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Bukowski


Rudy, le 05/11/2018


Mathieu Dottel (guitare et chant) et Clément Rateau (guitare).


Mathieu, peux-tu revenir sur vos premiers pas musicaux avec ton frère Julien (basse) ? Avez-vous commencé dans le garage de vos parents ?
Mathieu : Oui c'est carrément ça, on a commencé à jouer dans le garage des parents. Julien voulait jouer de la batterie mais il s'est cassé le pied le jour où on a commencé un groupe. Du coup il s'est mis à la basse et on a commencé comme ça, en autodidactes.


Et il n'a pas repris la batterie après ça ?
M : Si si il avait monté un groupe hyper violent et déstructuré à la Dillinger Escape Plan. Il aurait pu devenir un très bon batteur mais il s'est focalisé sur la basse.


Deux belles voix bien grasses comme les vôtres, j'imagine que chez les Dottel il y a du whisky dans les biberons ?
M : Ah bah oui ! Bon en fait mon père était plutôt pinard, donc c'est ça qui a dû érailler un peu le bordel.


Pour rester dans le sujet, avez-vous essayé le whisky à l'eau, la boisson de prédilection de Charles Bukowski ?
M : Ouais ouais, mais lui il variait, soit il prenait un verre de whisky puis un verre d'eau, ou il mélangeait les deux. Moi je préfère prendre un shot et boire un peu d'eau après.


Tu t'es mis à chanter assez tôt ou pas ?
M : Pas du tout, à la base j'étais guitariste et suite à l'arrêt d'un groupe qui s'appelait Wünjo je me suis dit aller vas-y lance toi. Au final ça fait dix ans que Bukowski existe, et ça fait dix ans que je chante.


Désolé Clément mais ces premières questions sont plutôt axées sur les frangins Dottel, mais ton tour viendra t'inquiètes pas.
M : Non il faut pas être désolé, y'a pas de souci !


D'où vous vient votre bilinguisme ? Vous avez l'air de bien gérer l'accent anglais...
M : C'est surtout mon frère pour le côté bilingue. Moi en fait j'ai surtout appris à imiter des chanteurs de groupes que j'écoutais, comme Pantera par exemple. Mon frère lui gère bien mieux l'anglais, c'est d'ailleurs lui qui écrit beaucoup de nos textes.


En tout cas je trouve ton accent très bon, parfois c'est un problème avec certains chanteurs français en anglais.
M : Ah bah merci beaucoup ! C'est vrai que ça me pique l'oreille quand j'entends l'accent français, limite ça met mal à l'aise.


Honnêtement je n'aurais pas deviné que tu étais français si je ne l'avais pas su quand je vous ai découverts.
M : Ah bah ça me fait plaisir, parce que c'était le but.


Parlons un peu de votre nouvel album. Je le trouve plus radical, plus hardcore, notamment avec ton frère qui envoie pas mal de chants hurlés. Je me suis demandé si vous n'aviez pas été influencés par Red Fang, dont je vous avais vu faire la première partie à Nancy il y a deux ans, je me trompe ?
M : On aime bien le groupe mais honnêtement ça n'a pas vraiment été une influence non. On n'écoute pas trop de stoner en fait. C'est marrant parce que c'est un style qui nous colle aux basques mais en fait on est pas très aficionados de ce style là.


Personnellement je ne trouve pas trop que Bukowski puisse être définit comme stoner.
M : Ouais c'est surtout le premier qui a été catalogué comme ça, mais je ne trouve pas du tout non plus. Nous à la base c'était plutôt le grunge quoi, Soundgarden etc. En ce moment on écoute des trucs plus speed, du coup ça se ressent je crois.


D'ailleurs vous parlez souvent de vos influences grunge mais je ne le retrouve pas trop dans vos compos...
M : On en revient au premier album, où ça se ressentait plus. On était pas mal dans Alice in Chains par exemple, mais c'est vrai qu'après, ça s'est vite étiolé et ça ne se retrouve plus par la suite, c'est vrai.
C : Moi je pense qu'il y a un peu de ça dans le dernier, mais c'est peut-être plus sur la voix.


