↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

The White Stripes


Get Behind Me Satan


(06/06/2005 - XL Recordings - Garage / Blues - Genre : Rock)
Produit par

1- Blue Orchid / 2- The Nurse / 3- My Doorbell / 4- Forever For Her (is over for me) / 5- Little Ghost / 6- The Denial Twist / 7- White Moon / 8- Instinct Blues / 9- Passive Manipulation / 10- Take, Take, Take / 11- As Ugly As I Seen / 12- Red Rain / 13- I'm Lonely (but I ain't that lonely yet)
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (29 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"Un nouvel album surprenant, déconcertant... et très attachant. "
Maxime, le 11/06/2005
( mots)

Suite au carton d'Elephant (et du matraquage de "Seven Nation Army"), les White Stripes sont devenus un poids lourd du rock contemporain. Mine de rien, Jack White a réussi à imposer au public et aux critiques sa révision alambiquée du blues, un groupe austère au son brut alors que le tout numérique aseptisé règne en maître, ainsi qu'une batteuse incapable d'aligner deux beats de façon régulière. La question restait désormais : que va faire le groupe de ce succès ? Le capitaliser en tentant d'approfondir un peu plus leur formule ? C'est ce que le single "Blue Orchid" laissait attendre. On se trompe du tout au tout.

Titre liminaire, "Blue Orchid" applique à la lettre la recette White Stripes sans rien (ou presque) changer. Mais cette chanson n'est pas une profession de foi, un programme comme pouvaient l'être "Seven Nation Army" ou "Dead Leaves And The Dirty Ground", mais plutôt une manière de rentrer en douceur dans l'univers de ce cinquième opus, sans brusquer personne, et peut-être une concession vis-à-vis de la maison de disque, exigeant un single abordable. Ayant considéré que la besogne est faite et l'album introduit, le groupe coupe brusquement le titre et passe à autre chose. On quitte un riff de guitare baveux pour se retrouver nez à nez avec...un marimba aux accents exotiques (?!). La suite approfondit ce choc. L'électricité n'est pas bannie mais fortement réduite en minorité au profit de guitares acoustiques, d'orgues, de triangles, de pianos, de tambourins. Face à un Elephant électrisant et stonien en diable, des froncements de sourcil et des grincements de dents sont à prévoir, car la première écoute est rude et demande un temps d'adaptation.

Car Jack White a décidé de reprendre à rebrousse-poil tout le monde, alors qu'il livre son album le plus attendu. The White Stripes ont choisi de suivre une autre voie, plus personnelle, en rupture avec ses quatre précédents albums en publiant son disque le plus ambitieux à ce jour. Pour autant, qu'on se rassure, on n'est pas chamboulé du tout au tout : le son reste aussi sec qu'un vieux whisky frelaté et râpe toujours autant le gosier (sur certaines chaînes hi-fi, le son est tout simplement atroce, essayez dans la mesure du possible le vinyle). En fait, le groupe reste plus que jamais fidèle à la ligne vintage qu'il a dicté. Enregistrement en prise directe, sans retouche, les pains sont conservés. Qui ose encore faire ça aujourd'hui ? Des titres comme "Instinct Blues", "Red Rain" ou "The Denial Twist" restent tout de même de même facture, peu ou prou, que les efforts précédents, mais pour le reste, on évolue sans boussole à partir d'une carte sans route balisée. Et ça fait du bien.

Ce virage courageux attire les éloges dithyrambiques des Inrocks ou de Rock & Folk qui considèreraient presque Get Behind Me Satan comme LE chef d'oeuvre du groupe. Calmons-nous un peu. C'est vrai que Jacquot semble avoir franchi encore une nouvelle étape dans le songwriting et atteint des sommets sur ce "Forever For Her" dantesque. Plus que jamais, son timbre de voix se rapproche de celui d'un Robert Plant, en beaucoup moins moduleux tout de même. Mais les références musicales qui ont nourri cet album ne doivent pas dépasser les années 50. Armé de sa guitare sèche, donc, White entonne certains de ses meilleurs airs : le tordu "My Doorbell", l'entraînant "Little Ghost". "White Moon", qui alterne phases de piano indolentes et violentes percussions est également un autre temps fort de l'album. En fait, le groupe est presque meilleur dans ces compositions inédites que dans les "Red Rain" ou "Denial Twist" qui creusent un sillon que le duo a déjà exploré dans le passé, mais en mieux. Le court intermède "Passive Manipulation" poussé par Meg trouvera à coup sûr ses fans. Le tout se termine sur un "I'm Lonely" miraculeux de simplicité et de sérénité.

Concluons donc : The White Stripes prouvent qu'ils peuvent trousser un très bon album, regorgeant de pépites en explorant de nouvelles voies sans se renier. Reste à savoir maintenant si on est capable ou non de tirer un trait sur les riffs électriques diaboliques de White et ses solos nerveux et épiques. Moi, personnellement, je n'y arrive pas. Le groupe peut-il tourner le dos à la fée électricité sans perdre de sa force et de son caractère ? Le débat est ouvert, et de très jolie manière.

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !