Fifth Angel
Time Will Tell
Produit par
1- Cathedral / 2- Midnight Love / 3- Seven Hours / 4- Broken Dreams / 5- Time Will Tell / 6- Lights Out / 7- Wait For Me / 8- Angel Of Mercy / 9- We Rule / 10- So Long / 11- Feel The Heat
Depuis 1986, le Cinquième Ange n’avait plus fait sonner sa trompette et les premiers malheurs de l’Apocalypse annoncés en fanfare tardaient à donner une suite aux événements. Trois ans et une signature chez Epic plus tard, le combo de la banlieue de Seattle propose enfin un deuxième album mais c’est un groupe largement modifié qui est aux commandes, à la suite du départ du guitariste-chanteur James Byrd, vilainement chassé du combo, et de Randy Hansen, au profit de Kendall Bechtel et de John Macko. Mais c’est loin d’être le seul changement.
Frustré par le manque de succès du premier album, Fifth Angel décide de changer un peu son approche du Metal pour obtenir les grâces du public : mais cela a un prix, qui revient à s’accorder à l’esprit du temps, celui de l’essor triomphal de MTV (un clip sera d’ailleurs réalisé) et du Hard FM Made in America en vogue depuis le milieu de la décennie.
Le groupe avait un potentiel certains pour briller dans ce registre, comme en témoignent quelques pièces présentes sur l’opus inaugural de leur discographie, si bien que le tournant esthétique apparaît comme indéniablement maîtrisé sur l’ouverture "Cathedral", un titre hyper accrocheur dans son style Scorpions-esque et doté d’un solo virtuose. Toujours très bien interprétés et servis par une production léchée, les morceaux de l’album sont par contre assez calibrés ("We Rule", "Angel Of Mercy"), voire carrément kitsch ("Wait For Me"), malgré des soli toujours magnifiques ("Midnight Love", "Feel The Heat"), et quand bien même possèderaient-ils des touches Power Metal (l’introduction du mid tempo "Seven Hours"). Même "Time Will Tell", pourtant morceau-titre, peine à se démarquer au sein de l’album et surtout, des productions de l’époque. En plus des refrains toujours hymniques, Fifth Angel n’hésite plus à mettre en avant des ballades emphatiques, telles la jusqu’auboutiste "So Long" ou "Broken Dreams" aux arpèges hispanisants bien trouvés. Savourons tout de même la possibilité d’en savoir un peu plus sur les inspirations du groupe grâce à la reprise honorable de "Lights Out" d’UFO, proche de l’originale mais néanmoins réussie.
En toute honnêteté, Time Will Tell est un album très agréable à écouter qui, pour peu qu’on apprécie le style, s’avère être d’une maîtrise impeccable. Mais tous les efforts du monde ne suffiront pas à Fifth Angel pour obtenir le succès escompté et en 1990, le groupe mettra fin temporairement, mais pour une longue période, à sa carrière avant de revenir inopinément aux affaires dans les années 2010.
À écouter : "Cathedral", "Broken Dreams"