ressent pas une impression d’immenses fulgurances. Si Rolling Stone essaye de brasser large pour nous communiquer son enthousiasme, les albums estampillés rock qu’il soumet à notre jugement nous en touchent une sans faire bouger l’autre. Post Pop Depression, la fameuse collaboration Iggy Pop - Josh Homme ? Un disque honnête qui ne s’est pas fatigué à réinventer le style de ses deux contributeurs. Adore Life de Savages ? Oui, le disque est bon, mais il peine à faire oublier son sépulcral prédécesseur. Patch The Sky de Bob Mould ? Il n’égale aucun des disques faits avec Hüsker Dü. Good Times! des Monkeys ? Gosh, on est heureux de ce come-back inespéré soutenu par des pointures en songwriting (Noel Gallagher, Rivers Cuomo, Paul Weller, Andy Partridge, rien que ça), mais de là à crier au génie… The Hope Demolition Six Project de PJ Harvey ? Il n’y a rien là-dedans qui arrive à la cheville de Rid Of Me ou, plus récemment, de Let England Shake. Gore de Deftones ? Au-delà des préférences personnelles de l’auteur de ces lignes - qui a kiffé le disque aux flamants roses -, pense-t-on vraiment que cet opus-ci détrône le récent Koi No Yokan ou a fortiori le plus ancien - et réputé insurpassable - White Pony ? Human Performance de Parquet Courts ? Mais bon sang, pourquoi la planète entière s’excite-t-elle sur cette énième nouvelle sensation du rock qui retombera dans quelques mois à peine ? Ah oui, il y a bien le gigantesque Tribute Album consacré au Grateful Dead, mais nous sommes bien d’accord, il n’y a ici rien, absolument rien de neuf.

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Non, chers lecteurs, 2016 sera une année exceptionnelle, n’en doutez pas, grâce à la pop. Car les journalistes de la planète entière n’ont d’yeux que pour des soi-disant prodiges de l’industrie mainstream qui, récemment, nous auraient livré leurs chefs d’œuvres. Citons les accusés, puisqu’il le faut. Lemonade (Beyoncé), The Life Of Pablo (Kayne West), Anti (Rihanna), Coloring Book (Chance The Rapper), Wonderful Crazy Night (Elton John), Views (Drake), Blonde (Frank Ocean). Des noms qui ne resteront probablement pour vous que des noms, ou des images, à l’instar du pathétique clip de “Famous” mettant en scène West en train de pioncer dans un gigantesque lit - et dans le plus simple appareil - avec une foule d’avatars de célébrités à poil, Kim Kardashian, Taylor Swift, Donald Trump, Amber Rose, Anna Wintour, Rihanna, George W. Bush, Ray J, Bill Cosby, Caitlyn Jenner et Chris Brown. Ou des paroles, comme celles de ce même “Famous” dans lesquelles West traite Swift de bitch, et même que Taylor était d’accord et qu’elle aurait trouvé ça fun, et puis en fait non, mais si d’après l’autre bitch de Kardashian, mais en fait non puisqu’on vous le dit... diantre, ça vole décidément très, très haut. Étonnamment, bien que n’y connaissant pas forcément grand-chose à l’œuvre de Kayne West - le John Lennon de notre génération désœuvrée, à ce qu’il paraît -, on n’a pas forcément l’impression que sa Vie de Pablo soit meilleure que sa Beautiful Dark Twisted Fantasy parue en 2010 qui, déjà, avait cartonné dans les coeurs des adeptes de hip hop. Alors quoi ? On nous jure que Beyoncé, que Rihanna même, n’ont jamais sorti de meilleur album. Mais les discographies des deux panthères afro-américaines étaient-elles à ce point insurpassables ? Pire, Pitchfork nous sort carrément la théorie du complot, nous assurant, mais si voyons, que s’il y a tant (sic) de grands albums en 2016, c’est que toutes ces pépites n’attendaient qu’une seule chose : la sortie du dernier disque d’Adele qui risquait de leur voler la vedette. 25 paru fin 2015, les génies avaient les coudées franches pour cette année, d'où, selon le même mag, les sorties surprises de Rihanna, Beyoncé, Radiohead et Bowie ainsi que les reports à répétition de Kayne West et Frank Ocean. Sans rire, qui pourrait être dupe de telles âneries ?

