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Chronique Livre

Rob Zombie : Le Montreur d'ombres


Auteur : Jean-Paul Coillard
Editeur : Camion Blanc
Date de sortie : mars 2013

"La première biographie sur un freaks en tout genre"
Marc, le 02/05/2013
( mots)

N'ayez pas peur, ceci n'est pas une biographie posthume, Rob Zombie n'est pas mort, il est même on ne peut plus vivant. En témoigne ce premier livre qui lui est consacré alors que ce montreur d'ombres est en passe de sortir un nouvel album et un film, The Lords of Salem, qui s'annonce particulièrement excitant. Chez Camion Blanc, Jean-Paul Coillard, ancien rédacteur du mythique magazine Rage, retrace le parcours de cet enfant de la balle qui a grandi dans l'univers fascinant des freakshows où travaillaient ses parents et ses grands-parents et qui est aujourd'hui une icône de la sous-culture américaine, épousant tous les arts, de la musique au cinéma en passant par les comic-books. Tout petit, Robert Cummings alias Rob Zombie, a eu l'école en horreur et s'est tout naturellement réfugié devant les films de monstres et d'épouvante. Grand dévoreur de cette culture underground, Rob Zombie s'est alors tourné vers la musique et le dessin afin d'illustrer ses horrifiques imageries. Originaire du Massachussets, après avoir erré d'une école à une autre, il réussit malgré tout à être admis dans une école d'art à New York qui lui permet d'y rencontrer une âme soeur, culturellement, culinairement (ils sont tous les deux végétariens) et vestimentairement parlant, une certaine Shauna Reynolds, alias Sean Yseult. Leur look de freaks postmodernes, cheveux décolorés (des dreadlocks qui tiennent à la colle pour Rob) et jeans recouverts de patchs provocateurs, les attire comme des aimants. C'est au mythique club du CBGB's qu'ils se parleront pour la première fois. Rob au chant et Sean à la basse, musicienne accomplie avec un vrai background comme pianiste et violoniste, montent un groupe en 1985, avec leur ami Peter Landau à la batterie, qui s'appelle : White Zombie. Le vrai point de départ de la vie créatrice de Rob Zombie, la partie la plus intéressante du livre où l'on suit tout le processus qui a fait de ce nouveau couple une machine à s'éclater à coups de cauchemars. Même si leurs débuts dans Manhattan sont remarqués, White Zombie est l'un des groupes qui a le plus joué au CBGB's, le combo est coincé entre la scène no wave représenté par les Sonic Youth et celle des metalleux qui les trouve trop freaks. Le fait est que le White Zombie première mouture est un mélange de punk-rock et de rockabilly diaboliquement métallique lors de ses EP et démos, où l'influence des Cramps est évidente. Rob Zombie ne renonce pourtant pas et montre rapidement qu'il est un grand bosseur, jamais réellement satisfait de ce qu'il fait. Cela ne l'empêche donc pas de s'occuper de tout, du design des affiches en passant par les vidéos et les t-shirts. Et c'est en s'orientant de plus en plus vers le métal, après que Kurt Cobain ait parlé d'eux en propos élogieux suite à leur premier album, et une première tournée européenne d'une galère sans nom avec 3 dollars par jour pour survivre, qu'ils vont signer avec une major : Geffen Records. Leur DIY a fait son oeuvre avec leur fanzine et leur soif de se démarquer en incluant des extraits de films d'horreur et de radio dans leurs morceaux, leur marque de fabrique (qui leur vaudra quelques désagréments pour les droits d'auteur). White Zombie sort de l'anonymat et décide de s'installer à Los Angeles, non sans avoir enregistré La Sexorcisto: Devil Music, Vol. 1 juste avant, à New York, avec Andy Wallace (Nirvana etc...) aux manettes. Le succès est immédiat, bien aidé par le passage en boucle de leur clip "Thunder Kiss" sur MTV dans la série animée bête et méchante Beavis and Butt-Head. Le groove qui anime cet album le rend accessible au plus grand nombre, il est certifié double platine. Le combo accueille alors le guitariste J et le batteur John Tempesta pour une tournée marathon de deux ans et demi, Geffen avançant tous les frais de la tournée mais se payant sur la bête avec leurs cachets et leurs royalties. L'ambiance dans le groupe s'en ressent, Sean Yseult a même une histoire avec Al Yourgensen de Ministry alors que Rob a engagé des danseuses pour les concerts et collabore étroitement avec sa future