↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Overhead


Silent Witness


(01/10/2002 - - - Genre : Autres)
Produit par

1- Innerself / 2- You call it love / 3- Air / 4- As stolen / 5- Waterproof / 6- Monkey's for the people / 7- The sky lit up / 8- Let us be / 9- Silent witness / 10- Melodrame / 11- Letter to a friend
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (7 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 4.0/5 pour cet album
"Un sommet de pop soyeuse et envoûtante"
Quentin, le 26/01/2024
( mots)

A l'heure où les titres estampillés "rock" se doivent d'être toujours plus catchy et calibrés pour s'incruster sans détour dans toutes les têtes, il est parfois agréable de se replonger dans la finesse de composition de certains albums marqués par une forme d’apesanteur artistique, en décalage avec la recherche souvent trop assumée d'une accroche directe et commerciale. Ce refus de faire quelque chose "à la mode" pour privilégier l’éclosion d'une approche musicale plus subtile et personnelle tend dès lors à donner une saveur intemporelle à certaines productions dont il est plaisant de redécouvrir les attributs.


Au début de ce deuxième millénaire, le français Nicolas Leroux, muti-instrumentiste basé à Londres et étudiant les arts picturaux, se lançait dans le grand bain avec la parution d'un immense premier album de pop aux accents jazzy, toute à la fois élégante, vaporeuse et d'une grande sensibilité. Enregistré très rapidement (seulement quinze jours), l’album bénéficie d'une production extrêmement fine signée Stéphane Briat (Air, Phoenix) qui permet de mettre en évidence la symbiose existante au sein du trio basse (Jean-Claude Kebaïli), batterie (Christophe Desmaret) et claviers (Alexandre Destrez) avec également des envolées de cordes particulièrement élégantes et raffinées.


Ce qui frappe d'entrée de jeu chez Overhead, c'est la finesse des compositions et des arrangements, avec un "Innerself" aérien, à l'exquise légèreté et sublimé par le timbre angélique de Nicolas Leroux. Ce dernier monte dans les octaves avec une facilité déconcertante et ses envolées lyriques transcendent les atmosphères planantes et oniriques qui jalonnent l'album, rappelant ainsi les capacités vocales et la pureté juvénile d'un certain Jeff Buckley.


A l'image de la pochette, qui met en scène des voyageurs à bord d'un train, perdus dans leurs pensées à mesure que le paysage défile devant leurs yeux, la musique développée par Overhead est une invitation au voyage. C'est avec une grande facilité qu'on laisse son esprit vagabonder dans les brumes éthérées de l'introspectif "Waterproof" ou que l'on se laisse engourdir par la langueur jazzy cotonneuse de "You Call it Love", agrémenté de notes de claviers vintage et de bidouillages électroniques qui habillent également le conclusif "Letter to a Friend". Les français distillent ainsi des petits bijoux de spleen atmosphérique à l'image d'un "The Sky Lit Up" qui plane à une hauteur stratosphérique ou au travers des cordes mélancoliques de "Melodrame" où l'orchestration résonne par sa justesse et sa pudeur.


Si l'interprétation de Nicolas Leroux est tout simplement somptueuse, d'une fragilité apparente et d'une sensibilité à fleur de peau qui donnent du relief aux deux sublimes ballades acoustiques intitulées "As Stolen" et "Silent Witness", les Français se montrent également très convaincants sur les morceaux plus électriques. Ces derniers permettent d'ajouter du contraste et de la tension à l'album, à l'instar d'un "Monkeys for the People" à la tonalité plus sombre, de "Let Us Be" qui fait grésiller les amplis à la manière des premiers morceaux fiévreux de Radiohead et surtout du titre "Air" à l’énergie communicative, qui accouche d'un refrain fougueux particulièrement accrocheur.


La musique d'Overhead n'est pas toujours immédiate et ce Silent Witness nécessitera assurément plusieurs écoutes attentives (au casque si possible!) pour livrer toute sa richesse. Micheal Stipe et sa bande ne s'y seront pas trompés en proposant au jeune groupe d'assurer la première partie de la tournée française de R.E.M. Bien loin de lancer une carrière, Overhead restera le projet confidentiel et éphémère d'un musicien sacrément talentueux. Avec un line-up renouvelé et la volonté de revendiquer une approche plus directe, le second album No Time Between reviendra à un format "pop-rock" également réussi mais plus conformiste. Le label Naïve rompt leur contrat, et le groupe se sépare en 2005, permettant aux membres de multiplier les participations dans divers projets, en particulier The Fugitive Kind pour Nicolas Leroux. Ce dernier annonce la reformation du groupe en 2011 avec le sortie d'un troisième album qui reste aujourd'hui difficile à trouver sur le marché. Tant de talent aurait certainement mérité meilleur destin et on pourra regretter qu'un tel potentiel n'ait pas eu davantage de possibilités pour s'exprimer. On se consolera par l'écoute renouvelée de ce merveilleux premier album, témoin précieux de ce que la scène française peut proposer de mieux. 

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !