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Critique d'album

Band Of Horses


Infinite Arms


(18/05/2010 - Columbia - Indie Pop-rock US - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Factory / 2- Compliments / 3- Laredo / 4- Blue Beard / 5- On My Way Back Home / 6- Infinite Arms / 7- Dilly / 8- Evening Kitchen / 9- Older / 10- For Annabelle / 11- NW Apt. / 12- Neighbor
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Ben Bridwell signe là un bien bel album indie pop"
Nicolas, le 08/06/2010
( mots)

Franchement, ce serait mentir que d'affirmer qu'on les avait vu venir, ceux-là. Car même si la bande à Ben Bridwell s'était retrouvée encensée par le milieu indie branchouille depuis son apparition en 2006, l'honnêteté nous fera admettre que ses deux réalisations studio ne nous avaient pas forcément laissé un souvenir impérissable. Comprenons-nous bien : les amateurs d'indie trouveront toujours que ce courant musical est le meilleur qui soit, et que les artistes qui y officient sont les plus dignes d'intérêt parmi toutes les formations de la grande famille du rock. Ce qui n'empêche pas de raison garder et de reconnaître que, si les précédents disques de Band Of Horses se laissaient écouter sans aucun déplaisir, il leur manquait pourtant le petit quelque chose qui fait la différence, la petite marque de fabrique infalsifiable qui offre le sésame pour entrer dans la cour des grands. Or on ne peut s'empêcher, en se replongeant dans la disco des chevaux, de faire remonter à la surface des éléments déjà largement employés par d'autres condisciples, Nada Surf et My Morning Jacket en tête, sans que ces éléments ne fassent oublier ces illustres prédécesseurs.

Et voilà-t-y pas que les cinq gus sont allés signer chez une major pour y faire éclore ce troisième album. "Bouh, les vilains !", a-t-on pu voir fleurir partout dans la presse spécialisée et parmi les fans, entités hypocrites qui aiment à médire sans modération sur ce genre d'attitude jugée "commerciale" tout en faisant mine d'oublier que les plus grands acteurs du créneau indé ont depuis longtemps tourné le dos à leur petit label d'origine. Pour Band Of Horses, ça va même encore plus loin puisque le groupe est accusé d'avoir prostitué son intégrité musicale afin de toucher le plus de monde possible. Accusation très grave, vous en conviendrez. Or un simple coup d'oreille à Infinite Arms a tôt fait de lever le voile d'opprobre qui a été jeté sur la formation, car ce disque est tout simplement son meilleur album à ce jour.

Il est le meilleur car il fait rapidement une très forte impression dans un domaine essentiel : la mélodie. Sans aller jusqu'à faire oublier les talents de songwriting des plus grands esthètes indés du moment (Ben Gibbard ou encore James Mercer, pour ne citer que les plus indispensables), on ne pourra plus nier à Ben Bridwell un réel talent de sculpteur d'émotions et d'orfèvre de la musique. Si l'entame réalisée par "Factory" prend le risque d'une entrée douce sans pour autant parvenir à soulever les coeurs, que dire, en revanche, du magnifique "Compliments" qui lui fait suite ? Voilà le parfait exemple de la pop song élégante, enrobée dans des harmonies vocales riches et emmenée par une flopée de guitares flatteuses ayant oublié une bonne partie de leur réverb' d'antan, et ce n'est finalement pas plus mal. Si les précédentes réalisations de Band Of Horses laissaient volontiers traîner leurs guêtres du côté de chez Nada Surf, c'est désormais à Death Cab For Cutie et à sa finesse que l'on pense immanquablement à l'écoute d'Infinite Arms, impression renforcée par la grande force de morceaux comme "Dilly" ou encore "Laredo" qui laissent la diction douce de Bridwell surfer sur de jolis airs pop dans la plus grande tradition américaine. L'album se révèle bien plus calme que ses deux prédécesseurs, avec en point d'orgue le magnifique et très Burtonien "Evening Kitchen" et ses vagues de chœurs contemplatifs, ou encore le délicat "Infinite Arms" qui effectue la transition idéale avec Cease To Begin par sa six cordes pleines d'échos sereins. Ce troisième jet studio est également plus immédiat que les deux autres, mais l'intérêt ne faiblit pourtant pas avec le temps malgré quelques morceaux un peu mous du genou ("Blue Beard", "On My Way Back Home"). On a même droit au très enlevé "NW Apt." en fin de liste, titre costaud qui laisse éclater des guitares presque shoegaze sur les harmonies cristallines du chant. Du tout bon, en somme.

Band Of Horses réussit donc une entrée remarquée dans la cour des grands avec cet hécatonchire parfaitement ciselé qui devrait permettre au groupe de se tailler un beau succès auprès des amateurs de rock soft et de belles mélodies. Et tant pis pour les râleurs qui n'apprécieront pas le (léger) changement de registre qui a vu alléger le poids des arrangements instrumentaux antérieurs : Ben Bridwell semble définitivement plus à son aise dans l'épure et le dépouillement, état d'esprit qui convient comme un gant à l'orchestre de chevaux et qui ne présage que du bon pour l'avenir. La prochaine fois, promis, on les guettera avec avidité.

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