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La Raison Pour Laquelle Le Rock Disparaît Selon PV NOVA


Clément, le 21/03/2018
Récemment Nicolas déplorait la disparition progressive du Rock dans la reconnaissance médiatique au profit d’une musique plus simple, directe et accessible. Autrement dit des genres plus “mainstream”. A moins de “vendre son âme au diable” et donner au public ce qu’il veut entendre au prix de son intégrité artistique. Dans la continuité de cette réflexion nous sommes allés rencontrer PV NOVA, un vidéaste (alias YouTubeur), comédien et avant tout musicien, qui s’est fait connaître grâce à ses “Expériences Musicales” sur le net où il tourne en dérision les facilités de composition de certains artistes dans différents styles de musique qui monopolisent les ondes radio. Qui mieux que lui donc pour débattre de ce point ?
 
Vous trouverez ci-dessous la vidéo complète de notre rencontre sous forme d’interview sur son identité artistique, ses méthodes de composition et son opinion sur le sujet accompagnée d’une retranscription de la partie qui nous intéresse particulièrement pour cet article. En l’occurrence, son avis sur la question du Rock et de sa “disparition” progressive. 


Albumrock : Tes expériences musicales sont-elles une manière de dénoncer la musique mainstream monopolisant la radio et d’éventuelle facilités de composition ?

PV NOVA : Je ne dénoncerai jamais la simplicité parce que je trouve qu’il y a des choses qui sont très simples et très belles. Ce qui me chagrine un peu plus c’est lorsque des compositeurs ou arrangeurs appliquent des recettes non pas par conviction artistique mais avec le cerveau. Et lorsqu’un artiste fait un morceau pour qu’il fonctionne ce n’est plus un artiste pour moi, mais un artisan. Je ne dénigre pas les artisans mais il y a ce quelque chose dans leur oeuvre qui est “l’inutilité”. Etant artiste mais également producteur de ma chaîne, mes contenus et mes albums, j’essaye de faire quelque chose qui a une vraie valeur artistique. J’entends par là quelque chose qui va apporter de la valeur aux gens. De l’émotion, quelque chose qui puisse les aider, des messages, transmettre mes valeurs… Et la façon dont je finance mes albums qui sont pré-commandés (ndlr : via crowdfunding), c’est une façon de me libérer totalement de toute pression commerciale et me garantir une liberté artistique totale. Maintenant que je sais que l’album est un succès alors qu’il n’existe pas encore, je ne suis jamais tenté de faire quelque chose de “commercial”. Je n’ai rien contre la Pop, d’ailleurs j’en fait et je trouve ça super. C’est bien que ça paraisse accessible, mais seulement s’il y a une vraie recherche derrière. Donc une simplicité plutôt apparente. C’est ça qui m’intéresse dans la Pop. Quand tu écoutes les Beatles ou Michael Jackson ça paraît évident mais qu’est-ce que c’est réfléchi et bossé derrière… 


Tu revendiques une culture de base rock assez classique. Qu’est-ce que tu penses de l’évolution de la musique actuelle et l’absence grandissante du rock dans la reconnaissance médiatique ?

Cette absence, elle est représentative de modes qui sont cycliques. Quand j’étais ado il y avait le grunge qui a disparu à la fin des années 90 avant de revenir dans les années 2000 avec la vague des groupes en “The”. The White Stripes, The Vines, The Hives etc. Il se trouve qu’aujourd’hui ce n’est pas le champ d’exploration principale des artistes et ce n’est pas non plus ce qui fonctionne le mieux auprès du public... et je ne trouve pas ça dommage ! Certes, j’ai grandi avec cette culture rock et à l’époque on était à fond dedans parce que c’était là que ça se passait à ce moment là. C’était associé à des découvertes et des inventions technologiques qui apparaissaient, et des courants de sociétés hyper pertinents ! Je n’écoute pas énormément de Rap mais ça ne me dérange pas que ce soit le style du moment parce que c’est un champ d’exploration qui reste ouvert. Pareil dans la musique électronique. Les deux courants majeurs actuels étant le Rap et l’Électro. Effectivement je trouve ça intéressant et même moi en tant que compositeur j’y vais parce que c’est là qu’il y a beaucoup de choses à explorer. Si aujourd’hui je sors un album qui fait du Rock comme on en faisait en 1968, je trouverais que la portée artistique serait limitée. Je pense qu’il y a des valeurs qui étaient prises par le Rock à l’époque et qui sont prises par le Rap aujourd’hui. C’est la jeunesse qui s’approprie un nouveau courant musicale et créé ses propres codes pour se défaire de la génération précédente. C’est la même chose qui a créé la musique Baroque au XVIIIème siècle puis après le Jazz, puis le Blues, puis le Rock… C’est toujours cette volonté d’aller explorer de nouvelles choses et créer. Mais malgré tout, tout est cyclique. Je suis sûr qu’on va avoir un nouveau revival Rock avec des guitares électriques, car c’est un instrument formidable ! Je ne sais pas quand ce sera, mais ça nous pend au nez.

