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Critique d'album

Uriah Heep


Salisbury


(00/02/1971 - Vertigo - Hard Rock / Progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par Gerry Bron

1- High Priestess / 2- The Park / 3- Time to Live / 4- Lady in Black / 5- Simon the Bullet Freak / 6- Salisbury
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Plus progressif, Uriah Heep entre dans la cour des grands"
François, le 23/01/2021
( mots)

D’un point de vue esthétique, il y a comme une incohérence dans l’œuvre d’Uriah Heep. Après un premier album très axé hard-rock, avec certes quelques petites incursions progressives, la formation prend un tournant très progressif sur Salisbury, leur deuxième album, qui paraît en février 1971. Seulement, ce qu’on considère comme la période purement progressive du groupe est souvent comprise dans l’intervalle de l’année 1972 (avec les deux chefs-d’œuvre que sont Demons and Wizards et The Magician’s Birthday) : Salisbury les précède. De plus, Look at Yourself, le troisième album, paraît entre Salisbury et les deux monstres sacrés, et celui-ci marque un retour vers le heavy-prog’ du premier opus, en améliorant sensiblement la qualité des compositions. Bref, la cohérence musicale aurait voulu que les deuxième et troisième albums échangent leur place, mais la chronologie reste la chronologie, et l’inspiration de Ken Hensley (guitariste et principal compositeur du groupe) en a voulu ainsi. 


Cette forte identité progressive vient principalement du long titre "Salisbury", un incontournable, qui s’allonge sur plus de seize minutes – il est ainsi le morceau le plus étendu de l’histoire du groupe. Epique et cinématographique dès sa longue introduction renforcée par des arrangements orchestraux, il s’articule autour de nombreuses parties où les influences se mêlent radieusement. On trouve pêle-mêle un chorus claviers/guitare (vers 5 minutes) assez subtil, un passage jazzy lors du solo de clavier joué derrière des cuivres aux couleurs d’un brassband et d’une basse chaloupée, des passages plus durs et saccadés qui rappellent leur identité hard-rock … Surtout vers 11 minutes, on ne peut que souligner l’hommage insistant à Jimi Hendrix (dont la mort marqua de nombreuses sorties de l’année 1971) qui commence par un solo de guitare à la pédale wah-wah puis se poursuit par une reprise de l’orchestre accompagné par un riff légèrement étouffé à la "All along the Watchtower". Le tout est organisé de façon très cohérente, et relève de l’épreuve de force brillamment accomplie. 


Néanmoins, Uriah Heep maintient son univers hard-rock typique des 1970’s. "Birds of Prey" s’inscrit ainsi dans la lignée du premier album, et en transcende même la recette. Byron s’y montre exceptionnel au chant, tandis que les nombreuses variations enrichissent un riff déjà excessivement bien trouvé – l’ambiance est un peu angoissante mais puissante. "Time to Live" prend un registre un peu plus post-60’s dans l’interprétation d’un heavy plus lourd et par sa lenteur plus psyché (les claviers n’y sont pas pour rien), mais demeure un beau morceau de bravoure avec quelques parentés à chercher chez Ten Years After


Comme pour contrebalancer ces pistes plus rudes, Hensley a composé deux ballades assez enlevée et déjà quelque peu magiques. "Lady in Black" est une pièce folk à la mélodie addictive, dont le rythme dansant est intelligemment souligné par des accords saturés. Le côté répétitif est malicieusement densifié par un mouvement évolutif construit sur l’ajout successif de chœurs, de claviers … D’une part, cela évite tout ennui, d’autre part, cela donne un réel intérêt à ces phrasés redondants. Dans un registre plus inattendu, "The Park", dominé par les claviers, possède un univers éthéré et Renaissance, peut se gargariser d’un duo vocal assez impressionnant. 


Entre ces deux albums, l’évolution rapide du groupe est exemplaire. Et ce n’est que le début de deux années (et quatre opus) durant lesquelles la Muse les prend sous son aile et son inspiration. 


 

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