Art Rock 2010

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  Introduction
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• Vendredi 21 Mai
• Samedi 22 Mai
• Dimanche 23 Mai
• Lundi 24 Mai

Samedi 22 Mai

Alors que le soleil a lézardé une grande partie de la journée, Miss Platnum est déjà sur la place. Bien en chair dans une robe verte, Ruth Maria Renner est accompagnée de deux choristes et d'une batterie de cuivres des Balkans. Ca rap, ça groove et ça soul. Les chorégraphies sont kitsch mais l'ensemble ne se prend pas au sérieux. C'est au bout du compte assez savoureux sans être prodigieux. 20h10, la brise aidant, Rachid Taha et Mick Jones doivent ajouter quelques degrés à la température de la soirée. Habillé comme un gitan, le nomade du rock dans tous ses états fait honneur à son illustre invité en reprenant "Should I Stay or Should I Go" ou "Rock the Casbah". Le public répond favorablement. Forcément. Pour autant, le côté oriental reste présent et Taha, vite fatigué, n'a rien de transcendant dans cette collaboration un brin trop nostalgique et opportuniste. Une voix haute perchée pour Coeur de Pirate : un joli nom, une femme-enfant tatouée mais vraiment rien de plus pour me charmer. Je tairais ce que j'ai entendu sur elle en allant m'hydrater, seuls ses fans ont apparemment été comblés. Une heure plus tard je me suis rapproché un peu de la scène pour Peter Doherty, juste par curiosité car le bonhomme ne m'a jamais fasciné. Va-t-il m'en dissuader ? Si je n'avais pas les yeux en face des trous et s'il avait lieu dans un pub irlandais, le spectacle pourrait être regardable. Là, sur une grande scène, avec sa seule guitare, et deux danseuses, le vilain garçon nous la joue mollasson et n'est en aucun cas un rockeur séducteur. C'est à peine écoutable, même sa voix est désagréable. Sans sa célébrité où serait-il passé ? Même pas au Forum où je pars recueillir des airs bien plus enivrants.

Nili, la chanteuse de Lilly Wood and the Prick a une voix bien portante mais leur pop-folk tourne au ralenti. Heureusement l'heure des White Rabbits (photo) est venue, ma soirée va commencer. Ce sextet a des faux-airs de jeunes diplômés, ils ont surtout la science pour me griser. Fan de leur dernier album je savais à quoi m'attendre mais en réel ils commencent déjà à me surprendre en entamant leur set par le "Nightclubbing" d'Iggy Pop. L'atmosphère est dévoilée et entre les airs ska, pop et rock elle ne fait que monter. Sans temps mort les deux batteries exaltent le public et les chants du pianiste Stephen Patterson et du guitariste Gregory Roberts se succèdent ou se marient pour accroître l'énergie de ces lapins blancs qui n'en manquent pas. La preuve, sur "Kids On My Shoulder" le tempo est soutenu par un troisième batteur. Le forum frissonne, le groupe se donne. L'ambiance devient tribale. Plus rock que sur album, ils emballent encore les décibels avec "Lionesse" avant de nous terrasser par leur incontournable "Percussion Gun". Les américains ont frappé fort et au bon endroit. Leur prestation est réussie sur tous les points. Ca fait du bien, enfin...

Il est 1h30 du matin et Skip the Use (photo) va peut-être finir par m'achever. C'est en tout cas ce que j'ai pressenti à leur écoute sur internet et ce que l'on m'en a dit. Ce quintette de Lille a quelques influences notables (le chanteur sévissait avec le groupe punk Carving) et visibles. Matt Bastard, ledit chanteur, arbore une coupe punk et un T-shirt Metallica. D'entrée le ton est donné et ce grand petit showman sautille partout pour ne pas interrompre la frénésie provoquée. Leur mélange de rock, punk, ska et disco pourrait être comparé à Bloc Party mais il est plus sauvage que cela et tout aussi proche et éloigné de Gossip. Matt a la tchatche entre les morceaux et une voix impressionnante tout du long. Même lorsqu'il s'autorise deux stage diving parfaitement slamés, les chansons tiennent la route et les refrains entêtants sont repris par un public déchaîné. "Don't Wanna Be a Star" et "She's my Lady" nous scotchent. Et si les Nordistes s'inclinent devant le "buvage" de bière des Bretons, c'est avec un plaisir non dissimulé que le Forum rappelle ces humbles serveurs de déflagrations. Skip the Use est en manque de morceaux et moi en pièces détachées. Ils ont joué durant 1h20, il est temps de s'en contenter. 3h du mat j'ai des frissons, je coupe le son.