Wolf
Edge of the World
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1- Edge Of The World / 2- Highway Rider / 3- Heaven Will Rock 'N' Roll / 4- Shock Treatment / 5- A Soul For The Devil / 6- Head Contact / 7- Rest In Peace / 8- Too Close For Comfort / 9- Red Lights / 10- Medicine Man
Deux loups qui hurlent à la Lune. Il ne s’agit pas d’un énième t-shirt de contrebande à l’effigie de Johnny Hallyday, mais de l’illustration choisie pour l’unique album du groupe bien nommé (au regard de cette pochette assez littérale) Wolf. Au sein de la New Wave of British Heavy Metal, les parcours se suivent et se ressemblent : une base à partir de formations locales anecdotiques de la fin des années 1970, une hésitation sur l’intitulé final du combo (Black Axe, puis Wolf), un album enregistré rapidement (1982) mais desservi par une publication tardive - Edge of the World voit le jour en 1984. Seule originalité notable, le groupe vient de Carlisle, une ville du nord de l’Angleterre à proximité immédiate de l’Ecosse mais assez éloigné du noyau dur de Newcastle.
En faisant paraître son œuvre en 1984, Wolf fait partie des malheureux représentants de la queue de comète de la NWOBHM, comme beaucoup d’autres formations n’ayant pas bénéficié des premiers mouvements de la vague et ce malgré un soutien hâtif du label Chrysalis – qui ne s’est pas avéré payant puisque Wolf dut finalement se reporter sur Mausoleum qui était bien plus inscrit dans le courant metallique. Pour autant, Wolf jouit désormais d’une petite popularité parmi les amateurs du mouvement, mais cette postérité ne doit pas faire oublier qu’à l’époque, il avait été remarqué au point de faire la première partie de Scorpions en 1982, alors au sommet de sa gloire.
Il y avait de bonnes raisons de croire en Wolf, ou plutôt de très bons titres capables de figurer au panthéon de la NWOBHM. Des tubes en puissance même, comme le midtempo ésotérique "A Soul for the Devil", ou le très américain "Rest In Peace" qui permet aux talents du guitariste de s’affirmer avec force.
Du reste, le groupe propose une musique assez variée, même si une formule esthétique se détache, entendez là un Heavy à riffs prenants, aux refrains accrocheurs et à synthés (discrets, et bienvenus) – on citera "Edge of the World", titre d’ouverture, comme illustration de l’approche du combo. De vrais beaux moments de Metal 80’s s’offrent à l’auditeur, qui savent être musclés mais mélodiques comme "Shock Treatment", "Medicine Man" (presque FM et dotés de claviers à la Blue Öyster Cult), ou "Too Close For Comfort", assez typique de la NWOBHM dans son raffinement et ses choix mélodiques (Tygers of Pan Tang, Girlschool – il y a même un côté "Run with the Devil"), voire même d’UFO tant le parallèle avec "Doctor Doctor" peut sauter aux oreilles. Mais Wolf compose aussi des titres plus bruts de décoffrage : "Highway Rider" et son pont magistral à la guitare powr-metallique), le speed Motörhead-ien "Red Lights", les groovy Saxon-iens "Heaven Will Rock’n’Roll" et "Head Contact (Rock’n’Roll)" (pouvait-il en être autrement avec "rock’n’roll" dans le titre ?). Bref, c’est un condensé de la première scène Metal britannique, en seulement dix pistes.
L’arrivée tardive d’Edge of the World et la séparation des membres du groupe ne permirent pas à Wolf de connaître un autre destin que celui de second (voire troisième) couteau de la NWOBHM : cette scène en regorge d’ailleurs, pour le plus grand plaisir des archéologues du rock et de Metal
À écouter : "A Soul for the Devil", "Rest In Peace", "Too Close For Comfort"