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Critique d'album

Incubus


S.C.I.E.N.C.E


(01/01/1997 - Epic - Funk métal - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- Redefine / 2- Vitamin / 3- New skin / 4- idiot box / 5- Glass / 6- Magic medecine / 7- A certain shade of green / 8- favorite things / 9- Summer romance / 10- Nebula / 11- Deep inside / 12- Calgone
Note de 4.5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"25 ans après, que reste t-il de cet album un peu trop vite étiqueté Néo-Metal ?"
Maxime L, le 11/05/2023
( mots)

Sentez-vous vous aussi l'arrivée du revival néo-metal ? Les modes fonctionnent de manière cyclique, et avec les 30 ans du premier album de Korn qui approchent à grands pas (30 ans déjà, c'est fou), il y a peu de chances que nous y échappions. Avant d'être submergé·e·s par une multitude de rééditions plus ou moins dispensables, revenons sur quelques disques qui ont marqué l'histoire de ce sous-genre, en laissant de côté les innombrables clones qui n'ont pas survécu aux années 2000.


Parmi les groupes qu’on a (trop ?) rapidement associé à la vague néo-metal, on retrouve les Californiens dIncubus. Et au rayon des disques qui ont jalonné l’histoire du néo-metal, S.C.I.E.N.C.E, deuxième opus des Américains, occupe une place de choix. Mais 25 ans après sa sortie, doit on encore considérer S.C.I.E.N.C.E comme un album de néo ?


Bien que contenant certains gimmicks (ou stigmates ?), les Américains, ainsi que leur musique, se démarquent en de nombreux points de l'archétype du "combo de néo de la fin des années 90". Alors que les chefs de file brillent par leur noirceur et se veulent messagers d'une génération adolescente mal dans sa peau, l'attitude d'Incubus se montre, si ce n'est enthousiaste, bien plus légère et différente des codes "habituellement" associés au néo. Peut-être que la réponse réside dans le background du groupe, Brandon Boyd et sa bande venant de Calabasas, ville plutôt cossue du comté de Los Angeles, en opposition aux membres de Korn, aux origines plus modestes et à l'enfance pour certains, pour le moins troublée.


Mais ça n’en fait pas moins de S.C.I.E.N.C.E un album franchement énervé par moments, à la lisière du néo-metal, voire de la musique jungle (via un “Nebula” un peu foutraque) mais aussi et surtout de la fusion, avec dans le rétroviseur, de grosses références à Faith No More voire Fishbone. Essayons dans un premier temps de lister ce qui permet, par instants, de relier ce disque à la “vague” néo-metal. Pas besoin de chercher bien longtemps, puisque dès le morceau inaugural, “Redefine”, on use et on abuse du repère le plus évident associé à cette scène : les scratches. Gageons qu’à la réécoute globale, et avec un peu de recul et d’objectivité, c’est sans doute le principal défaut de S.C.I.E.N.C.E, la surabondance de scratches, là où les Deftones (pour citer un autre groupe trop vite affiliié à la scène néo) a su, dès le départ, les utiliser avec beaucoup plus de subtilité.


Outre l'apport d'un DJ, l'influence "hip-hop" se traduit également par le chant rappé de Boyd sur quelques morceaux, de "Redefine" à "New Skin". Ces titres réunissent tous les codes chers au néo : riffs lourds, basse slappée très en avant, refrains mélodiques, suivis du fameux break inhérent à 80% de chansons de ce style : le chant "mi-hurlé mi-murmuré", la mâchoire serrée, les coudes recroquevillés sur le torse pour aller jusqu'au bout du cliché.


Puisqu'on parle du chant, il est de bon ton de s'arrêter sur Brandon Boyd, le grand bonhomme du disque, en dépit de son look de l'époque (dreadlocks et fine moustache). On le découvrira tout au long de la discographie d’Incubus, mais il est un excellent vocaliste, tant sur le chant clair et mélodieux que sur les passages plus agressifs. De plus, l'harmonisation de plusieurs refrains, tels que "Summer Romance" et "Glass", a permis d'ajouter de l'ampleur à des pistes qui n'en manquaient déjà pas. Cependant, on peut rester dubitatif quant à son apport au djembé, un instrument pourtant O combien dispensable, mais qui leur permettait de se démarquer de la meute en 1997. La jeunesse de la formation (alors tous dans la vingtaine) a sans doute rendu difficile le dosage de certains choix d'arrangements et de textures, notamment les scratches, les percussions, mais aussi ces bruitages ou sons de rayons laser parfaitement insupportables (sur "Calgone" ou sur le pont de "Vitamin").


