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Critique d'album

Uriah Heep


Look at Yourself


(15/10/1971 - Bronze Records - Hard Rock / Progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par Gerry Bron

1- Look at Yourself / 2- I Wanna Be Free / 3- July Morning / 4- Tears in My Eyes / 5- Shadows of Grief / 6- What Should Be Done / 7- Love Machine
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Uriah Heep fait un retour sur des rives plus heavy avec le terrible Look at Yourself "
François, le 24/01/2021
( mots)

Durant les années 1970, le rock connaît une réelle réflexion esthétique sur le côté visuel de l’objet, au moment où le format album (33 tours) assume son hégémonie sur la compilation de singles – vous remarquerez comment la roue du destin peut tourner, pour le (meilleur et pour le) pire. Initié avec le mouvement psychédélique, l’embellissement des pochettes atteint des sommets, notamment du côté du rock progressif, mais pas seulement. L’année 1971 constitue presque un tournant, ne serait-ce que par le début de la collaboration entre Roger Dean et Yes sur Fragile. On trouve également des idées originales et inventives, comme la fermeture éclair de Sticky Finger (The Rolling Stones) ou le miroir déformant de Look at Yourself, troisième album d’Uriah Heep qui nous intéresse ici. 


Ceux qui ont lu notre chronique de Salisbury savent qu’après un album assez progressif, le groupe retourne vers un son heavy à petites tendances prog’. Look at Yourself sublime ainsi la direction prise par leur premier opus, et retrouve à nouveau le sillon creusé par Deep Purple auquel on l’a souvent comparé. Cela malgré la participation de Manfred Mann à l’album (au clavier sur "July Morning") qui venait de quitter ses rivages pop pour le jazz fusion et bientôt, le rock progressif. Notons, question line-up, la présence, au poste instable de batteur, d’Ian Clarke : il faut attendre l’album suivant pour que l’excellent Lee Kerslake installe un peu de pérennité aux fûts. 


Un album très heavy donc, voire même un ouragan qui déferle dès "Look at Yourself" dont la puissance est renforcée par les musiciens d’Osibisa, groupe d’afro-rock (aux pochettes sublimes soit dit en passant, signées Roger Dean). Claviers hurleurs et guitares acérées, avec des chorus intenses : dans ce registre, c’est le titre le plus mémorable. Pour autant, "I Wanna Be Free" à la montée en puissance progressive et au riff martelé est également réussi, de même que le blues survolté "Tears in my Eye" (qui semble être une source d’inspiration pour Foghat) avec sa seconde partie déjantée. L’efficace "Love Machine", un titre hard-rock représentatif de l’époque, demeure un beau moment, et seul "What Should Be Done" semble pouvoir être considéré comme un bémol tant il est monotone. 


Look at Yourself comporte deux longues pièces de plus de huit et dix minutes. Mais bien que très recherchées, elles s’ancrent davantage dans un heavy-prog purpleien que dans du pur rock progressif tel qu’il est proposé à l’époque. Ici, guitare et claviers se partagent le gâteau, et mettent l’accent sur des montées en puissance et sur des chorus plus que sur des successions complexes de thèmes. "July Morning" ne peut alors que sembler être une réponse brillante à "Child in Time", par des accords de claviers similaires, des variations entre de passages plus calmes (sertis d’une belle guitare acoustique) et d’autres plus robustes. La lente montée en force constituée d’un thème/chorus partagé entre la guitare et les claviers aux sonorités très variées (à partir de 6.40) est le pinacle de ce morceau sublime. Ce sera leur hymne. "Shadows of Grief" est moins grandiloquent car l’accent est mis sur le rythme très heurté (du hard-rock très heavy) et les chorus (celui de guitare est remarquable) malgré quelques passages atmosphériques voire expérimentaux (les deux dernières minutes) qui font la richesse de leur musique. Leur pâte progressive est loin d’être mise de côté, ce que la suite de leur carrière confirmera. 


Look at Yourself est souvent considéré comme l’album – ou au moins l’un des albums – le plus abouti d’Uriah Heep – très personnellement, nous lui préférons le duo de 1972. Il est clair que c’est un petit bijou qui comporte son lot de surprises aussi bien représentatives de l’époque qu’indémodables. L’histoire du groupe explique aisément leur postérité de second couteau, mais au regard de leurs premières années et des deux albums de 1971, c’est une formation majeure et sous-estimée.  


 

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