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Critique d'album

Paradise Lost


The Plague Within


(01/06/2015 - Century Media - Death / Gothic / Progressive - Genre : Hard / Métal)
Produit par Jaime Gomez Arellano

1- No Hope In Sight / 2- Terminal / 3- An Eternity Of Lies / 4- Punishment Through Time / 5- Beneath Broken Earth / 6- Sacrifice The Flame / 7- Victim of the Past / 8- Flesh From Bone / 9- Cry Out / 10- Return To The Sun
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Peut-être un beau jour voudras-tu, retrouver avec moi, les paradis perdus."
Etienne, le 09/06/2015
( mots)

Impossible de cataloguer Paradise Lost à un genre défini : la trajectoire des Anglais depuis 1993, et son doomesque Icon bien senti, alterne les virages sonores à grande vitesse et les trous d'air d'une inspiration capricieuse. The Plague Within, présenté par Nick Holmes comme un retour aux sources salvateur, terme ô combien usurpé par tout un cortège de formations égarées dans les méandres d'une musique à vocation hertzienne (Muse et Linkin Park en tête de gondole), pourrait être le déclencheur d'un regain d'intérêt pour ce groupe troublant aux influences multiples (death, electronic, black).


L'accueil résolument bon des projets parallèles de Nick Holmes (chant avec Bloodbath sur l’étonnant Grand Morbid Funeral) et Greg Mackintosh (chant et guitare avec Vallenfyre) semble avoir poussé Paradise Lost à explorer à nouveau un courant death largement oublié depuis vingt ans au profit d'expérimentations électroniques (avec pour point d'orgue l'album One Second en 1997). Et les propositions musicales des britanniques, aussi surprenantes puissent-elles s’avérer, sont toujours courageusement assumées sur l’intégralité du disque considéré. The Plague Within n’échappe pas à cette tradition et promène aventureusement l’auditeur, tout du long de ses dix sombres pistes, dans un monde plus que noir, gangréné par l’inévitable et fatal destin de tout homme. Cette cohérence conceptuelle rejoint un fin équilibre musical et fait de ce dernier opus, une oeuvre pleinement singulière dans l’imposante discographie du groupe (14 disques en 25 ans de carrière).


En s’abrogeant des précédents efforts du groupe, l’ambiance de The Plague Within s’impose brutalement et l’obsédant martèlement rythmique soutient l’apocalyptique tableau dépeint par Nick Holmes. Pour autant, la dynamique de l’album se veut plutôt lente. "Beneath Broken Earth" voit une guitare planante dispenser quelques lourds accords au compte-gouttes et judicieusement élever le chant growlé de Holmes avec une harmonisation sobre. Cet opus au midtempo entêtant, regorge d’influences modernes empruntées aux nouveaux maîtres du genre : Paradise Lost mêle ainsi le lyrisme de Volbeat et la voix claire de Nick Holmes pour un refrain poignant sur "Eternity of Lies". Et quant à l’opulente lourdeur des guitares sur "No Hope in Sight" , elle a tout d’un Mastodon sous anxiolytiques. 


Malgré cette exaltante modernisation du genre, aucun morceau majeur ne se démarque de cette incessante berceuse qu’est The Plague Within. La guitare, prépondérante dans cet opus, semble passer rapidement en mode automatique et, à l’exception d’un sursaut technique dans "Victim of the Past", s’enterre dans des slides et harmonies à répétions, plongeant le groupe dans un état cataleptique semi-conscient. L’ajout d’irritantes et pompeuses cordes ("Sacrifice the Flame") n’arrange en rien les affaires des Anglais, dont les bonnes intentions s’évaporent à mesure que l’auditeur se distrait. Même Nick Holmes semble ailleurs : avec une parcimonie paresseuse, sa voix grave gratifie d’un chant guttural essoufflé et au placement hasardeux. Quelques variations salutaires comme sur le progressif "Punishment Through Time" évitent une lassitude déjà bien entamée par une guitare aux exténuantes redondances.


C’est au moment où "plus aucun espoir n’est en vue" pour paraphraser le morceau d’ouverture de cet album, que Paradise Lost, dans un juvénile sursaut d’orgueil, accélère et pousse son batteur à tenter la double croche. "Flesh From Bone" et "Cry Out", menées tambour battant, réveillent le sens mélodique du combo avec des morceaux entrainants et bien construits, fougueusement tenus par le jeune Adrian Erlandsson. Sonnant pourtant étrangement fausse, cette interprétation tonitruante souffre, non pas d’un propos incohérent, car le thème est ici autant macabre que sur le reste de l’album, mais d’un malheureux groupement sectaire en fin de disque, que même le tranquille "Return to the Sun", avec ses joyeux airs instrumentaux maideniens, n’arrive pas à effacer.


Les décibels graveleux de The Plague Within amorcent (encore) une nouvelle approche de la part de Paradise Lost. La dite renaissance à une antique musicalité doom/death n’a pourtant pas lieu. Sans être un mal car les Anglais proposent un album actuel, dans le sens où les inspirations modernes diverses servent le dessein rédempteur du groupe. Mais c’est sa facile simplicité et sa laborieuse mise en route, qui auront raison de ce décevant The Plague Within. Sans être bon, cet opus lourd ne transcende en aucun cas un style au capital surprise bien entamé. Sans être mauvais, ce dernier effort a le petit mérite de se laisser écouter trop tranquillement. Paradise Lost s’est un peu oublié. Retrouver les paradis perdus ? Pas pour tout de suite.


Chansons conseillées: "No Hope In Sight"

Commentaires
jay, le 29/08/2017 à 20:36
Pas mal cette chronique, le point de vue se défend, j'avoue que j'ai même trouvé les remarques pertinentes en réécoutant l'album. Cependant, pour moi, c'est l'effet inverse qu'a eu cet album. Je craignais le retour aux sources d'un groupe qui semblait annoncer que One Second, Host, Believe In Nothing et Symbol Of Life devaient être effacés. Ouf, le chant clair est toujours là et quelques claviers bienvenus permettent de reprendre son souffle dans cet univers suffocant, à défaut des touches électro que le groupe maniait avec bonheur. Cet album se tient vraiment bien, et même si l'on n'a pas de titres phares ou forts, on a une belle homogénéité, qui me transporte (tout comme elle peut laisser certains de marbre) et mis à part Beaneth Broken Sky (décidément, nous ressentons des choses différentes les uns des autres), l'album n'a pas de points faibles. C'est le plus abouti et intéressant depuis l'album éponyme. Dans leur discographie, mis à part Believe In Nothing (qui comportait quelques perles mais qo était trop irrégulier), aucun n'album ne m'a vraiment déçu et j'ai toujours aimé le voyage à destination du Paradis Perdu.