Je vois peut-être toujours trop le côté grunge à travers le prisme de Pearl Jam, qui est encore en 2018 un des meilleurs groupes en concert.
M : Ah mais Pearl Jam c'est une passion pour moi !


Par contre il faut voyager pour les voir maintenant...
M : ouais c'est dommage. Mais j'adore aussi l'album solo qu'Eddie Vedder a fait pour la BO d'Into the Wild, c'est un bijou, juste magnifique.


Revenons sur Strangers, le nouvel album : Clément, as-tu apporté quelque chose à ce côté hardcore ?
Clément : Oui oui, mais tout le monde a apporté ses riffs et on a écouté beaucoup de choses en commun dans le camion etc depuis trois ans que je suis dans le groupe. Sans être des influences directes, il reste forcément quelque chose.
M : Il est toujours un peu timide dans ses réponses, mais évidemment qu'il a énormément apporté. Il a ramené je ne sais pas combien de riffs sur cet album-là, il avait plein de trucs en stock. Il a fait partie de plein de groupes avec lesquels il avait créé et mis de côté des idées qu'il a ressorties avec Buko. Du coup l'album est un peu différent aussi parce qu'il y a apporté sa patte. Et nous on trouve ça primordial que chacun puisse mettre sa pierre à l'édifice, on est ravis là-dessus.


Pas mal de musiciens ont tourné autour de toi et ton frère, est-ce que ça a d'une certaine manière renforcé le lien musical qui vous unit avec ton frère ?
Oui. Entre ça et les épreuves de la vie, c'est pas facile tous les jours d'être deux frères dans un même groupe. Tiens pas plus tard que tout à l'heure sur la route on s'est engueulés comme du poisson pourri et on a plombé l'ambiance, il faut le dire ah ah. Pas facile à vivre pour les autres d'avoir deux frangins un peu têtes de cons dans le groupe quoi. Mais c'est ce qui fait aussi l'essence même du groupe donc bon... Et c'est vrai qu'on a gravité avec plein de gens mais au final on est toujours tous les deux là...


Ton frère écrit la plupart des textes. Écris-tu des textes, que peut-être tu gardes pour un autre projet, ou un album solo ?
Oui il écrit le plus gros et après on retravaille dessus ensemble. Il n'est pas seul maître à bord, je lui demande pas mal d'écrire sur des thèmes précis par exemple, ou de partir dans certaines directions, des choses comme ça. Mais j'écris plus qu'avant, j'ai plus écris de textes sur cet album d'ailleurs. Après ouais pourquoi pas un jour faire un album solo, mais bon je suis plutôt à l'aise avec un groupe. J'ai du mal à être tout seul moi.


J'avais une question sur le fait que le nom de votre groupe ne soit pas le plus direct pour vous retrouver sur internet, entre Charles et plusieurs groupes homonymes : n'avez-vous pas pensé à changer ou au moins modifier votre nom ?
M : on ne s'est jamais vraiment pris la tête là-dessus mais effectivement tout le monde nous appelle Buko, alors peut-être qu'un jour, ou sur le prochain album, on devrait s'appeler comme ça. La question peut se poser. Mais quand on regarde, sur les références musicales, on est quand même les premiers à sortir. Il y a un groupe américain qui fait du punk-rock qui marche pas des masses, ou un certain Lucio Bukowski qui est DJ et qui marche un tout petit peu moins bien que nous, donc bon du moment que ça reste comme ça, ça va.