Reste que 2016 n’a pas encore livré tous ses secrets et que le rock n’ roll peut encore prétendre à relever le niveau. Avez-vous vu le programme qui nous attend en septembre ? L’agenda recense pas moins de quarante-trois sorties s’accordant à la ligne rédactionnelle d’Albumrock. Quarante-trois ! Parmi lesquelles on surveillera du coin de l’oeil des pointures comme Bon Iver, Warpaint, Neurosis, Airbourne ou encore les Pixies. Et on n’ose à peine mentionner les B-sides acoustiques de Jack White et les BBC Sessions de Led Zeppelin, sans parler des inédits du early Pink Floyd en novembre  ! Plus encore, la fin de l’année sera punk-rock (avec la quadriplette Sum 41, Against Me! - Green Day - NOFX), mais aussi metal (avec le grand retour de Metallica et, dans une moindre mesure, de Korn), prog (avec Marillion, Opeth et Blackfield, du pain béni pour les amateurs) et pop (Beck). Du presque jamais vu, mais un jamais vu qui rattrappe justement une année pour le moment relativement pauvre, n’en déplaise à Pitchfork. Certes Jeff Beck vient de nous livrer un magnifique baroud d’honneur. Certes le dernier Nails est à tomber, certes les Rival Sons restent plus que recommandables. Et il y a eu Bowie et Radiohead, donc. Mais tout cela manque de corps, sans compter que ce cher bon vieux rock FM, le plénipotentiaire, le fédérateur, l’incritiquable par quelque bord que ce soit, manque encore clairement à l’appel. Soyons donc vigilants et prêts à vous relayer nos découvertes et nos coups de coeur. Ca tombe bien, la rédaction s’est étoffée cet été avec pas moins de quatre nouvelles plumes, Léa, Luc, Benoît et Valentin. Nous leur souhaitons la bienvenue, et nous ne doutons pas qu’il nous permettront d’élargir nos horizons, ainsi que les vôtres ! Si l’aventure vous tente, sachez que les portes d’Albumrock vous restent ouvertes. Nous cherchons particulièrement des adeptes de pop indie et de folk, deux tendances qui font encore cruellement défaut au site. N’hésitez pas à vous engager à nos côtés ! Par ailleurs, même si nos dossiers ont accusé un sérieux retard de publication en raison des agendas chargés des uns et des autres, nous allons nous remettre à l’œuvre dès la rentrée et vous sortir quelques pépites de nos tiroirs. Et tant pis si 2016, au final, ne tient pas encore toutes ces promesses : nous n’aurons jamais fini d’exhumer et de vous faire découvrir les trésors du passé. L’exploration du rock, après tout, n’a pas de fin.

Bonne rentrée à toutes et à tous.

Commentaires
MandS, le 12/09/2016 à 15:09
Soyons positifs, on pleurait la mort du rock à la fin des années 80 ... et que voilà 1991 et tous ces groupes et albums merveilleux ... soyons certains qu'il y a dans une ville industrielle en faillite quelque part dans le monde des gamins qui s'échinent sur des guitares !
Gwerz, le 09/09/2016 à 19:35
1967 ... 49 ans ont passés ... Sgt Pepper, Piper At The Gate..., Velvet etc. ... 2016. Dans 50 ans, y'aura t'il un classique de cette année là que les chroniqueurs de l'époque citeront comme une référence suprême ? C'est souvent que je me pose cette question. Le temps fera le tri ... mais, si il ne restait rien de 2016 ?
jonnhyjonnhy, le 02/09/2016 à 09:48
euh...? et Nick Cave quand même!
afterthegoldrush, le 01/09/2016 à 17:42
Ne pas oublier sous peu le nouveau WILCO !!!
Sharvey, le 01/09/2016 à 10:10
Salut Nicolas ! Je me disais bien que les éditos manquaient au site depuis un petit moment ! Pour ce coup là je suis autant d'accord qu'en désaccord avec toi, 2016 n'est pas une grande année car elle n'invente rien (du côté du rock entendons nous, je n'ai pas de connaissance suffisante en pop commerciale pour juger), tout au plus elle confirme des talents déjà très exploités et encore surprenant (coucou Radiohead, Bowie, Coral et dans une moindre mesure Weezer). Mais une vague de nouveaux artistes émerge quand même et ont un succés populaire plutôt intéressant vu le style considéré. Quand Michael Kiwanuka atteint le sommet des ventes anglaises avec son blues-soul-folk Love and Hate (que je passe en boucle depuis sa sortie au passage) ou quand Blossoms fait de même à 2 reprises, il y a quelque chose à voir. De même avec l'inattendue scène espagnole qui a pas mal cartonné (Hinds et rcemment les Parrots qui ont ravivé la fibre du Brian Jonestown). Et le très bon Will Toledo avec son groupe indé Car Seat Headrest qui a sorti un super Teens of Denial. A nouveau ça n'invente rien, mais comme tu le dis en introduction, puisque le style a déjà été défini, prenons le fun où il est et ne réclamons pas l'impossible pour s'enthousiasmer ;). Bref 2016 n'est pas pour moi une année qui réinvente tout (surtout que j'avais trouvé 2015 riche de bonnes sorties), mais on a pas à s'ennuyer non plus, et comme tu mentionnes toutes les sorties à venir, le rythme n'a pas l'air de baisser Bienvenue aux nouvelles plumes =) !