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Critique d'album

Manic Street Preachers


The Ultra Vivid Lament


(10/09/2021 - Columbia - - Genre : Pop Rock)
Produit par Dave Eringa

1- Still Snowing in Sapporo / 2- Orwellian / 3- The Secret He Had Missed / 4- Quest for Ancient Colour / 5- Don't Let the Night Divide Us / 6- Diapause / 7- Complicated Illusions / 8- Into the Waves of Love / 9- Blank Diary Entry / 10- Happy Bored Alone / 11- Afterending
Note de 4/5
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Note de 4.5/5 pour cet album
"The Ultra Vivifiant Talent"
Mathilde, le 20/01/2022
( mots)

Les Manic Street Preachers sont de ces groupes qui produisent un réconfort d’urgence, comme un marteau brise-glace à utiliser (ad hoc) dans le train. Cette bande à Bono version dragon, ce trio gallois tant respecté sur ses terres n’en est pas moins à son quatorzième album. Fils d’ouvriers élevés durant la grève des mineurs de 1985 et individus politiquement engagés, ils ne cachent rien de leur côté socialo qui ne gâchent rien à leur talent, au contraire. Chacun peut y trouver son compte avec les MSP (et pas avec les MST, ce qui serait souhaiter des soucis aux gens) car le groupe a dans le passé alterné sans vergogne entre post-punk grondant (dans Holy Bible) et hardrock flamboyant (Generation Terrorist). D’accord, parfois aussi l’abord peut être kitsch, populaire, un peu baloche dans leur mélodie (et dès l’ouverture du bal de cet album  avec "Still Snowing in Sapporo"), mais il ne faudrait surtout pas s’arrêter à cette apparente chansonnette édulcorée de radio de mémé sur le frigo. The Ultra Vivid Lament a été très largement bien accueilli par les critiques, et pour cause.


Ces tarés de prêcheurs de rue (pas toujours heureux les traductions de noms de groupe) enchainent telle une histoire sur "Orwellian" : "We live in Orwellian Times/ it feels impossible to pick a side/ (…) I’ll walk you through the apocalypse/ Where me and you could coexist". De petits airs de slows estivaux, il n’en est qu’apparemment question. Les guitares ont été remplacées par des claviers (le chanteur Bradfield a pris des cours de piano) pour en faire réellement un recueil de balades, qui reconnecte avec la sensibilité de Rewind The Film. Cet album a la grâce désespérée de ceux qui ne comprennent rien à la situation mais qui parviennent à en extraire une liqueur sucrée, incandescente. Car TUVL n’est pas réellement sur le covid même s’il s’y prête complètement. C'est "juste" le reflet d' une atmosphère captée globalement. Vient le duo féminin dont le chanteur a coutume ( comme sur le tube "Your Love Alone Is Not Enough"):"The Secret He Had Missed" featuring Julia Cumming des Sunflower Beans. Ce titre est un vrai baume au coeur, avec sa batterie vengeresque, ses guitares voulues épiques, et ce duo aux voix parfaitement dosées, sorte de dialogue fraternel inspiré par la relation entre le bassiste Wire et son frère le poète Patrick Jones.


"Quest For Ancient Colour" se demande où sont passés nos certitudes, le sens du monde, le contrôle, la liberté, avec des paroles qui peuvent résumer le confinement d’à peu près n’importe quel terrien : "I used to make sens, but now i’m confused/ I used to control, but now I just feel used" sur fond de caisse claire militaire. Le thème de la solitude tantôt catastrophique, tantôt cathartique est repris plus tard sur "Happy Bored Alone" et son éclatant pont à 2’09. "Don’t Let The Night Divide Us" évoque les esprits qui s’échauffent vite (en une nuit) autant que les débats politiques autour de la gestion de la crise sanitaire, avec l’espoir que grâce à un bain de soleil on retrouvera notre gentillesse, notre conscience et notre humanité. Car on est bel et bien infectés/ affectés à différents niveaux. Et à cette plaie les MSP sont un début de pansement (les MST, toujours pas).


On entrevoit dans cette mouvance rétro chic Abba (la pop et la Suède se croisent souvent anyways) et Echo And The bunnymen ("Wire"). En plus de son nouvel instrument, James Dean Bradfield s’est adonné à une différente façon d’écrire. Car, en 30 ans d’albums, il avoue rester vigilant à changer d’une structure de son différente d’un disque à l’autre (ça n'est définitivement pas du vas-y-que-je-te-pousse). On croise réellement Mark Lanegan sur "Blank Diary Entry Too", les voix y sont opposées quasi en tous points mais se complètent étonnamment en une mélancolique complainte du Far West Briton. Enfin, "The near future has been and gone" sur "Afterrending" qui clôt l’album, pour nous laisser un vent d’optimisme, toujours un brin dansant, avec un micro en réverb poussiéreuse, et des accents Beatlesiens (avec les "lalala" du pont).


The Ultra Vivid Lament est tout bonnement un des albums pop-rock phare de l’année 2021. Enfin, de la fin de 2021. Il peut aussi être le chouchou de 2022 pour les légers retardataires. Le facile n’existe définitivement pas chez les Manic Street Preachers. Sur fond de musique aux apparencse douceâtres se révèle un talent exceptionnel pour la mélodie, portée par une des voix pop-rock les plus formidables qui existe actuellement. L’album s’écoute d’un traite, dans l’ordre, et en boucle. Le Pays de Galles est tout comme son groupe phare une contrée qui gagne à être connue et savourée, tant elle recèle de trésors imprévus. Du pur bon son et bon sens, garanti sans infection.

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