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Rock en Seine 2015


Collectif, le 15/09/2015

Samedi 29 août vu par Matthew : Mentions, ennui(s) et ratures libertaires

De l'art du snobisme


En ce deuxième jour, le beau temps repointe le bout de son nez et commence à faire sécher la boue qui s’étalait à perte de vue la veille encore. Nous arrivons trop tard pour profiter du joli set des Maccabes, mais au vu des mines réjouies et des bras levés, nous ne nous faisons pas trop de soucis pour nos amis anglais. On se dirige alors vers la Grande Scène pour assister au concert de Ben Howard, tête d’ange et nouveau chouchou de ses dames, extrêmement convaincant en CD si l’on aime les longues plages de folk un peu déprimantes mais intenses. Malheureusement, le passage au live s’est révélé un échec cuisant : était ce à cause du soleil justement, ou bien de l’horaire avancé, ou encore de l’état de fatigue (ou d’ébriété ?) de sieur Howard, qui donnait l’impression de jouer uniquement pour lui-même, nous snobant magistralement? Alors, il convient de se montrer honnête en avouant que le garçon est doué, pétri de qualités, sans doute virtuose, mais en cette après-midi, ni sa voix plaintive ni ses envolées guitaristques ne sont parvenues à nous emporter, nous faisant même partir avant la fin. Sorry, not sorry. 


Petit détour par la scène de l’Industrie encore peu rôdée depuis vendredi pour jeter une oreille sur DBFC, combo parisien mélangeant subtilement funk dansante et new-wave fascinante. A l’écoute de ces tubes en puissance et de l’enthousiasme suscité, on imagine soudain facilement une boule à facettes descendre du ciel bleu de Saint-Cloud pour trôner en plein milieu des festivaliers, ces derniers rechaussant leurs grandes chaussures et réajustant leurs pattes d’eph pour danser jusqu’au bout de la nuit. Rythme entrainant, synthés réjouissants et combo de voix plus qu’intéressant : la fièvre était de mise en ce samedi-après midi.

Une new-wave aux accents pop


On se rue du côté de la Pression Live pour assister au concert des Mini Mansions, side-project du bassiste des Queens Of The Stone Age et nouveaux meilleurs amis d’Alex Turner. On retrouve nos compatriotes anglais de la veille, venus moins en masse mais avec le même enthousiasme. Si les titres du combo américain font leur petit effet sur platine, ils prennent une nouvelle dimension sur scène : le sol vrombit sous les basses, les esprits se font légers, comme transportés par la pop new-wave et fougueuse du trio qui martyrise ses synthés et le kit de batterie. L’assistance semble quitter terre, transportée par les gimmicks vocaux irrésistibles et hauts perchés de Michael Schumann et de ses sbires. Une véritable performance, un show extrêmement intense et qui nous laisse sur le carreau, même sans Alex Turner sur "Vertigo". Et l’on pardonne même cet horrible costume à fleurs roses.


Encore des anglais au concert suivant, à la fois dans la fosse et sur la Grande Scène avec Stereophonics, mythique groupe qu’on ne présente plus, Kelly Jones s’en chargeant très bien lui-même. Aucun doute, le niveau est monté d’un cran : on a à faire à d’excellents musiciens qui maitrisent parfaitement leurs instruments, la scène et leurs chansons. La foule s’enthousiasme sur "C’est La Vie", Jones n’a rien perdu de sa voix si particulière, et ces outsiders de la britpop nous offrent un set carré, sans fioritures, avec de jolis moments de grâce sur les quelques balades pop rock dont le groupe a le secret. Le rythme s’essoufflera en fin de concert, le côté guimauve finissant par devenir trop imposant, mais le job a été fait et bien fait.

Le temps est long...


Une précision s’impose à ce moment de la journée et du festival : à part quelques bières bues à la va-vite sous le soleil, aucune consommation trop importante d’alcool ou de drogues illégales n’est à déplorer. Peut être aurions nous du faire au vu de la prestation livrée par les anglais de Glass Animals, sorte de cousins pas si lointains de Thom Yorke. Alors certes, les chansons du combo ne manquent pas de charme, distillant une sorte de joyeuse pop new wave exécutée de main de maitre avec une voix suave, rappelant fortement celle de Wild Beasts. Mais Dieu que cela sonne prétentieux et déjà entendu, comme si une flopée de groupes du même genre avaient déjà investi le grenier de nos souvenirs. On en regretterait presque d’avoir loupé Etienne Daho sur la Cascade. Et si nous étions trop vieux pour ce genre de bêtises ?


Loin de nous sortir de notre torpeur, la prochaine tête d’affiche du jour, en la personne d’Interpol, nous a confiné dans un sommeil somme toute léger mais peu propice à l’ambiance festivalière. Les limites de la programmation, qui avaient commencé à se dessiner au fil de la journée, se matérialisent définitivement. Loin de nous l’idée de dénigrer les titres plutôt réussis de Paul Banks, qui sait sans nul autre pareil construire d’excellentes mélodies qui se retiennent en un rien de temps, sur fond de coldwave comme les New-Yorkais savent si bien faire. Mais en guise d’hors d’œuvre de la soirée, on aurait espéré quelque chose de plus entrainant et énergique. Tant pis pour nous.


 

C'est tout ou rien


Passant rapidement Gramatik malgré un début de concert prometteur, nous nous rendons à l’énorme attraction du jour et à la question qui a brûlé les lèvres de tous les festivaliers : Pete Doherty montera t il sur scène avec ses comparses des Libertines ? Les organisateurs, bien qu’habitués des annulations de dernière minute (Amy Winehouse, Oasis), ont surement du pousser un ouf de soulagement en le voyant débarquer sur la scène et presque à l’heure. Les anciens enfants terribles du rock anglais sont bel et bien là, plutôt en formes et revigorés, prêts à en découdre avec l’énorme foule venue pour eux, en jouant même quelques titres de leur nouvel album, le premier en 10 ans. Carl Barat et Pete ont vieilli, ils n’ont plus leurs jambes de vingt ans mais mettent la même fougue dans le set qui fait la part belle aux tubes du groupe ("Time For Heroes", "Can’t Stand Me Now", "Music When The Lights Go Out").


Dès les premières notes un peu balbutiantes mais énergiques balancées par Doherty, on sait d’avance que le show sera clivant. Ceux qui aiment les ratures, les notes de guitare jouées un peu en zig gag mais exécutées avec passion, la batterie qui cogne à tout va un peu trop rapidement et le chant légèrement aléatoire des meilleurs amis/ennemis d’Outre-Atlantique seront ravis. Les autres ne verront là qu’un vieux groupe usé et dépassé, qui ne sait même pas aligner correctement un solo et se contente du minimum syndical en livrant une bouillie de rock garage d’une autre décennie. Et pour Albumrock ? Aucune objectivité : nous sommes et resterons des fans des Libertines. People tell us we’re wrong ? Fuck’em.

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