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Critique d'album

Angel Witch


Angel Witch


(01/12/1980 - Bronze - NWOBHM - Genre : Hard / Métal)
Produit par Martin Smith

1- Angel Witch / 2- Atlantis / 3- White Witch / 4- Confused / 5- Sorcerers / 6- Gorgon / 7- Sweet Danger / 8- Free Man / 9- Angel of Death / 10- Devil's Tower
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Ma sorcière bien-saturée"
François, le 07/02/2023
( mots)

Parmi les espoirs déçus des débuts de la NWOBHM, Angel Witch arrive en tête de ceux dont on regrette le bilan d’une carrière trop brève - ou du moins, en dents de scies (tout ce qui suit leur production initiale n’en atteindra jamais le niveau) – alors qu’ils laissaient envisager quelque chose de grandiose.  


Le groupe, qui s’était originellement incarné sous le nom de Lucifer, connait une chute digne de l’ange déchu ou d’Icare, qui, s’approchant trop près du soleil voit rapidement ses ailes se consumer. Tout avait pourtant bien commencé, EMI avait repéré Angel Witch par l’entremise de Neil Key dès 1979, permettant au groupe de figurer sur la fameuse compilation Metal for Muthas (avec "Baphomet", un titre sabbathien encore velléitaire). Après le départ de Rob Downing, le trio composé de Kevin Heybourne (guitare et chant), Kevin Riddles (basse et claviers) et Dave Hogg (batterie), passe à la BBC sur le Friday Rock Show et au festival de Reading aux côtés des grands noms du genre ou d’autres jeunes pousses prometteuses. Le succès était là, sauf peut-être pour leur single "Sweet Danger" qui s’échoua en bas des charts, une performance humiliante entrainant le désintérêt d’EMI (au profit de Bronze) par ailleurs occupé avec Iron Maiden.


Pourtant, Angel Witch avait tout pour faire une belle carrière, à commencer par une identité réellement travaillée et affirmée. Ils cultivent une imagerie occulte et sataniste dont la teneur s’envisage à travers la référence au Pandémonium sur la pochette (extrait d’une œuvre de John Martin), leur ancien nom Lucifer ainsi que leur logo représentant le démon Baphomet. Si cela reste folklorique, cet univers est beaucoup plus abouti que chez d’autres formations comme Witchfynde, en témoignent les paroles de nombreux morceaux qui puisent dans des thèmes ésotériques et occultes, des sorcières souvent évoquées ("Angel Witch", "Sorceress", "White Witch") à des mythes au succès certain dans les milieux initiés ("Atlantis").


L’essentiel réside néanmoins dans leur musique qui laisse entendre le passage à la décennie suivante et l’entrée dans un nouveau monde, au moins autant qu’Iron Maiden. "Angel Witch", fanal de la NWOBHM, est un hymne au Metal naissant : rythme déchainé, lignes de guitares aux notes pléthoriques lancées avec vélocité, refrain mémorable et entêtant ("You’re an angel witch, you’re an angel witch"), on remarque les réelles qualités vocales d’Heybourne mais également ses limites dans les aigus.


Judas Priest, une des plus belles révélations de la deuxième moitié des 1970’s en tant que groupe pionnier dans l’essor du Heavy Metal, est une inspiration maniée avec intelligence. On la ressent sur "Atlantis" sans que ce soit envahissant (la touche et l’efficacité d’Angel Witch la contrebalancent bien), de façon plus prégnante encore sur l’intro, le pont ou le solo de l’excellent "White Witch". Si Black Sabbath est mobilisé, c’est pour lui accorder la grâce d’un Metal remis au goût du jour avec des soli dopés aux hormones ("Sorceress").


Pour qui a l’oreille aguerrie, il est aisé d’entendre à quel point l’album coche de nombreux traits propres à la NWOBHM, aussi bien du côté des riffs lourds enrobés de lignes de guitares aux mélodies inquiétantes ("Confused", "Angel of Death"), que du côté d’un Hard accrocheur et dansant ("Gorgon", avec un pont-solo très inventif dans son approche sonore), où dans un univers proche d’Iron Maiden, rapide et mélodique ("Sweet Danger") voire plus solennel avec "Free Man" (on pensera à "Children of the Damned" sur The Number of the Beast en 1982). Ce dernier titre est d’une telle intensité qu’on en vient à se demander si les grands amateurs de cette scène que sont les membres de Metallica ne s’en seraient pas un peu (mais un peu seulement) inspirés pour mettre au monde "Nothing Else Matters" …


Pionnier et hautement novateur, Angel Witch impose ici est une esthétique, un canon. Tenant sa réputation de chef-d’œuvre de bout en bout à travers des morceaux de grande allure, ce premier opus exprime brillamment l’objet musical que constitue la NWOBHM dans ses fondements. Une nouvelle ère s’ouvre dans le monde des musiques populaires saturées.


A écouter : "Angel Witch", "Free Man", "Gorgon"

Commentaires
Daniel, le 07/02/2023 à 16:40
A sa sortie, le premier album d'Angel Witch a fait l'unanimité chez les petits rockers. Dans le peloton de tête des ténors du style naissant... Et le début a marqué la fin. Peut-être une malédiction de sorcière. Ou une maison de disques (Bronze) pas toujours très inspirée. Il nous reste cette plaque qui mérite clairement ses quatre étoiles ! Bien vu !
FrancoisAR, le 07/02/2023 à 12:53
Merci du retour #Sébastien, je suis bien d'accord avec toi. Les trois premiers Tygers sont chroniqués sur le site, et les autres que tu mentionnes le seront petit-à-petit, je compte bien dresser un panorama assez large de la NWOBHM, petit-à-petit.
Sebastien, le 07/02/2023 à 12:37
J'adore le titre "Angel Witch", un des meilleurs morceaux de la nwobhm (hors Iron Maiden, qui est hors catégorie). Aux côtés de Diamond Head, Praying Mentis et Tygers of Pan Tang, Angel Witch est un des plus grands espoirs déçus de cette ère musicale fascinante. Merci pour cet article !