↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.

Rock en Seine 2015


Collectif, le 15/09/2015

Dimanche 30 août vu par Raphaëlle


Dimanche, retour sur le terrain des hostilités à 18h. Je bous d’impatience de voir enfin Hot Chip. Ce groupe britannique a le génie des titres à la fois cérébraux et instinctifs. Personne ne peut résister à leurs productions, faites le test chez vous. De toute façon c’est comme si l’adjectif cool avait été inventé pour Hot Chip. Même quand le chanteur se met une serviette sur la tête parce qu’il meurt de chaud, il reste cool. Et leur musique ? Cool, je vous dis. Il a beau faire au moins 1000° (ou plutôt 30), la foule répond à leur électro-funk-groove-pop-whatever en dansant tout ce qu’elle peut. Et tant pis pour la chaleur. Dans la foule ou sur les plateformes PMR, Albumrock a été conquis !


Mais bien vite d’autres britanniques se profilent sur la scène de la cascade et ce sont des candidats tout aussi sérieux au titre de groupe le plus cool de la journée. Encore une fois, cool ici prend tout son sens, mais pas sur des hymnes endiablés. Jungle, c’est le son qu’on a l’impression d’avoir toujours entendu, du genre classique instantané. Leurs singles Busy Earnin’, Time or The Heat sont déjà des classiques. On devine tellement d’influences qu’on s’épuise à disséquer leur musique à la fois retro et moderne, pop et groovy, downtempo et dansante. Alors on s’assoit et on se laisse porter par leur vaisseau spatial. D’ailleurs le claviériste a l’air d’avoir un peu abusé des substances qui font planer.


Un dilemme terrible se profile : ai-je le courage de retraverser le festival pour assister à la performance de Tame Impala ? Pas question de rater le set d’Alt J juste après, alors je fais l’impasse sur Tame Impala. Je vous l’ai dit, les antilopes australiennes et moi, ce n’est pas le grand amour. Je n’ai pas non plus le courage d’aller voir Mark Lanegan mais d’après le récit de Matthew, c’est peut-être un moindre mal.


En ce qui concerne Alt J, j’avais toutes les raisons de craindre le fameux syndrome Metronomy (l’indie pop qui sonne bien au casque mais pas en festival) mais j’ai eu, encore une fois, tort de soupçonner les prodiges britanniques. Décidément, Albion avait envoyé de fort bons représentants de ce côté-ci de la Manche !


C’est le dernier festival d’Alt J et on les devine bien fatigués. La voix de Joe, le chanteur, est réduite à un filet et même à un drôle de son dérangeant quand il la pousse. Heureusement, le public est arrivé suffisamment en masse pour chanter à leur place. La foule est telle qu’il y a des bousculades et même un jeune homme qui grimpe sur l’arbre le plus proche !


En quatorze titres, Alt J balaie l’éventail de son talent et opère un accord presque parfait avec son public. Oscillant entre la majesté de son premier titre, Hunger of the pine, et les supplications de Breezeblocks, le concert est surtout une démonstration de force. Ou plutôt, une démonstration de soutien. Personne n’est venu là juste pour voir ce que ça donnait : en vérité, tout le monde connaît par cœur tout leur répertoire. Qui pourrait croire qu’ils n’ont que deux albums à leur actif ? Toute la foule réagit à la seconde près aux textes et aux intonations de voix de Joe et Gus. Il est pour moi toujours aussi émouvant de revoir Alt J entonner Matilda et surtout Taro, tellement poignante (depuis que j’ai lu les paroles, je me demande bien comment Joe peut chanter ça sans fondre en larmes).


Sans transition, direction les Chemical Brothers. La capacité d’Alt J à suspendre le temps rend d’autant plus difficile le retour sur la terre ferme. Mais les Brothers savent s’y prendre mieux que personne pour transformer la pelouse en dancefloor géant et bientôt, tout Saint-Cloud est hypnotisé par leurs boucles à la limite de la trance. Je ne reconnais pas grand-chose mais peu importe car le spectacle dépasse de très loin mes attentes.  


Et maintenant ?
Mon avis sur cette édition est moins tranché que celui de Matthew. Les organisateurs ont effectivement opté pour la facilité : Chemical Brothers, Kasabian, Offsprings… Beaucoup de gros son mais peu de prise de risque. C’est plutôt dans les plus petites scènes qu’il fallait saluer les choix bien calibrés : Hot Chip pour se délier les jambes, Jeanne Added, Kate Tempest. Quant au choix de faire reposer tout le festival sur les Libertines le samedi soir, il faut quand même reconnaître qu’il était très osé. Avec eux, on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre… Disons plutôt que cette année, la programmation était assez mainstream. On peut le regretter mais au moins, l’ambiance était au beau fixe et le choix était large : impossible de s’ennuyer !


Il y a toujours des incohérences qui laissent perplexe : Ben Howard en plein soleil sur la grande scène ?! Alt J en même temps que Tame Impala ?! Le son n’est pas toujours parfait, surtout sur les plus petites scènes.


Maintenant, je dois surtout saluer la grande disponibilité des organisateurs qui ont été très réactifs : pied cassé trois jours avant le festival, pass PMR accordé deux jours avant sur présentation de mon certificat médical. Evidemment, on ne profite pas du festival de la même façon. De façon générale, quand on se déplace en béquille on est brutalement confrontés à une réalité qui nous échappe totalement le reste du temps : les gens qui vous bousculent, les déplacements qu’il faut diminuer car c’est épuisant, l’impossibilité d’aller prendre son sandwich (ou alors il faut sautiller sur un pied pour retourner s’asseoir…), les malotrus qui profitent des plateformes PMR sans raison et qui refusent de bouger (comme si on était bien contents d’être sur les plateformes… J’ai même entendu quelqu’un devoir se justifier : « Si tu prends ma place, tu prends aussi mon handicap »). Bref on se prend une grosse claque.

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !