Plein de bougies bougies : A Trick of the Tail, Genesis
Album : A Trick of the Tail - Artiste : Genesis - Date de sortie : 2 février 1976 - Producteurs : David Hentschel, Genesis - Label : ATCO/Charisma - Chronologie : 7ème album studio
En 1975, Genesis est au sommet de son art et propose des concerts d'une incroyable consistance scénique, confinant plus au spectacle grandiloquent qu'au simple concert. La prestance et les accoutrements loufoques de son charismatique leader y sont pour beaucoup.
Pourtant, celui-ci quitte la formation, se sentant exclu disent certains, miné par des problèmes personnels assurent d'autres, ou encore guidé par un désir d'émancipation catalysé par un ego surdimensionné. Voilà Phil Collins, Steve Hackett, Mike Rutherford et Tony Banks livrés à eux-mêmes, ayant du mal dans un premier temps à accepter le départ de Peter Gabriel.
Si le groupe passe dans un premier temps une annonce anonyme pour recruter un remplaçant, Collins se dégage comme un candidat naturel qui ne peut pourtant considérer quitter sa place chérie, derrière les fûts.
Dès 1975, à la fin de la tournée suivant The Lamb Lies Down on Broadway, Steve Hackett embarque Collins et Rutherford dans l'enregistrement de son superbe premier album solo, Voyage of the Acolyte qui recevra un accueil critique très positif en proposant même une chute studio du Foxtrot de Genesis (1972) co-écrite avec Rutherford.
La machine semble redémarrer et le groupe est au complet pour entamer l'enregistrement de A Trick of the Tail dont Banks, motivé comme jamais malgré le départ de son ami Gabriel, écrira ou co-écrira tous les titres. Comprenant de superbes envolées instrumentales ("Entagled") et se clôturant sur la pièce désormais classique "Los Endos", A Trick of the Tail est un excellent album de Genesis, un disque courageux qui ose s'abroger de l'héritage de son ancien chanteur en proposant des titres moins conceptuels, plus accessibles, tout en préservant cette virtuosité instrumentale (quelle batterie dans "Squonk").
A Trick of the Tail voit Collins enfiler avec brio le rôle de chanteur aux ressemblances vocales troublantes avec son illustre prédécesseur, et se révèlera sur scène l'antithèse parfaite de Gabriel, sympathique, plutôt drôle, à des années-lumières des manières distantes d'un Gabriel trop sérieux. Le dernier grand disque du Genesis qui marquera l'histoire de la musique.