Mais malgré ces vrais défauts, difficile de ne pas prendre énormément de plaisir à l’écoute de ce disque, qui contient son lot de bons, voire excellents moments. La bonne énergie est palpable d’un bout à l’autre, qu’elle soit canalisée ou pas, et ce grâce, au talent des musiciens, chose qu’on ne met jamais suffisamment en avant lorsqu’on parle d’Incubus. Mike Einziger n’est pas le guitariste le plus réputé de sa génération, et pourtant son jeu, sobre et nuancé est ici à souligner. Que ce soit via les rythmiques saccadées de “Redefine”, les riffs glissants de “Favorite Things” (dont les samples rappellent Clawfinger, autre formation un peu oubliée) ou mêmes les artifices utilisés (la talk-box sur “Summer Romance”), ses plans vont toujours dans le sens des compositions. Quant à la section rythmique, elle est incroyablement solide, la basse slappée sur tous les fronts de Dirk Lance et le jeu tout en variations du très sous-estimé Jose Pasillas à la batterie étant un des autres points forts du groupe.


Au rayon des compos, il est assez ironique (mais finalement logique) que ce soient quelque part les moins "néo-metal" qui tirent leur épingle du jeu, à plus forte raison 25 ans après. Certes, les "tubes" de l'époque, tels que "New Skin", "A Certain Shade Of Green" ou "Favorite Things", ont pour eux une énergie caractéristique et très efficace, mais ils souffrent d'une structure un peu stéréotypée : riffs massifs, alternance chant clair/agressif, break murmuré-scandé, le tout sur des samples et scratchs devenus un peu patauds.


En revanche, les titres qui penchent davantage vers la fusion fonctionnent toujours à merveille. On pense notamment à "Summer Romance", fausse ballade adolescente où la talk-box, les chœurs jazzy, les modulations très “Pattoniennes” de Boyd ainsi que le pont avec... du saxophone (oui, du saxo !) en font l'un des meilleurs morceaux d'Incubus, voire, soyons fous, de tout le répertoire. Le constat n'est pas bien différent sur "Deep Inside", qui est la quintessence de la fusion de l'époque. Ce titre se montre tour à tour groovy (quel jeu de batterie sur les cymbales !), furieux, avec un pré-refrain à la limite du thrash et un break complètement explosé qui rappelle les grandes heures de King For A Day (au passage, le meilleur Faith No More). Ce break débouche sur un solo de guitare, un comble (voire un camouflet !) pour un groupe affilié à la mouvance néo-metal. Tout cela est accompagné d'une attitude oscillant entre sales gosses et ados espiègles, très rafraîchissante, déjà, en 1997.


Vous l’aurez compris, S.C.I.E.N.C.E est un album qui compte beaucoup pour la scène de l’époque, en dépit de ses défauts, mais qui serait davantage à ranger du côté de la fusion. Ce qui est “certain” en revanche, c’est que les Américains feront bien mieux d’ici quelques disques.


À écouter : "Deep Inside", "Summer Romance", "New Skin".

