↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Steely Dan


Pretzel Logic


(20/02/1974 - - Soft rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Rikki Don't Lose That Number / 2- Night By Night / 3- Any Major Dude Will Tell You / 4- Barrytown / 5- East St. Louis Toodle-Oo / 6- Parker's Band / 7- Through With Buzz / 8- Pretzel Logic / 9- With A Gun / 10- Charlie Freak / 11- Monkey In Your Soul
Note de 4.5/5
Vous aussi, notez cet album ! (4 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.5/5 pour cet album
"Premier succès majeur pour Steely Dan qui s'impose dans le soft rock des seventies"
Quentin, le 30/11/2024
( mots)

Après un deuxième album enregistré à toute vitesse et au succès mitigé du fait de son anticonformisme, Donald Fagen et Walter Becker retournent en studio sous la pression renouvelée d'ABC Records qui exige cette fois un succès commercial. L'écriture de ce troisième opus se veut dès lors plus "mainstream" avec des morceaux plus courts et moins ampoulés, mais toujours marqués par une forte influence de la littérature estampillée Beat Generation. On retrouve ainsi au cœur de cet album des textes à la noirceur ironique (rappelons que le nom du groupe est lui-même un pied-de-nez puisqu'il évoque un godemiché tiré du roman "Le Festin Nu" de William Burroughs) et qui narrent les histoires de types complètement paumés et autres losers pathétiques. Preuve en est avec l'un des meilleurs titres de l'album, ce "Charlie Freak" audacieux où le son du violon est créé par une guitare passée à la pédale fuzz et qui prend pour thème l'histoire d'un junkie qui vend sa bague pour payer la dose qui l’emmènera à la morgue (et où, ironie du sort, celui qui lui a acheté la bague lui remet finalement au doigt une fois mort).


Entourés d'une bande de musiciens talentueux déroulant sur ce Preztel Logic une suite de titres aussi diversifiés que concis, Donald Fagen et Walter Becker frappent un grand coup d'entrée de jeu avec un tube inusable, "Rikki Don’t Lose that Number" et son air de piano jazzy et typé Amérique du Sud repris d'Horace Silver ("Song For My Father"), qui déroule un refrain scotchant évoquant le meilleur du CSN&Y jusqu'à l'excellent solo signé Jeff Baxter qui s'en ira rejoindre les Doobie Brothers par la suite. Voilà le plus grand hit de Steely Dan et une chanson assez énigmatique, qui a appelé de multiples interprétations, mais qui ferait en vérité référence au désir éprouvé par Donald Fagen pour une femme mariée alors qu'il était étudiant.


Armés d'une bonne dose de swing, le duo enchaîne les réussites, des petites bombes funky comme "Night by Night" et son armada de cuivres chaloupés aux sonorités jazzy de "Parker's Band" en passant par les envolées lyriques des violons qui enrobent avec douceur la courte "Through With Buzz". On passe ainsi sans sourciller de la folk de western sautillante sur "With a Gun" au blues mordant et vénéneux du morceau éponyme. Toujours aussi à l'aise dans l'éclectisme, les références à Dylan sont parfaitement exécutées sur "Barrytown" et les ballades californiennes popisantes comme "Any Major Dude Will Tell You" ondulent à souhait sur le piano électrique de Fagen. Ce dernier morceau ne manquera d'ailleurs pas de séduire les musiciens de Wilco, qui iront jusqu'à en proposer une reprise pour la bande-son d'une comédie à succès.


Musiciens de studio avant-gardistes et grands bricoleurs de sons, la paire Fagen-Becker ne saurait bien sûr se résoudre à se délester de son côté à la fois potache et expérimental, comme sur l’instrumental décalé de "East St Louis Toodle-oo" repris de Duke Ellington. Mais exigence de la maison de disques oblige, ce troisième album reste bien plus sage et accessible, jusqu'au conclusif "Monkey In Your Soul", sympathique sans marquer les esprits. Avant l'incontournable Aja et son orientation jazzy plus prononcée, ce troisième album constitue ainsi le premier succès majeur pour Steely Dan qui entérine son choix d'arrêter la scène pour se concentrer pleinement sur les possibilités offertes par la production en studio. Malgré son caractère plus commercial, Pretzel Logic reste indéniablement l'un des albums les plus séduisants du duo américain.

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !