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Critique d'album

Father John Misty


Mahashmashana


(22/11/2024 - Sub Pop - Indie folk rock - Genre : Rock)
Produit par Tillman et Drew Erickson

1- Mahashmashana / 2- She Cleans Up / 3- Josh Tillman and the Accidental Dose / 4- Mental Health / 5- Screamland / 6- Being You / 7- I Guess Time Just Makes Fools of Us All / 8- Summer's Gone
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le père Misty saura vous convertir "
Quentin, le 24/12/2024
( mots)

De son enfance pieuse dans le Maryland au côté de ses parents évangélistes, Joshua Tillman a gardé une certaine fascination pour les prêches. S’il n’est finalement pas devenu pasteur et a pris ses distances avec l'orthodoxie religieuse familiale, l’Américain se mue néanmoins sur chaque album en prédicateur doué, auteur de textes satiriques ainsi que de performances électriques et hypnotisantes. L’album God's Favorite Customer atteignait ainsi des sommets en 2018 avec des morceaux aux mélodies popisantes et lumineuses. Si Chloë and the Next 20th Century pouvait souffrir d’un esprit cabaret un peu trop affirmé, Mahashmashana (qui renvoie en sanskrit à la "terre de crémation") renoue avec cet esprit grandiloquent sur la base de compositions ampoulées et ambitieuses mais jamais trop pompeuses ou excessives.


Doté d'une imagerie religieuse toujours prégnante, ce nouvel album possède une forte dimension introspective centrée sur la quête d’identité et l’imminence de la mort avec une écriture douce-amère ornée d’arrangements luxuriants (cordes, cuivres, claviers vintage) produits par Drew Erickson et Jonathan Wilson. Le morceau-fleuve éponyme ouvre ainsi l’album de manière très hollywoodienne avec une superbe orchestration symphonique allant crescendo sur plus de neuf minutes accompagnée d'un texte ésotérique. Voilà une narration grand spectacle qui n 'a jamais peur de l'excès et qui donne le ton de cette nouvelle production. Mahashmashana donne ainsi à entendre un torrent d’arrangements sophistiqués comme ces superbes mouvements de cordes qui habillent le cynisme déclamatoire de "Josh Tillman and the Accidental Dose" où le chanteur arbore de faux airs désabusés à la Lou Reed. On retrouve également toute la finesse d’écriture de l’Américain sur le sobre et distingué "Being You" et on succombe à la mélopée de cette flûte altière qui enrobe la berceuse mélancolique "Mental Health", avec un Tillman convaincant en crooner langoureux.


Sans jamais s'enfermer dans un style prédéfini, Tillman n'hésite pas à varier les plaisirs et envoie ainsi un imparable uppercut bluesy et électrique fortement inspiré du "Punk Rock Loser" des Viagra Boys (crédités pour l'occasion), qui revêt une esthétique très marquée 60’s. Loin de sa zone de confort, il s’aventure également sur un titre disco-funk chaloupé avec "I Guess Time Just Makes Fools of Us All", déjà présenté en bonus du best of sorti l’été dernier, bien qu’ici totalement réarrangé comme une virée clinquante au cœur des seventies sous les néons de Las Vegas. A la fois kitchissime au possible avec ce saxophone pop et se permettant toutes les excentricités, le titre fonctionne à merveille et possède même un côté très addictif. Mais le point culminant de l'album est certainement atteint sur le titre "Screamland" qui bénéficie des effets de manche vaporeux d’Alan Sparhawk et d’arrangements de cordes somptueux qui servent un refrain étonnant, libérateur et cathartique, comme un nouvel hymne pour réconforter l'Amérique en prise avec ses propres démons. Enfin, le poétique "Summer’s Gone" clôt l'album avec une profonde délicatesse, un ballet de cordes aérien servant la prestation vocale de Tillman, encore une fois aussi élégante qu'émouvante, qui s'attriste de la rudesse implacable du temps qui passe.


Avec ce sixième album, Joshua Tillman livre l'une de ses œuvres les plus accomplies, parfois déroutante dans ses parti-pris esthétiques (mais vous verrez qu'on finit toujours pas y revenir, à ce sax dégoulinant sur "I Guess Time Just Makes Fools of Us All"), toujours très chargée dans sa production, mais délivrant des morceaux mémorables et profondément attachants. L'album indie de l'année ? Amen. 

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