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Critique d'album

Wallenstein


Blitzkrieg


(00/01/1972 - - Prog, Heavy, Krautrock - Genre : Rock)
Produit par

1- Lunetic / 2- The Theme / 3- Manhatten Project / 4- Audiences
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Rock progressif atomique et germanique"
François, le 18/06/2022
( mots)

Le nom du groupe trouve sa source dans la guerre de Trente ans (Albrecht von Wallenstein était généralissime des armées impériales) et celui de l’album dans la Seconde guerre mondiale (Blitzkrieg), tandis que le propos de cet opus inaugural se concentre sur la thématique de la menace nucléaire, en témoigne la couverture où l’atome brise une cage d’acier et le titre "Manhatten Project" (ici avec un "e", nom du programme scientifique américain de travail sur la bombe nucléaire dans les années 1940).


La thématique avait déjà été abordée l’année précédente par le groupe anglais basé en Allemagne Nektar (Journey to the Center of the Eye), avant de faire le sel de nombreux artistes dans un contexte de Guerre froide et autre Tchernobyl, que ce soit pour le nucléaire civil (Thiéfaine avec "Alligator 427", Autorisation de Délirer ,1979), militaire ("Two Minutes to Midnight" d’Iron Maiden sur Powerslave en 1984) ou de façon plus ciblée contre un politicien corrompu avec les lobbys du secteur ("Nuclear Device" des Stranglers sur The Raven, 1979).


Le titre de l’opus aurait d’ailleurs pu prendre une tournure un peu plus explicite quant à la thématique choisie, si la formation de Viernen en Rhénanie n’avait pas une aussi grande inclinaison pour la provocation : si Blitzkrieg est devenu le titre de ce premier album, c’est surtout parce que cela devait être le nom du groupe. Un choix un peu trop subversif pour la RFA du début des années 1970, comme on le comprend aisément, sans compter un groupe anglais qui s’appelait déjà ainsi.


Etant donnée la durée des quatre pistes qui composent l’opus, entre sept et treize minutes, on imagine fort bien qu’il s’agit ici de rock progressif, et qui dit progressif en Allemagne dit Krautrock, d’autant plus quand la galette est produite par Dieter Dierks qui, à l’époque, s’occupe d’Embryo, Gila, Tangerine Dream, Ash Ra Tempel et Nektar.


Néanmoins, qualifier la musique de Wallenstein de Krautrock serait avoir une vision beaucoup trop large de cette étiquette. En effet, on se situe davantage dans un rock progressif heavy et symphonique où les claviers fusent, où la guitare multiplie les notes, plus proche de Nektar ou des futurs Eloy, voire d’ELP sur certains passages.


Le clou du spectacle s’avère être la piste d’ouverture, "Lunetic". Celle-ci coordonne la guitare électrique et les claviers pour une épopée symphonique largement inspirée par la musique savante mais également par le space-rock et les débuts de l’électroniques quand les effets et les claviers aux sonorités "modernes" (pour l’époque) prennent le dessus. C’est une explosion de note quasi-ininterrompue, et même si parfois le rythme saccadé et véloce n’est pas toujours bien suivi, la pièce est magistralement enthousiasmante.


Le reste de l’opus est dans la même veine mais le tout est mené d’une baguette moins assurée. "The Theme", beaucoup plus calme et organique, presque pastoral par moment, se situe entre King Crimson et le reste des rêves hippies (notamment par la partie soliste qui semble improvisée sur le plan de "Sympathie for the Devil"). La première partie de "The Audience" sonne déjà de façon désuète, un peu comme Procol Harum, c’est dire ... Enfin, le long "Manhatten Project" installe une ambiance aussi langoureuse qu’inquiétante, et montre une volonté de marier une orientation classique aux claviers comme dans la construction de titre, avec une guitare hurlante beaucoup plus libre, à la manière d’un jam : ce contraste fonctionne sûrement très bien sur scène, mais un peu moins sur les sillons.


Wallenstein dispose de vraies qualités qui ne sont hélas déployées à leur maximum que sur le très bon "Lunetic". Le reste du temps, le groupe n’arrive pas vraiment à trouver la recette pour accorder avec plus de cohérence la dimension presqu’improvisée des parties de guitare et la composition classicisante des lignes de piano. Tout de même, Blitzkrieg a le mérite d’être un bel exemple de la scène progressive germanique du début des 1970’s qui ne donna pas dans le Krautrock donc, même si certains membres du groupe firent plus tard partie des Cosmic Jokers.

Commentaires
Daniel, le 18/06/2022 à 19:54
Il fallait être sévèrement "burné" pour proposer une musique pareille, pour trouver un éditeur, une firme de disque et un distributeur, en espérant que des titres pareils allaient décoiffer les charts. J'admire la démarche. Quand j'étais petit, je pensais que c'était de la musique classique. On ne se refait pas...