femme Sheri Moon pour les mettre valeur. Rob et Sean ne seront bientôt plus officiellement ensemble même si Astro Creep voit le jour en 1995 avec un son beaucoup plus sombre et indus. Celui que Rob Zombie va définitivement adopter sous son propre nom avec John Tempesta, en cachette de Sean Yseult et de J. Les déclarations de Rob et de Sean rassemblées par l'auteur à travers des extraits d'interviews dans divers magazines témoignent de la fin d'une époque. Rob Zombie a toujours eu besoin d'un groupe pour s'exprimer, il n'est pas un véritable musicien, et s'éclater sur scène avec des spectacles de plus en plus proches d'un Marylin Manson ou d'un Alice Cooper, une de ses idoles, avec qui il tournera un peu plus tard. S'il a choisi de se la jouer solo, les fans de White Zombie le suivent malgré tout en 1998 avec l'album Hellbilly Deluxe. Petit à petit, ce montreur d'ombres s'est complètement mis à l'image en réalisant tous les clips du groupe et s'essaye enfin à sa première passion, le cinéma de genre. Car si Rob Zombie va continuer une carrière musicale parsemée de réels succès en vente d'albums et de concerts endiablés, on sent bien à travers le livre de Jean-Paul Coillard que c'est le cinéma qui occupe désormais une grande partie de l'esprit fécond de Rob Zombie. Son univers hors du commun et ses clips ont même attiré l'attention d'Universal qui a décidé de financer son premier long métrage : La maison des 1 000 morts. Rob y mêle comme à son habitude toutes ses références, au point de toucher au trop plein. Malgré les difficultés et les maladresses, Rob s'est bien éclaté en remettant au goût du jour de vieilles gueules du cinéma : Sid Haig et Bill Moseley particulièrement. Sheri Moon est sa nouvelle muse et le motive à enchaîner avec The Devil's Rejects en 2005. Un western killer qui lui permet de montrer tous les progrès réalisés. Mieux construit, plus ancré dans le réel et beaucoup mieux filmé. Ce film devient culte. Rob Zombie est arrivé à son but, son nom est tout aussi reconnu dans le monde de la musique que dans la sphère cinématographique. Cela ne va pas l'empêcher d'essuyer quelques fautes de goût en acceptant de réaliser le prologue de la série Halloween en 2007 avec Malcolm McDowell à la place de Donald Pleasance. La première partie du long-métrage est plutôt intéressante avec l'enfance de Mike Myers et son profil psychologique de tueur, mais Rob ne peut s'empêcher de tourner gore. Malgré des critiques négatives, le film rapporte quatre fois sa mise. Son amour pour les comic-books, en plus de ses collaborations et de ses propres éditions, est animé dans un film qui combine horreur, comédie et pornographie : The Haunted World of El Superbeasto. Son Halloween 2 est un slasher sans intérêt ni une once d'originalité, juste un film pour ados qui n'auraient pas vu les originaux. Pourtant, Rob Zombie est toujours bien là, cette double preuve est donnée avec un cinquième album sous son nom, Venomous Rat Regeneration Vendor, qui est dans les bacs depuis le 23 avril dernier et dont on sait déjà qu'il n'ajoutera rien d'essentiel à sa discographie, ainsi qu'avec la sortie aux States de son dernier film The Lords of Salem, qui ne sera pas distribué en salles en France mais directement disponible en dvd... C'est là tout le mystère de Rob Zombie que Jean-Paul Coillard n'a pas réussi à percer malgré le récit détaillé de son parcours et de ses oeuvres. Si l'on peut reconnaître un savoir-faire à cette détonante personnalité, adulée par certains, méprisée par d'autres, après la lecture de ce livre on ne sait toujours pas quoi penser de ce montreur d'ombres qui reste intimement caché en elles, même s'il aime apparaître bruyamment dans la lumière. On sait juste que cet être singulier a réussi à tracer sa route sans renier ses élans de freaks. Cet adepte de spectacles sans limites n'est peut-être qu'un entertainer qui se nourrit du mal pour nous faire du bien, même s'il est quelque peu malsain. On peut toutefois regretter qu'il soit fasciné par la figure de Charles Manson alors qu'il s'en défend, telle une arme à double tranchant. Reste que l'on attendra de savoir si l'histoire retiendra réellement son nom, tout en sachant que Rob Zombie n'a sûrement pas montré tout ce dont il est encore capable en tant que metteur en scène.

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