↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Anna Calvi


Strange Weather


(15/07/2014 - Domino Records - Rock flamenco - Genre : Pop Rock)
Produit par

1- Papi Pacify (FKA Twigs cover) / 2- I'm The Man, That Will Find You (Connan Mockasin cover) / 3- Ghost Rider (Suicide cover) / 4- Strange Weather (Keren Ann cover) / 5- Lady Grinning Soul (David Bowie cover)
Note de 3/5
Vous aussi, notez cet album ! (4 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 2.5/5 pour cet album
"Encore un disque en demi-teinte."
Pierre D, le 11/09/2014
( mots)

Pour certains c'est un vrai retour aux sources. Ceux qui trouvent qu'Anna Calvi n'a jamais fait mieux que ses débuts, quand, avant même son premier album, elle s'était faite connaître grâce à des versions envoûtantes et psychotiques de "Jezebel" (Frankie Laine) et "Sound And Vision" (David Bowie). C'est oublier un peu vite qu'Anna Calvi et One Breath regorgent de chansons folles, mais passons. Après un dernier disque en demi-teinte, l'Anglaise revient avec un EP de cinq reprises mêlant rock, electro et pop.

Le disque a été réalisé sous la houlette de David Byrne, ex-chanteur des Talking Heads. Ce Monsieur semble être devenu le Brian Eno 2.0 (ce dernier avait d'ailleurs collaboré avec Byrne et son groupe dans les années 70-80) : soit une éminence grise de la pop, révérée par tous, si l'on consent à oublier que, si la démarche fut souvent intéressante, les disques étaient chiants. La faute à un comportement de professeur coincé du derche et à des disques d'universitaire.
Rien d'étonnant donc, à ce que Strange Weather manque singulièrement de flamboyance. La reprise de Keren Ann qui donne son nom à l'EP a, semble-t-il, constitué la base de la collaboration. Nul doute que David Byrne et Anna Calvi aient pu prendre plaisir à roucouler comme des tourtereaux mais pour ce qui est de l'exercice (fascinant mais casse-gueule) de la reprise, c'est raté. À ne pas imposer sa marque à la chanson interprétée, on paraît faiblard face à l'originale. Recopier le piano mortuaire de la chanson de Keren Ann n'était pas une bonne idée, pas plus que de reprendre mot à mot sa structure. Quand Anna Calvi s'attaque à "Lady Grinning Soul", elle visite la chanson de David Bowie comme on va au musée, en craignant de déranger (faudrait pas déplacer la poussière). Alors elle reste là où on l'attend, chantonnant sagement un thème qui ne demandait qu'à être transfiguré.

Retenue est le mot d'ordre de cet EP. Ce n'est pas en reprenant à la lettre le "Ghost Rider" de Suicide qu'Anna Calvi arrivera à quelque chose. On sent pourtant poindre un réel potentiel quand elle laisse échapper des zébrures de guitare. Mais, comme sur One Breath, on ne peut qu'être frustré devant les hésitations de la Dame à laisser exploser ses barrissements instrumentaux. À force de sobriété, elle perd en incandescence.
C'est sur les titres les plus récents qu'elle fait valoir ses droits. Sans doute moins intimidée par FKA Twigs et Connan Mockasin que par David Bowie et Suicide. "Papi Pacify" se change en merveille gothique quand Anna Calvi transcende un original à peine sympathique. À cette intensité succèdent les hoquets d' "I'm The Man That Will Find You". L'original electro mue en blues par la force des arpèges circulaires hérités du flamenco, caractéristiques de la musique de Calvi.

Malgré deux disques consécutifs à moitié convaincants on continue d'espérer d'Anna Calvi. Parce qu'ils sont rares ceux pour qui l'on forme des attentes. Anna Calvi fait partie des gens dont la musique signifie quelque chose, ceux dont on attend les disques. Même quand on n'obtient que deux grandes chansons à la fois.

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !