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Critique d'album

The Flower Kings


Islands


(30/10/2020 - - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Broken
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Chronique de l'isolement, variations insulaires ..."
François, le 25/11/2020
( mots)

Entre Manifesto of an Alchemist (2018) - dont l’ambiguïté de l’attribution à Roine Stolt’s The Flower Kings met un doute sur la discographie dans laquelle il s’inscrivait – et Waiting for Miracles (2019), Roine Stolt publiait deux albums très honorables en un temps réduit, et redonnait ainsi vie à une formation qui semblait enterrée, au grand désespoir des amateurs de ce groupe suédois qui avait compté pour le renouveau de la scène progressive. Il semble que ce soit une renaissance annoncée avec un clin d’œil aux fans : le premier album à avoir comporté le nom du groupe était un album solo de Stolt, comme son manifeste de 2018 … Tout de même, bien qu’il l’ait laissé entendre en 2019, la sortie d’un nouvel opus en 2020 semblait improbable. Pourtant, Islands a bien vu le jour en cette fin d’année 2020, et il s’agit derechef d’un double-album ! 


Commençons par la pochette qui ne pourra laisser personne indifférent, surtout les amateurs de rock progressif. Il s’agit d’une œuvre signée Roger Dean, illustrateur attitré de Yes – mais aussi, entre autres, d’Uriah Heep, Budgie, Gentle Giant ou Glass Hammer pour ne citer qu’eux – qui saisit au premier coup d’œil le plus rétif des auditeurs, et transporte avant la moindre note dans les univers les plus fantastiques et oniriques imaginables. Une association bienvenue, d’autant plus que le dessin proposé par l’artiste – il préexistait à l’album – évoque justement l’insularité, avant même que l’opus ne porte le nom d’Islands … Il est des signes qui ne trompent pas. 


Quand on a une telle productivité et que les albums sont aussi opulents, on court le risque d’une inspiration inconstante. On sait par ailleurs que les Flower Kings font partie des groupes qui ont tendance à ne pas savoir faire le tri dans ce qu’ils composent, et qu’ils remplissent les galettes jusqu’à plus soif. Un défaut dont on comprend les ressors et qu’ils ne sont pas les seuls à avoir, mais qui empêche parfois d’adhérer aux albums dans leur entièreté. On remarquera que, contrairement à son prédécesseur, Islands possède deux disques équilibrés, en termes de durée du moins. Pour ce qui est du fond, nous avons clairement un penchant pour le second. 


Selon le groupe, Islands constitue une grande fresque découpée en 21 parties, mais force est de constater que cela ne saute pas immédiatement aux oreilles ; les titres ont bien une cohérence – quoiqu’ils soient variés – mais elle tient surtout au fait qu’ils émergent de la même formation. De fait, ils peuvent très bien s’écouter indépendamment du contexte organisé par l’œuvre totale. Si la thématique de l’isolement est un fil conducteur, les titres possèdent tous leur unité propre. 


Ceux qui connaissent le groupe savent que leur registre est de naviguer entre le rock progressif des 1970’s, d’ajouter des touches de néo-prog, et de moderniser un peu la sonorité. Il est évident qu’ils essayent de ne pas renier la virtuosité propre au genre tout en proposant un registre beaucoup plus easy-listening, presque pop. 


Ce soft-prog domine le premier disque avec, par exemple, "From the Ground" ou le léger "Morning News" ; en ce sens, l’introductif "Raicing with the Blinders" ne doit pas nous tromper, mais il a le mérite de mettre en avant la guitare (surtout) et les claviers qui seront au centre du projet. Pour les amateurs de morceaux plus aventureux, il y aura le long "Solaris", très cinématographique, mais même celui-ci reste après tout un titre assez convenu et simplement étendu. "Broken" mérite plus d’attention et parvient à équilibrer les deux faces du groupe, même si le développement instrumental rappelle parfois le générique – assez culte, après tout – d’un dessin-animé satyrique américain. Selon nous, le bilan de ce premier disque est le suivant : c’est bien fait et les morceaux gagnent à être écoutés plusieurs fois, mais c’est parfois un peu long. Heureusement, on passe du bon au très bon avec la deuxième galette. 


Le style soft-prog n’est pas abandonné sur le second album mais les compositions qui vont dans ce sens sont plus rares et plus réussies. Ainsi, le disque s’ouvre sur le terriblement accrocheur "All I Need Is Love", qui comporte de sympathiques passages instrumentaux, mais surtout une partie de guitare acoustique imparable. 


Mais cet album gagne surtout en relief par sa dimension plus progressive et l’univers très riche qui s’installe petit-à-petit. C’est vraiment là qu’on entre complétement dans l’album. On pourrait évoquer quelques titres particulièrement réussis. "A New Species" est un instrumental fabuleux avec de multiples rebondissements, mais toujours cotonneux, on voyage dans les louvoiements des claviers qui dominent le titre. "Serpentine" surprend par sa dimension jazz-fusion inattendue. Le solennel "Looking for Answer", à l’introduction religieuse, comporte un chorus de guitare, parfois dialogué avec l’organiste, voluptueux et inventif. "Fool’s Gold" est agréablement chaloupé grâce à une section rythmique envoûtante sur laquelle viennent s’installer les instruments et le chant. C’est foisonnant et c’est très bien exécuté (n’oublions pas "Islands", le final, bel instrumental tout en finesse), tout en restant cohérent et accessible. 


Les Flower Kings font partager leur ressenti sur cette étrange période et Islands restera un album à évoquer quand il s’agira de traiter de la production impulsée par l’épidémie. S’il possède quelques faiblesses, il est globalement très réussi, surtout pour sa deuxième partie plus inspirée. Ils ont maîtrisé l’équilibre au niveau de la durée (équivalente pour les deux disques), entre virtuosité et accessibilité, entre variété et unité, un peu moins dans l’économie interne de leur œuvre qui pèche un peu sur le premier volet. Islands conclut également une année particulièrement riche pour Roine Stolt qui a enregistré le nouvel album du supergroupe Transatlantic avec d’autres musiciens tout autant hyperactifs, Neil Morse et Mike Portnoy. A suivre … 


 

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