Mimas
The Worries
Produit par
1- Treehouse / 2- Mac, get your gear / 3- Dads / 4- Fangs / 5- Why in the world not? / 6- Dr Phil's retirement / 7- Keep quiet / 8- Cats on fire / 9- Beneath the glad sunbeam
La Mer du Nord semblait être une barrière infranchissable pour l’émergence de talents d’une scène trop anglaise pour être danoise. Et c’est pourtant de la scène underground locale que le génie a réussi à révéler Mimas, qui sort aujourd’hui son premier album, The Worries. Du post-rock à l’indie-pop-rock, Mimas décline neuf titres dans un grand éventail d’ambiances, se raccrochant aux multiples ramifications de genres musicaux aussi larges et variés que vecteurs d’émotions.
Et ici, l’émotion se fait tantôt onirique, tantôt violente, comme le veut le post-rock, si paradoxal dans sa musicalité, appliquant successivement les préceptes de l’ambient et de la noise. Et si le style qui caractérise le quatuor scandinave rappelle étrangement Sigur Rós, c’est également le cas des toutes premières notes du disque. "Treehouse", comme une vitrine bien faite, représente tout ce qu’on pourra trouver dans l’ensemble de The Worries : des nappes planantes, des riffs rageurs, des cymbales syncopées, et la voix de Snævar Njáll Albertsson, magnifiquement perfectible, laissant le côté aseptisé d’un chant amorphe au profit d’une atmosphère plus brute. L’organe de cet islandais de naissance touchant à de nombreux registres n’aurait pas été aussi agréable s'il avait été mieux posé, sautant d’une voix de fausset ("Dr Phil’s Retirement") à des hurlements maitrisés ("Cats On Fire"), accompagnés par des guitares, elles aussi, calmes ("Keep Quiet") ou exacerbées ("Why in the world not?", "Beneath the glad sunbeam").
Parfois de manière plus légère, c’est d’un registre pop plus accessible que se ponctue le tracklisting, évoquant des groupes comme Why? ou Pavement. Des sonorités indés soutenues magistralement par une trompette embrumée, rajoutant la chaleur nécessaire à des compositions dont la froideur des guitares ne trahit pas l’origine nordique du groupe. "Dads" en est l’illustration, et parvient à créer diverses impressions durant ces 8 minutes et 20 secondes d’une ballade tranquille aux paroles plus dérangées, laissant à la trompette une large place. A la fois étonnant et très bien amené.
C’est là, tout le mérite de Mimas : avoir réussi sur un premier album à créer, copier, parfaire un style très marqué par ses pairs. Balayant une bonne partie de ce qui se fait de mieux dans le genre, les danois brillent par leur originalité et par leur inventivité. Leurs compositions entêtent et restent en tête. La transe post-rock agit, Mimas aussi.