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Critique d'album

Eagles of Death Metal


Heart On


(28/10/2008 - Downtown Recordings - Garage rock - Genre : Rock)
Produit par Josh Homme

1- Anything 'cept the Truth / 2- Wannabe in L.A. / 3- (I Used to Couldn't Dance) Tight Pants / 4- High Voltage / 5- Secret Plans / 6- Now I'm a Fool / 7- Heart On / 8- Cheap Thrills / 9- How Can a Man with So Many Friends Feel So All Alone / 10- Solo Flights / 11- Prissy Prancin' / 12- I'm Your Torpedo / 13- As Nice As I Can Be (bonus track édition française) / 14- Fairy Tale In Real Time (bonus track édition française)
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le binôme Hugues/Homme commet ses plus belles étincelles sur ce troisième opus."
Maxime, le 07/02/2009
( mots)

Le plus fendard avec ces Eagles of Death Metal, c’est qu’il fallu attendre que ce groupe potache se prenne un tantinet au sérieux pour qu’il en devienne véritablement savoureux et jubilatoire. Car, pour être honnête, on avait fini par douter de l’intérêt du binôme Josh Baby Duck Homme/Jesse Boots Electric (ex-The Devil) Hugues. D’accord, Peace, Love And Death Metal était une joyeuse récréation où s’entrechoquaient garage-boogie, hard rock-glam et effluves seventies pour un résultat allègrement roboratif. Mais bientôt la suite arriva (Death By Sexy…), poussive, rébarbative, pastiche dispensable de son prédécesseur. Eprouvant manifestement le besoin de se trouver un nouveau compagnon de débauche, c’est avec les sourcils froncés qu’on avait vu le leader des Queens of the Stone Age s’acoquiner de plus en plus avec son moustachu compagnon, empruntant volontiers quelques grammes de fun de ses Eagles pour les insuffler dans cette sombre machine que sont devenues les Queens (rencontre patente entre ces deux univers constatée sur des titres comme "Broken Box" ou "I’m Designer").

Et la formation d’enfoncer le clou en paradant dans des spots télé vantant les mérites d’une voiture, d’une marque de sport, de la viande grillée. On avait de plus en plus de mal à saisir ce qui relevait ou non du second degré dans cette réunion de routiers du décibel chiquant au beauf. Jesse Hugues, nouvelle icône du rock ? Quoi ? Ce républicain convaincu, pro-NRA, favorable à la peine de mort, pornographe, consommateur effréné de méthamphétamines et de cocaïne ? Et puis franchement, se couvrir la peau de tatouages tribaux la trentaine passée et ne se déclarer intéressé que par le sexe et la boisson quand on est marié et qu’on a une petite fille, est-ce bien raisonnable Mister Homme ?

A ce titre, Heart On est plutôt une bonne surprise. Toujours aussi truculent, le duo, qui a connu l’insigne honneur de se voir surnommé Pigeons of Shit Metal par Axl Rose (bel adoubement de la part de la rock star la plus crétine et antipathique que l’on ait connu depuis ces 20 dernières années), n’a pas remisé son humour sadique-anal dans sa braguette (preuve en est le titre de cette troisième livraison, contrepétrie autour de l’érection) mais s’est appliqué à le canaliser, à le rendre moins redondant, pour un plaisir maximal ne perdant pas en intensité sur la longueur, comme les nouveaux préservatifs Durex. La voix de fausset de Jesse Hugues répond toujours à l’appel, mais n’évoque plus un pastiche hystérique de Canned Heat. De son côté, la production, bénéficiant d’une maturation de plusieurs mois, a renoncé à sonner faussement cheap. Acceptant l’ampleur de leurs moyens, les EODM se montrent moins outranciers, toujours aussi primaires, plus redoutables.

Plantant le décor de leurs nouvelles aventures à Los Angeles, les compères prennent un malin plaisir à rendre un hommage paradoxal à cette ville mythique, célébrant sa superficialité et son éclat clinquant, tout en ne se montrant dupes ni de ses mirages, ni de ses chimères. L’entrejambe proprement moulée dans le jean adéquat, Boots Electric chausse sa paire de Ray Ban Aviator et s’improvise comme le guide lubrique idéal pour une plongée rock’n’roll au cœur de cette Sodome et Gomorrhe contemporaine. D’un brutal coup de rein stonien, il se mue en Mick Jagger confondant vérité et mensonges ("Anything ‘Cept The Truth"), fluidifie le disco rigide de Devo à coup de riffs aussi replets que les attributs mammaires des créatures peuplant les films de Russ Meyer en contant sa conquête de L.A. ("Wannabe In L.A."), feint l’amoureux transi pour mieux endosser le costume de crooner salace sur "Now I’m A Fool" ou trousse un hilarant hymne à la masturbation avec "Solo Flights". Possédé par la verve de son compère, Josh Homme débite de ses bras herculéens rythmes primitifs et tempos lascifs, n’hésitant plus à venir s’inviter derrière le micro pour entonner les chœurs, que soit sur un exercice de funk décharné ("(I Used To Couldn’t Dance) Tight Pants"), pour brancher une fille de mauvaise vie sur le parquet moisi d’un peep-show ("High Voltage") ou jouer au James Bond de série rose, zappant les poursuites spectaculaires pour lui préférer les scènes de copulation sur water bed ("Secret Plans"). Comme à l’habitude, la clique du désert participe à la fête (Dave Catching, Troy Van Leeuween, Alain Johannes…), à l’image de Brody Dalle, minaudant en bas résilles sexy sur un "Cheap Thrills" à se faire dresser les poils pubiens sur ses attributs.

Réussissant la gageure d’explorer un large panel d’influences vintage puisées au cœur de l’Amérique libertaire sans jamais sombrer dans la parodie facile ou l’hommage dérisoire, les Eagles of Death Metal s’affranchissent du simple sobriquet de side-project de luxe pour prendre pleinement le contrôle de leur destinée avec cet album jouissif du début à la fin (que l’on pourra prolonger avec l’édition française, riche de deux pistes supplémentaires). 2009 s’annonce morose ? Les Eagles lui répondent avec ce formidable éclat de rire résonnant du cœur aux couilles.

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