Est-ce que vous bossez à côté ou est-ce que vous vous en sortez avec le groupe ?
M : Bah les autres ont des petits boulots qui s'adaptent à l'emploi du temps du groupe. Moi je ne bosse pas donc du coup je survis. Quand ça s'arrêtera il faudra que je trouve un truc lucratif, enfin je croise les doigts. Après Clément donne des cours de guitare, Julien bosse pour une salle de répétition, Timon colle des affiches pour des groupes.
C : Notre travail suit en fonction de la musique, pas le contraire. J'ai la chance de travailler du lundi au mercredi dans une école de musique associative où je donne des cours d'un peu tous les styles, beaucoup de musique classique, du folk en plus du rock bien sûr. Le seul truc où je ne vais pas c'est le jazz, parce que je ne l'ai pas appris ; je ne vais pas mentir aux jeunes ah ah !


Avez-vous un concert qui reste en mémoire plus que les autres ?
En chœur : ah bah le Hellfest !


Votre première fois ou cette année ?
M : Ah cette année plutôt surtout qu'on l'a partagé celui-là. Et il était mieux que le premier. Le premier était une claque, c'était la première fois qu'on jouait sur une si grande scène.


Vous avez eu le temps de vous balader dans les allées du festival ?
M : Oui ! On jouait à 11h40 le vendredi et on avait la pass 3 jours alors...
C : La sobriété n'a pas durée très longtemps en fait...


J'ai fait mon premier Hellfest cette année et c'est une sacrée claque. Une espèce de parc d'attraction pour métaleux, mêlant Mad Max à Disney Land...
M : oui c'est carrément ça ! Surtout quand la nuit tombe, avec les flammes qui sortent, t'a l'impression d'être dans une espèce de fête foraine d'Halloween. Et tout ça avec une ambiance joviale, sans violence, contrairement à ce que Christine Boutain pourrait croire ah ah.
C : Pour moi ça a été le pays imaginaire ah ah. Neverland.


Et la multitude de groupes qui ne s'arrête jamais, on passe d'un groupe qu'on kiffe à un autre inconnu qui nous attire puis un autre qu'on n'écoute pas d'habitude mais comme il est culte on va voir etc...
M : ouais limite trop à un moment donné !


Oui jusqu'à la pause dans la pelouse !
C : Oui c'est ça ! Tu sais quoi, j'ai envie de te dire que j'ai fait un câlin à Corey Taylor ! ah ah
M : Oui ! En fait les américains, dans le village artistes, dès qu'ils voyaient la gueule de Clément, ils adoraient. Grâce à lui on s'est retrouvés à parler avec des gars pas possibles comme Whitfield Crane de Ugly Kid Joe. On marchait et là y'a Crane qui passe comme ça et qui s'arrête en regardant Clément et lui dit : "Toi, toi t'as l'air cool". Et pareil pour Corey Taylor à qui on a fait des câlins ! Clément était un aspirateur à américains, donc ouais c'était bien.
C : Y'a eu le guitariste de Suffocation aussi, même si c'est autre chose.


Vous aviez déjà rencontrés des "idoles" ?
M : Au Sonisphère à Amnéville, on avait bouffé en face de Lars Ulrich, avec Dave Mustaine qui passe une tête... On était tous sur de grandes tables et nous là avec notre bout de jambon en train de se dire "non mais t'as vu qui c'est qui es là ?!"
C : On avait mangé à côté de Meshuggah aussi au Hellfest.
M : Ouais y'avait eux d'un côté, Joan Jett de l'autre et Bukowski au milieu, avec Steven Wilson de Porcupine Tree sur le côté ! J'avais peur de trop avoir vendu le truc à Clément avant le Hellfest, car la première fois on avait déjà eu Lynyrd Skynyrd et The Bronx à côté de nous, mais là c'était pire. On reste des gosses à ce niveau-là. Mais si tu perds ça, il faut arrêter...


