↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Tom Waits


Bad As Me


(24/10/2011 - Anti/PIAS - Singer Songwriter - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

1- Chicago / 2- Raised Right Men / 3- Talking At The Same Time / 4- Get Lost / 5- Face To The Highway / 6- Pay Me / 7- Back In The Crowd / 8- Bad As Me / 9- Kiss Me / 10- Satisfied / 11- Last Leaf / 12- Hell Broke Luce
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (3 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Le retour d'un des plus grands songwriters US après une longue absence de 7 ans!"
Claude, le 05/11/2011
( mots)

Pour un artiste, une longue absence discographique peut être reçue de façon contradictoire. Soit elle est source de renouvellement, soit au contraire elle va dresser un constat de panne d'inspiration et, par conséquent de stagnation. D'emblée et que la pochette ne sera pas aussi horrible! As Me montre que le chanteur n'a pas abandonné sa formule classique faite de percussions débridées, de blues déconstruit et de sa voix de baryton reconnaissable entre toutes. Le vocaliste n'a pas pourtant décidé de recycler de vieilles formules. Dès l'ouverture de l'album, "Chicago", frappe par une entame faite d'urgence et d'intensité comme pourrait le véhiculer une "road song" qui tournerait mal. On a plus à faire ici à une incantation sonique, servie par un accompagnement resserré, comme si le chemin ne pouvait aboutir que dans un mur. Le titre se termine d'ailleurs… en semblant ne pas s'achever comme pour souligner que l'espace peut, lui aussi, véhiculer claustrophobie, chaos et enfermement. C'est cet aspect sporadique qui va d'ailleurs caractériser le disque, que ce soit dans la continuité de cette emphase donnée aux percussions et à ces attaques à la Père Ubu ("Raised Right Men" déclamatoire et titubant, un "Get Lost" rockabilly incendiaire, "Bad As Me" ou le bruitiste et presque industriel "Hell Broke Luce").

Mais si cet album est fait de hurlements et de colère, il n'est pas dénué d'une chose qu'on a un peu trop tendance à oublier chez Waits, c'est son sens de l'ironie ou de l'auto-parodie. Si on l'a souvent comparé à David Thomas, Waits a également su dresser une oreille attentive à un groupe comme Captain Beefheart. A cet égard, un très rythmé et presque dodécaphonique "Satisfied" se paie le luxe d'être accompagné, tout comme sur d'autres titres, par la guitare par Keith Richards, comme pour adresser un clin d'oeil à ... rappelez-moi le nom de ce tube des Stones. De la même manière, la ballade "lounge" dans laquelle on croirait presque entendre les craquements d'un microsillon peut très bien être vue comme un pastiche tant elle semble explorer avec délectation les clichés de ce type de morceaux.

Il est également un autre aspect qui est négligé, c'est son sens de l'élégance et de la compassion. L'émotion n'est jamais distante comme en témoigne un "Pay Me" au romantisme à la fois irlandais et français. "Talking At The Same Time" refrain chaloupé sous fond de slide et de volutes de piano qui explore un jazz presque doucereux tant la voix de Tom Waits se fait veloutée et presque "philly soul" ou "Face To The Highway" qui reprend l'idée initiale de cheminement et de départ avec une de ces ballades romantiques au stoïcisme râpeux qu'aurait presque pu écrire Springsteen. Sur un autre registre, mais avec la même thématique de la pérégrination, "Back In The Crowd" est une ballade country pétrie de délicatesse et de mélancolie.

Cet amalgame entre différents genres, et après tout Tom Waits est un artiste qu'on ne peut enfermer dans une atégorie, se révèle particulièrement saisissant dans la façon dont il a choisi d'ordonnancer Bad As Me d'une manière plus qu'atypique. Si l'album débute de façon, somme toute, classique avec deux "rockers" la suite va alterner, on pourrait presque dire avec jubilation, ballades et compositions plus "appuyées". Le résultat en est, de prime abord, déroutant mais ce "tracklisting" tout sauf exemplaire et "professionnel", va s'avérer perspicace dans la mesure où il nous emmène dans ce qui est avant tout un voyage auditif et que, comme dans tout itinéraire, il va être composé de méandres et de sinuosités. La production de Kathleen Brennan, sa compagne, va se monter alors d'autant plus judicieuse car les arrangements, tout brinquebalants ou improvisés qu'ils puissent sonner parfois, vont se montrer ramassés, canalisant ainsi parfaitement les tendance "free form" de Waits. Bad As Me se termine alors sur une ballade, "New Year's Eve" dont le titre à lui seul est comme annonciateur d'autres choses à venir. Reste à souhaiter que ce en sera pas dans sept ans… et que la pochette en sera moins horrible !

Si vous aimez Bad As Me, vous aimerez ...
Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !