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Critique d'album

Wintersleep


Welcome To The Night Sky


(03/10/2007 - Labwork - Cold-Wave - Genre : Rock)
Produit par

1- Drunk on Aluminium / 2- Archaeologists / 3- Dead Letter & the Infinite Yes / 4- Weighty Ghost / 5- Murderer / 6- Search Party / 7- Astronaut / 8- Oblivion / 9- Laser Beams / 10- Miasmal Smoke & the Yellow Bellied Freaks
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Entre noirceur romantique et luminosité électrique, découvrez Wintersleep."
Elise, le 27/04/2010
( mots)

Les canadiens de Wintersleep sont plutôt connus dans leur pays. En 2008, Welcome To The Night Sky leur vaut le titre de meilleur nouveau groupe de l'année au Juno Awards, les récompenses musicales canadiennes. Et pourtant, en dehors de cette grande contrée froide, on a peu entendu parler de Wintersleep. Mais dans le même genre, on avait déjà mis un bout de temps à découvrir Arcade Fire. Le décalage horaire sûrement. Dans ces cas-là, l'auditeur doit donc partir à la découverte, enfiler son costume de trappeur pour trouver entre les paysages enneigés et les buildings de Montréal les perles rares du rock indie made in Canada. Sinon, on peut aussi remercier Editors, entre autres, d'avoir entraîné dans sa tournée européenne les Wintersleep. Déjà auteur de trois albums, ces mecs là ont su utiliser leurs influences et leur origine avec talent, et livrent un album entre cold-wave et baroque-pop. Dépaysant.

A l'écoute de Welcome To The Night Sky, il apparaît que ce titre d'album fut fort judicieusement choisi (ce n'est pas toujours le cas). Au fil des dix compositions, ce sont de véritables balades (et ballades) sous un ciel étoilé qui défilent dans les oreilles et devant les yeux fermés. On s'imagine une forêt, le bord d'un lac, un cours d'eau glacée entre des rochers. Dans chaque morceau transparaît une volonté de faire ressentir émotions et paroles, sans trop en faire, par petites touches, amenant doucement l'auditeur dans un univers sombre et nostalgique, sans jamais le faire sombrer. Ainsi, si les premières notes de "Drunk On Aluminium", grattées sur une guitare, soutenues par un clavier métallique, semblent promettre un cheminement vers des errements typiques d'Interpol (ce que la voix du chanteur pourrait également laisser imaginer), Wintersleep évite rapidement la comparaison, s'envole vers un mode plus majeur, joue le pont rythmique, les choeurs, et le coeur qui s'accélère. Sans rechercher une accumulation de sonorités, sans multiplier les instruments, le groupe offre des compositions surprenantes, des changements de rythmes fréquents au sein d'un même titre, et un mélange d'influences allant d'Arcade Fire à Ghinzu, le tout sur un soupçon de Joy Division.

Mais c'est bien dans les ballades mêlant un rock baroque, une poésie sombre et une folk lumineuse que le groupe se distingue. Ses morceaux les plus péchus fonctionnent moins bien, donnent l'impression d'avoir déjà été entendus, et surtout, celle d'un effort à offrir au public des morceaux plus radiophoniques. La rythmique et les guitares d'"Archeologist" sont loin d'offrir le même frisson que le piano-batterie de "Dead Letter and the infinite yes", ballade à la fois nostalgique et lumineuse, morceau doux et puissant où la guitare ponctue les choeurs, et non l'inverse. De même, le titre plus folk-rock "Hollow Man' fait penser aux Decemberists perdus sur les terres d'Arcade Fire, mélange d'un son ancien et simple à la fantaisie d'un univers plus imaginaire. Mais Wintersleep flirte aussi avec la cold-wave, comme sur "Murderer", morceau plus péchu qui fonctionne grâce à sa montée en puissance progressive et bien orchestrée. Il introduit un titre tout aussi sombre, mais plus lent, "Search Party", ballade pessimiste qui joue sur la fausse monotonie de ses couplets pour mieux mettre en avant la subtilité sonore de son refrain. 

On passera donc facilement sur les titres "Astronaut" et "Oblivion", qui, s'ils ne sont pas mauvais, loin s'en faut, n'offrent aucune nouveauté ni fraîcheur aux oreilles bercées par le rock mélodique. Là, Wintersleep perd sa particularité et son charme, et l'on préfère passer à "lasers", morceau où l'on pense à The Notwist, la lenteur subtile en moins. Les Canadiens préfèrent en effet afficher rapidement leur dessein et ne craignent pas le changement de registre. "Lasers" commence comme une ballade, il se fini dans une syncope de guitares acharnées. Malgré tout, Wintersleep sait aussi prendre son temps, et le prouve avec son morceau de clôture, "Yellow Belled", qui suit un shéma similaire sur une composition plus lente.

Lorsqu'un groupe fait penser, à l'écoute de son album, à beaucoup d'autres choses, on peut se dire que ce n'est qu'une pâle copie ou un mix grossier qui donne surtout envie de réécouter les groupes en question. Appliquer cette adage à Wintersleep serait dommage. Le groupe a su créer son son à partir de multiples influences, reconnues ou non, et livre des compositions empreintes d'une vraie identité musicale.

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