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Critique d'album

Jerusalem


Jerusalem


(00/03/1972 - Deram - Hard Rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Frustration / 2- Hooded Eagle / 3- I See The Light / 4- Murderer's Lament / 5- When The Wolf Sits / 6- Midnight Steamer / 7- Primitive Man / 8- Beyond The Grave / 9- She Came Like A Bat From Hell / 10- Kamakazi Moth / 11- Primitive Man (Demo Version) / 12- Beyond The Grave (Demo Version) / 13- Hooded Eagle (Single Version) / 14- I See The Light (Mono Version)
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Rough, Raw and Doomy"
François, le 27/03/2022
( mots)

"This is the first album by Jerusalem, a band which excites me very much, they are rough, raw and doomy with their own strong identity. As they are young and a bit green, they don’t follow many rules, so their material is almost crude – but still immensely powerful in content. […] I hope you like it as much as I do".


Si vous ne faites pas suffisamment confiance à l’auteur de cette chronique, quand bien même a-t-il déterré pour vous des dizaines de groupes obscurs des 1970’s, pour avoir la curiosité de jeter une oreille sur le premier et unique album de Jerusalem (jusqu’à une improbable reformation au XXIème siècle), peut-être que cette citation d’Ian Gillan constituera un bon hameçon. Il ne nous semble pas utile de traduire, mais si vous peinez en anglais, on la résumera en un conseil insistant sur cet album puissamment saturé et sans concession d’un groupe dont l’énergie juvénile est inaltérée. Le chanteur de Deep Purple était évidemment intéressé dans l’affaire puisqu’il fut également le producteur du combo, mais c’est un parrain qu’on ne refuse pas et qui apporte des opportunités. On a oublié Jerusalem alors que le groupe tourna aux côtés des plus grands au début des 1970’s, notamment avec Black Sabbath.


Ces derniers ont d’ailleurs été une influence bien plus décisive sur le combo que Deep Purple, surtout pour le côté doom et lourd des guitares, quand bien même les morceaux sont assez rapides dans leur exécution, ou encore par le chant parfois éraillé. L’excellent "Hooded Eagle" entre dans ce registre, même si on remarquera un refrain aux airs familiers de "Gimme Shelter" et un pont qui, cette fois-ci, se situe bien du côté de "Child In Time" (le riff militaire). Dans cette perspective, on peut également évoquer "Frustration", assez véloce, avec un long solo et un final plus tamisé qui apporte un côté live, le martellement du très bon et rafraichissant "When the Wolf Sits", le blues-rock revisité et hurlé une conviction presque punk "She Cames Like a Bat from Hell", ou le doom de "Primitive Man".


On se refusera de parler de Metal pour les années 1970 et on évitera tout jugement téléologique ; stylistiquement, en tout état de cause, Jerusalem ne dépareille pas vraiment de la production hard-rock la plus forte du début de la décennie. Mais il est vrai, pour reprendre les jugements de Gillan, que le groupe possède quelque chose de rugueux, une énergie d’amateurs, une puissance exaltée un peu brouillonne et mal dégrossie, qui fait qu’on sent un chemin possible vers une radicalisation – Metal – de ce genre de propos. La pochette n’y est d’ailleurs pas pour rien, tant ce type d’iconographie médiévale triompha dans les premiers temps métalliques des années 1980.


Seulement, d’une part les titres les plus musclés du combo gardent les racines blues et les canons hard-rock du début des 1970’s (notamment sur les soli), d’autre part, Jerusalem se dirige dans d’autres directions qui empêchent toute qualification anachronique. "Murderer’s Lament" commence par jouer sur les dissonances et les riffs caverneux avant de s’affirmer comme un titre presqu’hippie par moment, de même que "Midnght Steamer" sonne 1960’s et "Beyond the Grave" illustre une inclinaison folk inquiétante et occulte.


Si l’histoire de Jerusalem s’est bien vite écourtée, Ian Gillan avait eu un bon instinct en produisant cet album : en voulant promouvoir une jeune formation capable de faire vivre la scène hard-rock par son énergie brute, il avait compris que l’avenir se jouait dans la radicalisation des musiques saturées. Le parcours futur du chanteur de Deep Purple témoignera à plusieurs reprises de cette clairvoyance.


A écouter : "Hooded Eagle", "When the Wolf Sits", "Primitive Man", "She Cames Like a Bat from Hell"

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