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Critique d'album

Liars


WIXIW


(04/06/2012 - Mute - Post Punk / Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- The Exact Colour of Doubt / 2- Octagon / 3- No.1 Against the Rush / 4- A Ring On Every Finger / 5- Ill Valley Prodigies / 6- WIXIW / 7- His and Mine Sensations / 8- Flood to Flood / 9- Who Is the Hunter / 10- Brats / 11- Annual Moon Words
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Un virage électro moyennement convaincant"
Didier, le 27/06/2012
( mots)

On ne présente plus le trio new-yorkais Liars. Plus de dix ans d'activités, un nombre incalculable de concerts et presque autant de réactions évoquant tantôt le génie, tantôt un certain charlatanisme intellectualisé. Bref, un groupe qui ne laisse personne indifférent et qui ne parvient jamais à mettre tout le monde d'accord. WIXIW (prononcez "Wish You", même si cela fait plus classe au format palindrome) est déjà le cinquième album des menteurs. Le sixième même si l'on compte la première mouture de la clique australo-américaine. Précédé d'une réputation solide de bricoleurs innovants, les Liars ont pris l'habitude de surprendre l'auditeur à chaque nouvelle sortie, poussant toujours plus loin leurs explorations sonores. WIXIW n'échappe pas à la règle et amorce même un virage électro ! Les guitares, si marquées (et marquantes) sur les deux précédents opus du groupe sont remisées au placard, place aux nappes de synthé et au surdosage de samples. On retrouve aux manettes Daniel Miller, patron du label Mute, surtout connu pour son travail avec Depeche Mode. Ceci explique-t-il cela ?

Car dès la première écoute, WIXIW, enregistré au fond des bois, s'avère étonnement calme, entêtant et réservé. Certes, l'habituelle formule guitare/basse/batterie est toujours bel et bien présente, mais semble anesthésiée et alourdie par l'usage constant des synthés. Comme mixé sous Xanax, cet album oublie définitivement les envolées rageuses du passé pour mieux développer des ambiances lourdes, moites, répétititves et tribales. A coups de boîte à rythmes, de tripatouillages informatiques et de samples de bruits étranges, WIXIW s'impose très rapidement comme la bande originale d'un film sombre, organique et obsédant. Le chant d'Angus Andrew en ressort plus éthéré et poussif que jamais. Pas étonnant que WIXIW soit déjà comparé au virage électro-pop qu'avait effectué Radiohead avec Kid A, tant Andrew se rapproche ici des gimmicks de Thom Yorke.

Si les morceaux restent dans l'ensemble particulièrement bien construits – on mentionnera ainsi "Brats", qui semble presque sorti du précédent opus, Sisterworld,et le très dansant “N°1 Against The Rush”, premier single issue de l'album - l'ambiance nonchalante de WIXIW prend parfois le dessus comme, par exemple, sur le titre éponyme ou sur "Flood to Flood". "Octagon", pour sa part, pousse même le principe du loop jusqu'à l'écoeurement et fricote par moments avec des lignes de basse carrément dub. Moyennenent convaincant. L'intensité du passé semble laisser la place à une approche plus placide, à défaut d'être réellement plus subtile.

Certes, Liars n'a jamais été un groupe facile d'accès et les amateurs de la première heure savent qu'un effort sera requis de leur part pour profiter pleinement du voyage qu'un nouvel album leur offre dans les arcanes créatives des trois larrons. Certes, on ressent encore cà et là cet aspect totalement pulsionnel du groupe qui, a défaut d'être sa marque de fabrique, l'avait rendu si facilement identifiable. Mais le jeu des comparaisons amènera rapidement une hiérarchisation entre ce nouveau disque et ses prédécesseurs. Pas sûr qu'à ce jeu-là WIXIW sorte nécessairement gagnant par rapport à un Sisterworld ou un Liars qui semblaient tout simplement plus vivants.

Ce virage électro, s'il attirera bon nombre de nouveaux amateurs, dont sans doute les fans le première heure de LCD Soundsystem, ne manquera pas non plus de surprendre, voire d'en laisser certains sur le carreau. Un pari innovant certes, mais qui laisse un goût de trop peu. Seul l'avenir nous dira s'il s'agissait-là d'un retournement gagnant ou d'une sortie de route pour cause de créativité débordante.

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