Note de 4.5/5 pour cet album
Matt, le 01/05/2003

Qui ne connaît pas Incubus ? Peut-être beaucoup de monde finalement... Sachez en tout cas, qu'Incubus est un groupe reconnu qui a su tracer son chemin dans la scène metal-fusion américaine et internationale. Un style approchant de Faith No More... Sorti en 1997, cette galette (avant de parler de musique) est en fait un CD extra (ordinaire, mais oui, mais oui...) qui renferme un petit jeu ludique, sans grand intérêt mais basé sur une idée originale, avec du contenu qui donne un peu à réfléchir et qui permet en tout cas à notre groupe américain de faire passer ses idées... à découvrir donc si vous avez l'occasion d'acheter S.C.I.E.N.C.E, pour ne pas vous gâcher la « surprise ». Niveau musical, avec ce 2ème album, la qualité de la musique, des paroles, et de l'excellent jeu des musiciens artistes n'est plus à démontrer et encore moins à contester : un bassiste de folie, un batteur qui calme... Rien que pour la qualité et les compétences du groupe, ce CD vaut le coup ! Les titres pour la plupart sont truffés de sons étranges faits à la guitare par le gentil Jawa (non c pas un héros de Star Wars. Bon d'accord il s'appelle Michael en vrai...) ainsi que d'excellents scratchs réalisés par DJ Lyfe. Petite précision sur le chant. Brandon sait chanter : Incubus n'est pas un groupe de métal où le chanteur se contenterai de crier deux trois « Fuck » dans des vomissements gutturaux insupportables... On notera une influence Funk prononcée (si, si) notamment visible en premier lieu sur deux titres (« Summer Love song » et « Deep Inside ») mais également égrainée tout au long de l'album. En conclusion, si vous aimez le métal, si vous aimez pogoter dans les concerts sur un son qui déchire, courez acheter cet album : une valeur sûre !!

Commentaires
ValentinAR, le 11/05/2023 à 16:51
ps : il y a aussi juste les dernières sorties de gros groupes issus du nu metal qui sont souvent des gros retours aux sources (tout le monde déteste cette formule mais tant pis) : Slipknot avec we are not your kind en 2019, Limp Bizkit avec Still Sucks en 2021, Korn avec The Nothing en 2019, etc. Dans le cas de Korn on a eu toute la période brostep et LB n'avait rien sorti depuis Gold Cobra, donc ça reste des faits marquants en faveur du revival. ps 2 : les anglais utilisent aussi le terme nu metal évidemment mais quand on regarde en détail il y a vraiment beaucoup trop de choses différentes au point où on peut quasiment toujours trouver une catégorie plus précise. Déjà instinctivement c'est dur de mettre dans une même catégorie le premier Korn, meteora de LP, Around the Fur de Deftones, Toxicity de SOAD, Distrubed et toute la branche indus à la Static-X. Pour moi ça se limite parfois simplement au son de guitare et à la date de sortie. Enfin bref, nu metal/neo metal c'est quand-même extrêmement confus.
ValentinAR, le 11/05/2023 à 16:27
A mon avis le revival nu-metal est déjà un peu en marche depuis quelques années, mais il sera sans doute condamné à rester marginal : il y a d'une part des artistes pop mainstream qui ont invoqué le style le temps d'un album (des influences sur I Disagree de Poppy) ou le temps d'un morceau (STFU de Rina Sawayama, à écouter pour l'expérience), et d'autre part les groupes de rock alternatif qui reprennent sans gêne les riffs régressifs et le côté mélodramatique du nu metal (Post Human de BMTH est vraiment traumatisé par le Linkin Park période meteora, entre autres). Le plus intéressant reste 100 Gecs, gros phénomène hyperpop de ces dernières années, qui balance du Limp Bizkit et des guitares neo dans leur mélange de genres hyperactif (à un degré d'exagération presque post-moderne). Je dirais qu'au delà du cycle nostalgique éternel (on peut se demander si ça s'applique vraiment à des genres aussi rapidement conspués), la démarche de fond qui a mené à l'avènement de ce sous-genre peut aussi facilement trouver du sens aujourd'hui à travers la manière dont les nouvelles générations consomment de la musique et vivent les limites entre genres musicaux très différemment des précédentes ... à voir, mais je pense que l'existence de 100 gecs va dans ce sens. Sinon, je voulais aussi relever la confusion très française autour du terme "fusion" : les anglophones parlent simplement de funk metal et/ou de rap metal, là où de notre côté on a le "neo metal" qui recoupe un peu les deux et puis le terme fusion seul, qui peut avoir plein de significations différentes (fusion comme dans jazz fusion, fusion rock et funk ou P-Funk dans le sillage de Hendrix et surtout Funkadelic, puis fusion hard/metal et funk à la Faith No More). A mon humble avis les catégories anglaises sont bien plus faciles à utiliser. En tout cas, je suis bien d'accord que cet album penche davantage vers le funk metal que le rap metal malgré des codes et une esthétique qui colle bien au second, et en cela c'est un album bien singulier.