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Critique d'album

Hail Spirit Noir


Fossil Gardens


(28/06/2024 - Agonia - Black Metal - Genre : Hard / Métal)
Produit par Dimitris Douvras

1- Starfront Promenade / 2- The Temple of Curved Space / 3- Curse You, Entropia / 4- The Blue Dot / 5- The Road to Awe / 6- Ludwig in Orbit / 7- Fossil Gardens
Note de /5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Fascination cosmique"
Julien, le 24/08/2024
( mots)

Ils ont tourné leur regard vers notre planète. Des êtres venus d'ailleurs. De leur lointain, ils ont emporté des incantations mystiques, des préceptes énigmatiques. Embarqués dans un véhicule fascinant, leur apparition interroge. Que restera-t-il de notre contemplation face à cet avènement cosmique ? 


Avant de retourner du côté des étoiles, restons un moment sur Terre. Fossil Gardens est la sixième production du sextet Hail Spirit Noir. Emmené par son chateur/guitariste Theoharis, les Grecques font partis de ces formations aux identités sonores mêlées, celles qui rendent le groupe à la fois si identifiable tout en étant totalement insaisissable. Le sextuor originaire de Thessalonique voit deux mondes musicaux être connectés : le black-metal et le psychédélique. Une alliance stylistique, par essence contre-nature, donnant au disque qui nous intéresse aujourd'hui sa substance si particulière. Déchirée entre violence et contemplation, Fossil Gardens laisse se dévoiler les composantes de ses registres de manière explicite : construction des riffs, growls et blasts pour le black-metal ; nappes de synthés vaporeux et profondeur vocale pour l'ambiance psyché toute droit sortie des années 80. Alliance et connexion sont les mots clés pour saisir le modèle des compositions de cet opus. Le psychédélisme et le black-metal se fondent l'un dans l'autre pour créer cette sensation aérienne singulière.
Hail Spirit Noir lève la dernière barrière du monde tel que nous le connaissons et l'exprime de manière tout aussi attrayante que terrifiante : "Reality is really far behind".


Lancer Fossil Gardens, c'est poser l'œil sur un télescope et admirer le scintillement captivant des étoiles au rythme des chœurs de "Ludwig in Orbit". Ces derniers qui ne sont pas sans rappeler ceux entendus dans la bande originale de la série The Crown.
Dans le calme et la froideur de l'espace, se distingue une forme noire gigantesque. De magnétisant sons électroniques laissent apparaitre l'embarcation que Hail Spirit Noir nous dévoile sur le morceau d'ouverture "Starfront Promenade". L'atterrissage est majestueux, emmené par le charisme du chant clair proposé par Dimitris Dimitrakopoulos. Situé quelque part entre post-punk et new-wave le magnétisme vocal de Dimitrakopoulos est un propagateur d'émotions qui concilie superbement les émulations atmosphériques et les instants de noirceurs frénétiques contenus dans l'album. L'accessibilité de ses interventions en font un refuge idéal pour les âmes terriennes les plus sensibles. Hypnotisés par cette tessiture amicale, on se laisse alors dévorer par les cris possédés et virulents de Theoharis. On comprend trop tard que les élans progressifs, sous fond électronique, n'étaient qu'un masque pour laisser éclater la réalité belliqueuse de Hail Spirit Noir.
"Curse You, Entropia" voit les Grecques nous jeter un sortilège maléfique fait de riffs racés et de matraquage pachydermique. La violence, mêlée à un sens mélodique évident, nous soumet complètement à leur dictat obscur. "The Temple of Curved Space" parachève notre conversion à force de riffs pesants et de tourbillons rythmiques infinis jusqu'à nous transporter dans une tornade spatiale onirique.
Nous voici alors conditionné pour la grande quête du groupe : "The Road to Awe", la pièce centrale de l'album du haut de ses dix minutes. Monument du disque et morceau monumental tout court. Le chant de Dimitris Dimitrakopoulos atteint ici son pinacle, d'un point de vue technique mais aussi dans les émotions qu'il nous fait traverser, jusqu'à ce mariage sensationnel avec la rythmique black-metal du pont. On se lance alors dans une ascension vertigineuse jusqu'au point de non-retour hurlé dans un "come on" déchirant et possédé de Theoharis. Comme si cela ne suffisait pas, Hail Spirit Noir se paye le luxe de mouvoir le morceau à l'aide d'un splendide interlude au piano avant de conclure son œuvre dans un solo de guitare avec une démonstration mélodique majestueuse.
Après un tel effort, l'éponyme et conclusif "Fossil Gardens" semble bien fade et s'apparenterait presque à un banal "au-revoir" à ses êtres qui ont déjà tourner leurs têtes vers de nouvelles planètes. 


Fossil Gardens est une œuvre unique sortie de la folie limpide de ses auteurs. Un album complexe et néanmoins accessible, pour les non-initiés au black-metal, tant le registre se trouve dilué dans une atmosphère progressive et psychédélique grandiose. La production soignée et juste de l'opus participe grandement à cette alchimie stylistique qui fait de la mélodicité son mantra. Si le disque forme un tout uniforme, il se détache tout de même un titre souverain avec "The Road to Awe".
Avec ses sept titres et quarante-deux minutes, Fossil Gardens a la bonne idée d'en faire juste ce qu'il faut. En résulte le sentiment d'écouter le meilleur de ce qui s'apparente à une véritable fascination cosmique. 


A écouter : "The Road to Awe" ; "Curse You, Enthropia" ; "The Temple of Curved Space"

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