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Critique d'album

Charlie Winston


Running Still


(21/11/2011 - Real World Records - Blues-Folk - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Hello Alone / 2- Speak To Me / 3- Where Can I Buy Happiness? / 4- The Great Conversation / 5- She Went Quietly / 6- Unlike Me / 7- Until You're Satisfied / 8- Wild Ones / 9- Making Yourself So Lonely / 10- Rockin? In The Suburbs / 11- Summertime Here All Year / 12- Lift Me Gently
Note de 3/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Quoi ? Charlie Winston est talentueux même sans son chapeau ? Eh oui. "
Emilie, le 24/11/2011
( mots)

Nous n'allons pas jouer à où est Charlie, mais à qui est Charlie Winston. En un album, il a fait succomber nombre d'oreilles (y'a-t-il des hommes dans la salle ?), les raisons de son succès sont nombreuses, mais il faut avouer qu'il a tiré un peu sur toutes les cordes pour que chacun y trouve son compte. Avec ''Like a hobo'', on se demandait qui est donc ce saltimbanque cuivré qui se ballade avec son chapeau ; avec ''In your hands'' on commençait à cerner son univers soul rythmé et on validait son timbre de voix, et ''Kick the Bucket'' confirmait son aspect déjanté et pimpant. Seulement ceux qui ont creusé l'album Hobo ont découvert qu'il se cachait un autre aspect de Charlie Winston, beaucoup plus sombre et soul, bien que toujours entre pop jazz et funk et surtout très intelligent. Que reste-t-il des premiers émois du britannique, comment nous séduit-il avec son deuxième jet, qu'a-t-il fait ressortir dans Running Still ?

Souvenez-vous rapidement de Hobo, le bonhomme commençait à tester ses capacités en beat box, il offrait de belles poussées de voix, faisait beaucoup jouer ses violons et pianos pour pousser l'émotion, (''Boxes'') avec une voix féminine très présente et rendant le tout beaucoup plus sensible, il nous montrait qu'il était classe et qu'il portait les chemises avec le col relevé (''Tongue Tied''), ou encore il nous rappelait qu'on allait tous mourir au final, le tout sur un air des plus gais dans ''Kick the Bucket''. Eh bien sur Running Still, il garde quelques touches de son coup d'essai réussi, en jette, en transforme, mais il réutilise tout ça avec plus de dextérité et sous un autre filtre de couleur.

Sur Hobo, on a appris que notre âme errante avait un cœur, mais il cachait ce qu'il en disait derrière une flopée d'instruments traduisant parfaitement l'état par eux même (violons, pianos larmoyants...), alors que sur ce nouvel opus, on se retrouve face à un Charlie dénudé. ''She went quietly'' et ''Lift me gently'' sont les deux morceaux de l'album sur lesquels on peut divaguer l'œil perdu, sans avoir la subite envie de sauter partout comme pour le reste de l'album. Un piano/voix, ou une guitare/voix suffisent pour habiller ses deux titres, là où le précédent était chargé en instruments qui font pleurer. Il ménage également nos petits cœurs et assure les transitions, notamment après ''She went quietly'', où il place ''Unlike me'' : une reprise de rythme mais pas trop, avec une guitare sèche bien tapée et des variations de voix suffisamment présentes pour ne pas trouver le morceau ennuyant mais agréable.

Difficile de s'empêcher de dodeliner de la tête avec des morceaux comme ''Satisfied'', où on ne sait plus où donner de l'oreille entre le jeu de voix de Charlie et les instruments derrière qui trainent et saccadent en même temps. Ou encore ''Wild Ones'', tenu par l'harmonica cuivré qui donne toute la dimension au morceau, il vient couper et transpercer ce gros bloc mélodieux d'instruments, rythmiquement suivi par la voix de Charlie. Il développe aussi ce qu'il avait testé sur Hobo, et principalement sur scène, à savoir le beat box, avec ''Speak to me'', véritable prouesse buccale d'où en émanent 270 sons différents, véridique. Dans la même patte et pour nous rappeler que cet album n'est pas un album pour s'endormir, Charlie Winston nous balance ''Rockin' in the suburbs'' : le cuivre jovial, la batterie folle, il nous fait en plus de ça rebondir comme un ballon sur des allitérations (skin / thing / amazing / happening / Burning). Difficile de ne pas se laisser prendre dans le tourbillon lancé. On se rappelle bien que nous avons toujours sous le tympan le même soulman avec ''Making yourself so lonely'', et le même adepte des grosses cordes aux allures jazz dépoussiéré, avec ''Great conversation''. ''Summertime here all year'' renvoie également aux "sources" avec des courses d'instruments, un morceau chargé mais toujours rythmiquement fin (en bonus, le lâché instrumental de fin de morceau qui doit ou devrait rappeler aux plus fidèles le générique de Dr House). Enfin ''Where can I buy happiness'' irait parfaitement en deuxième single, d'une parce que l'idée est mignonnette, et de deux parce qu'elle entre vite en tête. Et tout comme ''Hello alone'', les jeux de voix sont un véritable parti pris et surtout, ils résument très bien les enjeux de Running Still.

Il devient donc évident de (re)définir qui est ce Charlie Winston puisque ce n'est plus un bonhomme souriant à chapeau qui fait des chansons chouettes -en plus il ne le porte plus ce chapeau. Il semble avoir découvert qu'il détenait un sacré atout avec sa voix, c'est pourquoi il l'exploite un maximum dans Running Still, et pas seulement en la poussant tel un chanteur d'opéra vaseux, mais en la manipulant mieux qu'un instrument. Oh oui vous allez sautiller avec cet album puisque la scène lui a visiblement apporté beaucoup : il y faisait exploser ses talents de beat boxer, et ses shows étaient très vifs et dynamiques, à l'instar de Running Still. Si avec Hobo il a joué l'iceberg en faisant entendre au public des morceaux pêchus, alors que l'album était plutôt romantico-sombre, là c'est tout l'inverse. Il retravaille son talent et ses couleurs minutieusement, et on le sent rien qu'en regardant les titres où se dessine une histoire, tout est construit et structuré. S'il n'a judicieusement pas choisi de stagner dans son bouillon, il en garde malgré tout les secrets, en fait son identité musicale et la séduction n'en est pas moins subtile, puisque tous les morceaux deviennent très vite addictifs.

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