Tu parlais dans la précédente vidéo faite ensemble de L’Impératrice, et on partage un coup de coeur pour Parcels. La preuve que même le disco fait son revival aujourd’hui non ?

Oui, tant mieux et je trouve ça cool ! Après on en a pas parlé mais dans cette grande famille qu’est le Rock il y a cette sous-famille qu’est le Métal et qui se porte très bien ! Ca reste un style musical de niche car par définition son caractère extrême fait que ce n’est pas accessible à tout le monde, mais ce style est très vivace parce que justement les musiciens arrivent à se réinventer. J’ai écouté l’album Magma de Gojira. C’est à priori pas ma came mais en termes de production et de composition j’ai trouvé qu’il y avait pleins de très bonnes idées et de choses nouvelles. C’est ça qui prime je pense. Ecouter des sons nouveaux, c’est ça qui est intéressant quand tu es auditeur. 


Pour revenir sur ton album 10 Days et ton nouveau projet 11 Days, est-ce que cette méthode (ndlr : 10 jours/10 morceaux écrits avec des contraintes tirées au sort) ne tue pas quelque part l’image que l’on se fait du processus de création d’un album par un artiste ? A savoir la réflexion sur plusieurs mois avant l’entrée en studio etc. 

Ma volonté c’est de démystifier tout ça. Là je parle de mon processus de composition et je ne suis pas là pour dire que tout le monde fait ça. Chacun a ses recettes et sa façon de fonctionner, et je dirais même que chaque artiste en a plusieurs. En ce qui me concerne, parfois je laisse le temps à des idées de germer et grandir et ça donne des morceaux qui mettent plusieurs années à voir le jour. Et je trouve que ce n’est pas incompatible avec des créations contraintes notamment dans le temps. Ce que je trouve intéressant c’est d’explorer cette diversité et montrer qu’il existe des systèmes de création par contrainte et pas que dans la musique. Je ne dis pas que c’est la meilleure solution, ni que tout le monde fait ça, mais en ce moment c’est ça que j’ai envie d’explorer parce que je trouve qu’il y a pleins de choses très intéressantes qui naissent de ça. Mais c’est vrai qu’on est loin du cliché qu’on se fait de l’artiste un peu poète avec sa page blanche et qui écrit au fil de sa plume. 


As-tu toujours en tête cette idée de faire un projet différent sous un autre nom ?

En fait je m’inspire de gens comme Damon Albarn (Blur, Gorillaz...), dont je suis admiratif, qui a bien compris que lorsque tu as un nom ça va bien au delà de la musique et donc si tu fais quelque chose de radicalement différent tu risques de déstabiliser ton public. Donc oui je réfléchis à d’autres explorations très différentes pour lesquelles je n’aurais pas peur de repartir de zéro. Et comme j’ai la chance d’avoir une activité pérenne et que la musique soit mon métier depuis 10 ans je n’ai pas peur de prendre des risques. Seulement je le ferai sous un autre nom pour les raisons que je viens d’évoquer.

En parlant de Damon Albarn, c’est vrai qu’il a cumulé beaucoup de projets en travaillant beaucoup l’identité de chacun de ces projets. Cela dit, le dernier album de Gorillaz a énormément divisé parce qu’il s’éloignait énormément de ce qui faisait pour beaucoup les premiers amours de Gorillaz.

Mais j’estime qu’ils pensaient que c’était dans la lignée. Et je trouve ça bien que les artistes évoluent. Je trouve ça super qu’AC/DC fasse la même musique depuis 30 ans, mais j’ai plus de respect pour la carrière d’un groupe comme Radiohead. Qui a tenu sa ligne de manière cohérente jusqu’à maintenant. Je n’écoute plus trop aujourd’hui parce que la direction qu’ils ont prise après Kid A me parle moins mais je ne peux pas leur en vouloir une seconde ! Parce que je sais qu’en interne ils sont fidèle à ce qu’ils proposent en externe. Si demain j’estime que c’est cohérent pour moi de faire un album de Reggaeton sous le nom PV NOVA, je le ferai. Et si j’estime que ce n’est pas cohérent mais que ma maison de disque me le demande… eh bien je les enverrai se faire foutre ! Et ça tombe bien parce que je n’ai pas de maison de disque ! (rires)


Un grand merci à PV pour son accueil et sa participation et à Florian pour l’organisation de cette rencontre. Vous pouvez contribuer à son projet complètement fou qu’est 11 Days en pré-commandant son album ici. N’hésitez pas à en voir les détails dans la vidéo ci-dessous.


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