Jym

D’influences aussi éclectiques que psychédéliques, Jym envoute et redonne espoir à un rock français névrosé. Un univers particulier qui bouscule les cadres formateurs et ouvre une voie, un choix musical nouveau dans le paysage francophone. 5 musiciens, revendiquant l’attache Red Hot et Radiohead, qui soufflent les frontières abrupts entre noirceur mélancolique et énergie frénétique pour nous renvoyer à l’époque Spinal Tap, collant fuchsia et coupe mulet. Rock&Roll !

On ne peut passer outre l’image du buste transpirant d’Anthony Kiedis où encore la voix agressive et acérée de Brian Johnson dans "Tenth Avatar" ; le tout dans un amalgame de cordes hurlantes et batterie effrénée. Et c’est l’envie d’un pogo destructeur de mèches rebelles, d’un slam douloureux et étoilé qui s’empare de nos pauvres carcasses, suant à profusion sous l’effet massique d’une bombe rock, explosive jusqu’à la sève de sa poudre inflammable. Dans un registre similaire, "Fire & Tigers" balance un son contemporain, plus romantique dans sa phrasée, plus délicat dans sa composition, à l’image d’un rock australien piquant, de Wolfmother à Goons of Doom. Perdu un instant entre un has beenisme certain dans les riffs de Julien Brassard et le chant très nouvelle vague française (Gush) de Franck Bellet, Jym pourrait s’y perdre mais réprime tout écarts importuns au profit d’un psychédélisme succinct mais décisif.

Dans "A fool’s chance", Jym s’amuse d’un rythme torturé, entre folle décadence et voix déchiré, et ouvre ainsi des possibilités nouvelles à un futur qui se veut prometteur. Jym est notre sélection AlbumRock du mois d’avril et combat les préjugés parfois réels d’un rock français mourant. Et pourquoi pas espérer avec eux ?