Vous avez déjà joué dans des endroits atypiques ?
C : A Saint-Etienne c'était dans une ancienne gare, c'était sympa, une super salle : Le Clapier.
M : oui et y'a Chez Paulette aussi pas loin (salle culte en Lorraine ndlr).
C : oui tu arrives dans un lotissement et on te dit : "bah voilà c'est là" et tu te demandes un peu où tu es arrivé !
M : mais c'est une super salle ! Avec la petite mamie là qui gère !


Un moment vu de la scène dont vous vous souvenez particulièrement ?
C : Ouais bah encore le Hellfest, avec un Braveheart (ou wall of death ndlr) alors qu'on avait rien demandé.
M : On a été les premiers, le vendredi matin, à envoyer trois personnes à l'hôpital ah ah. Ça a été tellement violent... On était désolés, mais avec un côté "ouais cool" quand même !


Ils étaient chauds les mecs à même pas midi !
C : Oui c'est vrai, un de mes potes était dans les blessés d'ailleurs, je le salue il s'appelle Malmore (pas sûr de l'orthographe... ndlr).


Et un truc déroutant que quelqu'un vous aurait gueulé depuis le public ?
M : "Ta gueule sale négro" ça c'est déjà arrivé à Clément.
C : ahahah
M : (quand il voit ma tronche) Non mais je plaisante ! Mais c'est assez jovial pour nous, on n'a pas le côté metal darkness. Une fois j'avais demandé une clope au public et je me suis retrouvé avec 15 paquets de clopes. Et au Japon, on avait dit à Julien de ne surtout pas demander de wall of death parce que les gens là-bas ne comprennent pas ça, et donc il arrive avec trois bières dans la gueule : "ouais écartez-vous ! Faites deux camps !" Et là 1, 2 , 3 et tout le monde est resté de son côté à attendre, ahah la loose ! Et ils ne parlent pas anglais là-bas donc ça a flotté un petit moment jusqu'à ce qu'ils reviennent doucement.


Y-a-t-il des albums que vous écoutez depuis votre adolescence et dont vous ne vous lassez pas ?
M: Vulgar display of power de Pantera pour moi, Superunknown de Soundgarden, tous les albums des Beatles que j'adore.
C: moi c'est les albums de Pink Floyd que j'écoute toujours pas mal. Y'a aussi le White Pony des Deftones.
M : Ah y'a aussi un album des Counting Crows que j'ai adoré.


Celui avec "Mr Jones"?
M : ouais ! J'avais honte de le faire écouter à mes potes parce qu'il étaient tous dans le metal, alors j'écoutais ça discrètement pour pas en prendre une. Crowded House aussi, j'écoute pas mal de pop en fait.


Plutôt des groupes anglo-saxons pour le coup.
M : Ah oui y'avait aussi FFF, je me rappelle j'avais pensé "enfin des français qui ressemblent à des américains" ahah. Peuh! de Lofofora aussi et le premier Watcha qui m'a beaucoup marqué. C'est d'ailleurs pour ça que j'étais tellement ravi d'avoir Fred Duquesne dans mon groupe !


Des questions à la con pour finir : si votre carrière était un film ?
M : Ah Les Valseuses ! J'étais sur des films américains mais je suis fier d'être français !


Et si vous aviez l'opportunité de pouvoir avoir cinq personnes, mortes ou vivantes, à votre table pour un dîner, vous prendriez qui ?
C : Bob Marley
M : Bah Charles Bukowski mais j'ai peur qu'il finisse pas le repas et qu'il gerbe avant le dessert. Joey Star. Phil Anselmo.
C : ah ouais Dimebag Darrell. Joe Cocker aussi.
M+C : Et John Lennon
M : Jim Morrison aussi tiens.
C : et une petite Janis Joplin.
M : ohlala il faudrait une tablée énorme ! Avec Ray Charles aussi et surtout Otis Redding. Mais bon Phil Anselmo étant un peu raciste je sais pas si ça passerait bien avec Otis Redding...
C : Et James Brown
M : et les Blues Brothers


Bon les gars j'éteins la dictaphone...
Ahah ouais éteins !

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