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Critique d'album

Beirut


Hadsel


(10/11/2023 - - - Genre : Rock)
Produit par

1- Hadsel / 2- Arctic Forest / 3- Baion / 4- So Many Plans / 5- Melbu / 6- Stokmarknes / 7- Island Life / 8- Spillhaugen / 9- January 18th / 10- Süddeutsches Ton-Bild-Studio / 11- The Tern / 12- Regulatory
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Minimalisme scandinave à l'épreuve balkanique."
Diego, le 06/12/2023
( mots)

L'histoire de Beirut est singulière.


Le vrai faux groupe -en réalité il s'agit d’un projet musical dont Zach Condon, le frontman, porte la lourde et quasi exclusive responsabilité créative - sévit depuis maintenant 16 ans sur les ondes indie américaines. 


Beirut fait tout d'abord partie d'une classe spéciale de groupes et d'artistes extrêmement reconnaissables. Il y a la voix de Condon et son timbre de baryton vibrant si particulier, et surtout l'alchimie entre folk américaine traditionnelle, arrangements rock alternatifs et cuivres d'inspirations balkaniques à faire pâlir Kusturica


La musique de Beirut a toujours porté fièrement les couleurs du mélange culturel. Un premier succès avec un morceau intitulé "Postcards from Italy" sur un premier album baptisé Gulag Orkestar ferait presque oublier que le groupe du Nouveau Mexique porte le nom de la capitale libanaise. L'hexagone n'est pas en reste, au travers du sublime "Nantes", qui figure aujourd'hui au rang des classiques du groupe. 


Les pérégrinations géographiques de Condon et compagnie ont un intérêt limité, mais il s’agit davantage de dresser un portrait robot teinté des influences qu'il revendique.


Le dernier effort en date, Gallipoli, rendait hommage à la ville des Pouilles dans laquelle la majorité des titres avaient été composés. Une solennité et un certain goût du classicisme se dégageaient ainsi des morceaux. 


Au programme de ce nouvel opus, la Norvège et Hadsel donc. "Arctic Forest" ne laisse que peu de doutes quant aux sources d'inspiration de Condon. Les polyphonies s'étalent sur un lit de percussions quasi tribales. 


La première caractéristique qui saute aux oreilles est la tentative de modernisation du son de Beirut. Les synthés de "Baion" ou de l'excellent "January 18th" répondent ainsi au style plus conventionnel du titre éponyme. Mention spéciale au dernier nommé et son crescendo tout en subtilité.


Le premier single, "So Many Plans", a la goût des chapitres de vie qui se ferment sans la certitude de ce qui viendra par la suite. La tension monte mais ne relâche jamais, le mystère reste entier et le voile sur la raison qui a empêché tous ces projets d’aboutir ne sera finalement pas levé. Le second single, “The Tern”, suit plus ou moins la même logique, pour autant de réussite. Le morceau nous prend par la main sans nous donner d’indications sur la destination, la durée ou le but de notre voyage. 


"Melbu” propose une interlude instrumentale composée sur l'orgue de l'église du village d'Hadsel, lieu de composition de l'album donc. L'instrument a été laissé à la disposition de la créativité de Condon. "Spillhaugen" sublime l'emploi de l'instrument sur un titre aussi lumineux qu' intime.


La combinaison boite à rythmes / cuivres est clairement la recette choisie par le frontman sur une grand nombre des chansons de ce disque. L'exercice, en réalité amorcé sur Gallipoli, est poussé à une intensité supplémentaire et peut donner naissances à des petites perles ("Island Life", le magique ”Regulatory”) comme à des morceaux plus lisses ("Stokmarknes").


Difficile d’ailleurs de rester insensible à la tendre mélancolie mise en avant par “Island Life”, dont le thème s’apparente aussi bien à la solitude d’un îlot scandinave qu’ un morceau d’un l'archipel caribéen sur lequel on aurait perdu toute illusion quant à un éventuel droit au bonheur.


Dans la droite lignée, “Spillhaugen” explore encore davantage les recoins de l'âme de son créateur. Le titre oscille entre harmonies et paysage sonore électronique, donnant naissance à une atmosphère onirique assez inédite dans la discographie du groupe. Une réussite franche et nette. 


Les inconditionnels du style historique du groupe seront satisfaits de voir apparaître quelques accords de guitare sur “Suddeutsches Ton-Bild-Studio”, qui met en valeur un style de composition plus conventionnel (et donc un peu moins intéressant dans le contexte d’ Hadsel). L’outro au synthé, relativement longue et insipide, n’arrange pas le cas du morceau, qui est à mettre au rang des déceptions.


L'album continue donc de nourrir la discographie aux pultiples horizons du collectif. La géopolitique, ce sont des hommes qui pleurent sur des cartes que d'autres ont dessiné. La musique de Beirut vogue à travers les contrées visitées par son leader. Elle incarne, sans le vouloir, cette maxime tessonienne à la quasi perfection. 


La mélancolie réconfortante d'Hadsel s'inscrit dans cette continuité avec brio.


A écouter : “So Many Plans”, “The Tern”, “Spillhaugen”.


 

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