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Critique d'album

Rush


Grace Under Pressure


(12/04/1984 - Anthem - Hard Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Distant Early Warning / 2- Afterimage / 3- Red Sector A / 4- The Enemy Within / 5- The Body Electric / 6- Kid Gloves / 7- Red Lenses / 8- Between The Wheels
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le meilleur du Rush synthétique des 80's"
François, le 11/01/2023
( mots)

De tous les groupes de rock progressif confrontés à l’arrivée des années 1980, le trio canadien Rush fut assurément le plus intelligent. Refusant de disparaître, mais également de se soumettre complétement aux canons esthétiques que formulait la nouvelle décennie, Rush parvint à s’approprier de nouvelles sonorités et des caractéristiques de genres en plein essor, sans que cela ne passe pour une capitulation en rase campagne. En 1981, Moving Pictures avait été un coup de maître, un album de transition qui gardait encore beaucoup d’éléments de la phase progressive tout en envisageant déjà les évolutions à venir. L’année suivante, Signals confirmait le tournant synthétique du groupe, mais celui-ci prouvait qu’il comptait garder un sens aigu de la composition et de l’harmonie. Deux ans plus tard, Rush est toujours triomphant et en aucun cas ringard, sans pour autant être devenu une parodie de diva des 1970’s opportunément convertie aux 1980’s (dans le genre de Genesis et Yes).


C’est ainsi que Grace Under Pressure entre en scène, ou plutôt dans les bacs, résultat d’un groupe ayant accompli sa mutation et pouvant installer sans crainte ses nouveaux choix esthétiques. "Distant Early Morning" est à l’image de cette transition : il y a un "son" Rush-1980’s qui s’y affirme. Ici, le refrain est puissant tout en étant accrocheur, les passages instrumentaux sont assez accessibles car très mélodiques, mais  composés avec une certaine complexité. On trouve quelques touches rythmiques à la Police, qu’on pourrait intégrer à la mouvance reggae/ska, qui s’entendent également sur l’excellent et sautillant "The Enemy Within". Celui-ci joue derechef sur le contraste entre les parties enjouées qui mettent en scène cet emprunt et celles centrées sur la guitare électrique qui s’avèrent souvent plus sombres.


C’est tout le paradoxe de cet album qui, dans ses côtés mélodiques et ska, peut sembler de prime abord lumineux, alors qu’il est parfois assez sombre. Pensez à l’ode à la mort qu’est "Afterimage", avec ses touches new-wave, bien qu’il soit plus riche et véloce que les parangons du genre, notamment par l’embellissement que constituent les interventions très subtiles à la guitare. Les synthés sont rois et dominent un pont instrumental avant le solo de guitare et le plan final vraiment magnifique. "Red Sector A" possède également une ambiance étrange de science-fiction qui le rend légèrement mélancolique, dont la réussite provient de l’association très bien menée entre les synthés et la guitare – le solo, tout en simplicité, est mélodiquement imparable. Les synthés plaquant des accords avec force et régularité sur "Between the Wheels" apportent le même genre d’atmosphère, qui est compensé par la légèreté du refrain où la guitare lance des arpèges aussi lumineux que le sont les notes du solo.


La plupart de ces titres furent de petits succès à l’époque, même "The Body Electric" qui le méritait un peu moins (celui-ci est beaucoup trop calibré, et reste le seul point faible de l’album avec "Red Lenses"), alors que  "Kid Gloves" avait tout pour atteindre le haut des charts – les riffs de guitare sont sublimes et la composition rappelle les albums du groupe de la période 1980-81. C’est la perle oubliée de cet opus qui mérite d’être dévoilée.


Les années 1980 sont loin d’être finies pour Rush, le groupe en fit même sa décennie le plus productive (avec six albums), mais après Grace Under Pressure, le trio devint moins inspiré, moins original, trop marqué par l’époque pour ne pas tomber dans ses travers. Rush avait pourtant jusqu’alors prouvé que les années 1980 et l’utilisation des synthés n’avaient rien de fatalités pour les monstres sacrés des 1970’s.


À écouter : "The Enemy Within", "Between the Wheels", "Kid Gloves"

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