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Critique d'album

Wintersleep


New Inheritors


(18/05/2010 - Warner / One Four Seven - Cold-Wave - Genre : Rock)
Produit par

1- Experience The Jewel / 2- Encyclopedia / 3- Blood Collection / 4- New Inheritors / 5- Black Camera / 6- Trace Decay / 7- Mausoleum / 8- Echolocation / 9- Terrible Man / 10- Preservation / 11- Mirror Matter / 12- Baltic
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Les canadiens ne sont pas encore parvenus au sommet de leur art..."
Kevin, le 07/06/2010
( mots)

En trois ans, et depuis la sortie de leur précédent album Welcome To The Night Sky, l'histoire de Wintersleep a gagné en littérature. Un Juno Award pour la révélation canadienne de l'année 2007, des premières parties prestigieuses à foison (Paul McCartney, Editors), et divers projets solos plus ou moins bien accueillis par le petit monde de l'indie. Le printemps 2010 voit arriver leur quatrième album, qui devrait sans aucun doute leur permettre de continuer leur croissance populaire à travers le monde. Encore que...

Le groupe a indubitablement muri. Ce nouvel opus a pris en longueur, et est sensiblement plus dur, plus accessible et plus dense que leurs productions antérieures. Si Wintersleep s'est fait remarquer par sa capacité à jongler habilement entre nostalgie de vacances et balades de nuit, les canadiens ont décidé d'affirmer un son plus brut, un rock d'école, noirci au charbon et pincé par la voix nasillarde de Paul Murphy. Dès les premiers titres, la direction est claire, le tempo de l'anguleux "Encyclopedia" rappelle les rages les plus fiévreuses du groupe, avant que "Blood Collection" n'enfonce le clou en distillant une power-pop sombre et grinçante. Mais quand les canadiens montrent les muscles, les différents titres connaissent des fortunes diverses. Certains morceaux ne sont en effet d'un intérêt que très relatif, "Terrible Man" s'en va inhumer un Hanson sous amphétamines, tandis que l'intro "Experience The Jewel" se voit tiraillé entre violons facétieux et guitares lourdingues. 

La  gonflette n'a pas que du bon : la fraîcheur juvénile passée et la surprise en moins, la musique du quintet semble poussive, trop peu ambitieuse et insuffisamment variée. Quelques titres entretiennent l'espoir, tels le cinglant "Black Camera" ou le fantasque "Mausoleum", tout en montées en puissance et en maîtrise mélodique. Mais entrecoupés du médiocre "Trace Decay", parodie rock totalement aléatoire et plombée du début à la fin, ils en perdent de leur force et de leur superbe. Wintersleep n'est pas encore parvenu à produire un album régulier, bon du début à la fin et sans fausse note. Pis encore, si l'on pouvait considérer Welcome To The Night Sky comme un album frais et prometteur à défaut d'être complet, ce New Inheritors est certainement bon (voir très bon) au meilleur de sa forme, mais ne dégage pas une ambiance qui colle à l'ensemble du disque, une identité propre au-delà de la voix inimitable du chanteur. Leurs influences passées, shoegaze ou post-punk sont laissées à l'abandon, devenant les faire-valoir lointains du rock inégal qu'ils déploient. Néanmoins, même si New Inheritors est dopé aux testostérones, il confie une place non-négligeable à l'onirique et au mélancolique, marque de fabrique du son des boys de Halifax. Notons ainsi un "Mirror Matter" délicieux aux allures de fin de siècle dans lequel Murphy chante sans trop y croire que nous sommes entourés par le bonheur. Évoquons également "Baltic", titre planant tout en choeurs envahissants et en accélérations finement senties qui conclue l'album bien mieux qu'il ne commence. D'autres morceaux tranchent dans la veine du Wintersleep habituel, "Echolocation" et son orchestration indie ou le prévisible mais néanmoins appréciable "Preservation" satisferont les fans des exercices passés du groupe. 

Si avec New Inheritors, Wintersleep a voulu franchir une étape en montrant les dents, ce n'est pas encore pour aujourd'hui. Ils sont, au mieux, parvenus à prouver qu'ils pouvaient encore élargir leur palette mais confirment leur inconstance, et tardent à s'imposer parmi leurs aînés de la scène nord-américaine. Malgré l'opportunité de convertir l'essai de 2007, ils ne se dégagent pas de leur image de petit-groupe-qui-monte et manquent l'occasion de frapper un grand coup. Cela dit, Wintersleep confirme également son talent de composition, et leur capacité à sortir du fond de leur chapeau des titres formidables, portés par une voix rare. Les canadiens tracent leur chemin, et gageons, que le prochain sera l'album de la consécration. Ils s'en sont, quelque part, encore un peu rapproché.

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