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Critique d'album

Bend the Future


Sounds So Wrong


(19/05/2023 - - Rock progressif - Genre : Autres)
Produit par

1- Desert Eagle / 2- Jemlematür / 3- Fall Apart / 4- Somewhere Beneath / 5- Vast / 6- Miniature II / 7- Those Small Things / 8- Not Even / 9- Now is the Moment
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Lumière sur un des groupes les plus séduisants de la scène prog' hexagonale"
Quentin, le 28/06/2023
( mots)

La scène progressive française ne manque pas de représentants talentueux et les lecteurs d'Albumrock le savent bien, eux qui ont consacré Esthesis l'année dernière en faisant de Watching Worlds Collide l'album de l'année tandis que nous avions également loué les grandes qualités du second album de Berlin Heart. L'année 2023 tient également ses promesses puisque les Grenoblois de Bend the Future consacrent avec le même brio leurs orientations rock, électroniques et jazz dans un troisième album particulièrement réussi.


Dans la lignée de ses deux précédents albums, le quintette formé à Grenoble en 2019 développe une signature musicale au croisement des expérimentations jazz-rock du son progressif des années 1970, Frank Zappa en tête, et du jazz mélodique développé par des artistes comme le pianiste arménien Tigran Hamasyan tout en y incorporant des sonorités électroniques plus modernes. Comparativement aux précédents albums du groupe, Sounds So Wrong propose des morceaux plus courts privilégiant des mélodies directes mais laissant toujours une grande place aux ambiances planantes et ténébreuses et aux multiples développements instrumentaux, en particulier de superbes passages au saxophone alto ou soprano. Le chant est ainsi assez peu présent et se fait le plus souvent rageur pour accompagner les titres les plus enlevés qui composent cet opus. Bien loin de l'improvisation propre au free jazz ou des démonstrations techniques à rallonge qui pourraient rebuter plus d'un amateur de rock, cette musique presque exclusivement instrumentale ne joue pas la carte de l'hermétisme mais possède au contraire une étonnante capacité à capter immédiatement l'attention de l'auditeur.


Preuve en est avec ce "Desert Eagle" introductif, tissant les premiers filaments d'une toile sombre et vénéneuse où lignes d'arpèges et de basse se répondent pour laisser rapidement la place aux envolées du saxophone et des claviers. On soulignera dès ce premier morceau le très beau travail accompli par la section rythmique, avec ces lignes de basses chaloupées et la batterie bien mise en avant dans le mix et magnifiée par une très bonne production permettant de détacher et de donner du relief à chaque instrument.


La première partie de l'album offre de beaux décalages dans les ambiances et des changements de rythme lorsque la boucle électro de "Jemlematür" décolle aux deux tiers du morceau vers de beaux mouvements de cordes et que saxophone et guitare plaintive s'entrecroisent ou lorsque l'ambiance sombre et malsaine de "Fall Apart" enchaîne sur un morceau au tempo très smooth jazz des plus agréables. Le titre le plus mémorable de Sounds So Wrong est certainement "Somewhere Beneath", très cinématographique, qui s'apparente à la bande-son élégante d'un film noir avec son phrasé mélodique délicat à la guitare jusqu'à l'explosion finale.


La seconde partie de l'album se veut plus atmosphérique avec une juxtaposition d'ambiances aériennes, à commencer par le titre "Vast", son instrumentation élégante et ses belles harmonies vocales qui rappellent par touches le jazz orientalisant d'Avishai Cohen. On retrouve des titres assez courts qui s’enchaînent et développent des thèmes mélodiques légers et oniriques à l'image de "Miniature II" et ses arpèges pleins d'écho, "Those Small Things" et ses sonorités électroniques lunaires ou "Not Even" qui laisse davantage de place à la guitare dans une veine plus post-rock. Le dernier titre résume en 8 minutes l'ensemble du savoir-faire du groupe avec un début très entraînant porté par le chant et les claviers jusqu'à une belle envolée de guitare et une seconde partie au tempo plus lent porté par un air de saxophone envoûtant.


Contrairement à ce que le titre de l'album pouvait laisser penser, le quintette n'a jamais sonné aussi juste et on ne peut être qu'impressionné par la maturité atteinte par les Grenoblois en seulement 4 ans. Encore un signe réjouissant que le prog-rock français se porte on ne peut mieux...


 

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