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Critique d'album

Meer


Wheels Within Wheels


(23/08/2024 - Karisma Records - Prog rock symphonique - Genre : Rock)
Produit par Lars Gärtner Fremmerlid

1- Chains of Changes / 2- Behave / 3- Take Me To The River / 4- Come To Light / 5- Golden Circle / 6- To What End / 7- Today Tonight Tomorrow / 8- World Of Wonder / 9- Mother / 10- Something In The Water / 11- This Is The End
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"MEER surpasse toutes les attentes avec un album éblouissant"
Franck, le 22/09/2024
( mots)

Jusqu’alors inconnu dans nos contrées, Meer s’est imposé comme l’une des révélations les plus éclatantes de l’année 2021, grâce à un album (Playing House) d’une maturité et d’une puissance mélodique saisissantes. Ces qualités ont très vite suscité le bouche-à-oreille, jusqu’à conférer au combo norvégien une réputation particulièrement flatteuse au sein de la scène progressive internationale. La tête bien sur les épaules, le groupe a choisi de garder des ambitions mesurées, se limitant à quelques concerts locaux et à une participation remarquée au festival ProgPower Europe en 2022. A défaut de tournée à plus grande échelle, les mélomanes conquis – dont je fais partie - attendaient avec une impatience non dissimulée l’annonce de nouvelles créations. Cependant, une question persistait : parviendraient-ils à minima à faire aussi bien ?!


Premier signe encourageant : depuis ses débuts en 2016, le groupe n'a souffert d'aucun changement d’effectif, un fait loin d’être anodin quand on évoque un collectif comprenant 8 musiciens. Sous ses allures de réunion de premiers de la classe, Meer est avant tout une famille soudée, unie autour de la fratrie Kippersund Nesdal (les deux chanteurs, Johanne-Margrethe et Knut). Cette cohésion se manifeste d'ailleurs dans les différentes vidéos live acoustiques publiées par le groupe, révélant une formation à la fois sobre, accessible et capable de réelles prouesses techniques.


Si l’album Playing House demeure remarquable à bien des égards, on pouvait toutefois y déceler un léger déséquilibre entre sa première et seconde partie (comment pouvait-il en être autrement après deux titres de l’envergure de "Picking Up the Prices" et "Beehive"), et surtout une approche parfois trop sage et académique sur des sections qui méritaient pourtant un peu plus de folie et de prise de risque. Il semblerait que les quelques réserves émises dans notre précédente chronique soient parvenues jusqu’en terres nordiques, tant le groupe nous a surpris en dévoilant un premier single ("Golden Circle") aux sonorités résolument pop et disco. La prise de risque est bien là (rappelant le changement de cap de Steven Wilson amorcé sur To The Bone), et s’avère finalement payante ! Le groupe y affiche une accessibilité étonnante, avec un refrain qui ferait mouche sur n’importe quelle plateforme mainstream, sans pour autant trahir son essence. On retrouve ainsi ce mariage unique de pop symphonique et de rock progressif, magnifié par les envolées lyriques de deux voix parfaitement complémentaires. A ce titre, Meer s’ouvre à de nouveaux horizons mélodiques, comme en témoigne l’excellente introduction "Chains of Changes", qui nous entraîne dans une progression si fluide et naturelle que les six minutes passent en un clin d'œil. Ce morceau brille également par ses explorations mélodiques, ponctuée de chœurs radieux et fédérateurs, ainsi que par des breaks dynamiques qu’on croirait tout droit sorti du catalogue de Yes.


Désireux de ne jamais se répéter, le combo continue d’enrichir son panel de sonorités, en incorporant des touches orientales sur "Behave" ou en arborant une approche plus incisive et métallique sur "This is the End". Meer évite ainsi l’écueil de certaines formations estampillées rock symphonique qui ont tendance à confondre richesse instrumentale et usage intempestif de violons larmoyants. 


A l’instar du précédent opus, on retrouve ici une répartition équilibrée entre les deux chanteurs, chacun s’exprimant pleinement à travers ses spécificités vocales, tout en affichant un niveau de justesse impressionnant. Particulièrement à l’aise quand il s’agit de magnifier certaines ballades au lyrisme exalté, Knut Kippersund-Nesdal fait également part d’une prestation plus nuancée que ce à quoi il nous avait habitué, notament sur "Today Tonight Tomorrow", une composition touchante rappelant les envolées les plus sensibles d’Anathema. Quant à Johanne Kippersund-Nesdal, son timbre de voix chaleureux et son énergie vive et spontanée ne cessent de captiver, portant les compositions vers des sommets d’intensité insoupçonnés.


Avec tous ces ingrédients réunis, il ne pouvait en résulter que des trésors. Wheels Within Wheels regorge ainsi de joyaux bruts, à commencer par "Come To Light", un morceau qui m'a profondément bouleversé par la simplicité désarmante de son refrain et sa montée en intensité graduelle, garantissant des frissons à chaque nouvelle écoute. Difficile également de rester insensible face à l'explosif "To What End", qui se distingue par son ampleur vertigineuse et ses changements de signatures rythmiques audacieux.


L’album adopte, dans sa dernière partie, une tonalité plus grave et mélancolique avec "Mother", s’assombrissant progressivement jusqu’au final tumultueux de "This is the End". Nettement plus percutant et saturé que tout ce que Meer avait proposé jusqu’à présent, ce morceau de neuf minutes affirme les penchants progressifs du groupe, en enchaînant des mélodies complexes, des variations de tempo déconcertantes et des ponts symphoniques captivants. Bien que l'ensemble soit parfaitement exécuté, on pourra cependant regretter un refrain parfois trop envahissant et manquant de finesse. Cela reste néanmoins la seule réserve à émettre sur un album offrant plus d’une heure de musique de très haute volée.


Seul le temps nous dira si Wheels Within Wheels surpasse réellement son prédécesseur. Une chose est sûre : sortir un album de cette trempe alors que les attentes étaient si élevées relève d'un exploit, qu'il convient de saluer. Cet opus témoigne surtout de la maturité d’un groupe accompli, capable de se réinventer tout en fédérant bien au-delà de la sphère progressive. MEER signe ici un disque magnifique, et un sérieux prétendant au titre de meilleur album de l’année. 


 


A écouter : "Come To Light", "Today Tonight Tomorrow", "Chains of Changes", "To What End"


 

Commentaires
NicolasAR, le 26/09/2024 à 09:02
Pour ma part, j'ai mis un certain temps à faire le deuil du précédent disque et de son entame sublime, avec un opus n°2 plus ambitieux, plus grandiose. Au final, j'adore, c'est une masterclass totale. Un (tout petit petit) bémol me concernant sur la voix de Johanne Kippersund qui a tendance parfois à réellement "gueuler", mais elle ne dépasse pas la limite donc c'est tant mieux... mais va falloir qu'elle fasse gaffe sur les prochains.
FranckAR, le 25/09/2024 à 13:49
Merci Quentin. Quel album ! J'ai injustement omis "Today Tonight Tomorrow" (que je m'empresse de rajouter dans les conseils d'écoute) qui fait assurément partie des moments forts de l'album. De manière générale, je dois avouer être plus sensible au timbre de voix de Johanne Kippersund que celui de son frère. En revanche, quand les deux sont réunis les harmonies vocales sont tout simplement sublimes.
Quentin, le 23/09/2024 à 22:24
Un second album exceptionnel, quelle claque ! Et ta chronique lui rend parfaitement hommage. Chez moi c'est "Today Tonight Tomorrow" qui tourne en boucle...