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Critique d'album

Blue Öyster Cult


Tyranny & Mutation


(11/02/1973 - CBS - Classic Hard Rock - Genre : Hard / Métal)
Produit par

Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Mutation musicale et tyrannie saturée"
François, le 05/02/2023
( mots)

L’année 1973 est, dans l’histoire du rock, celle de l’avènement des États-Unis dans le champ du hard-rock, jusqu’alors dominé par le Royaume-Uni et au sein duquel la plus vieille démocratie du monde n’avait occupé qu’une place assez marginale. Aerosmith et Montrose arrivent dans les bacs, Alice Cooper triomphe avec Billion Dollar Babies, et Lynyrd Skynyrd change la face du Southern rock en saturant l’approche d’un genre très calme durant l’ère des Allman Brothers.


Quant à la mystérieuse secte de l’huitre bleue, déjà riche d’un premier album et de l’aura obtenue par une tournée d’ampleur, elle durcit profondément son esthétique, que ce soit en matière de vélocité ou de lourdeur, pour proposer un manifeste de hard-rock au nom provocateur de Tyranny & Mutation. La pochette renforce l’aspect à la fois transgressif et ésotérique du combo, une géométrie angoissante et des couleurs froides qui installent une ambiance déstabilisante.


Peut-être est-ce pour renforcer la dimension mystique de son identité que l’opus se trouve étrangement séparé entre une première face "rouge" (considérée comme la plus hard-rock) et une seconde "noire", concept introduit par l’excellent "The Red and the Black" qui inaugure aussi la montée en puissance du combo sur cet opus. Agressif, ultra-rapide et plus que virtuose, le titre dévoile toute la fougue et l’énergie que Blue Öyster Cult, est capable de déployer … Ainsi que le talent de ses musiciens qui multiplient les notes et demeurent d’une propreté impeccable.


Ils revisitent le hard-rock en prenant une pente presque punk avant l’heure avec "Hot Rails to Hell", quoique les variations internes et les qualités instrumentales des musiciens surpassent ce genre à venir, notamment sur les parties solistes. Sur "Wings Wetted Down", la lourdeur n’est pas loin d’être sabbathienne, même si les couplets sont reprennent la veine pop-psychédélique qui enrobe l’univers un peu étrange du groupe. C’est le même contraste qui agite "Mistress of the Salmon Salt", avec d’une part un riff heavy et un pont gothique, et d’autre part des mélodies et des chœurs du côté qui assouplissent la démarche. Il y a là une finesse d’écriture qui se déploiera encore davantage dans la suite de leur discographie et qui laissera des traces dans l’histoire du rock.


Que dire alors du hard-blues de loubard qu’est "O.D.’d On Life Itself", dont les chœurs parodient les Beach Boys au point de lorgner vers Alice Cooper, inspiration qu’ils ont pu avoir lorsqu’ils assuraient sa première partie ? Comment ne pas succomber au diabolique "7 Screaming Diz-Busters", paré d’effluves légèrement progressives, notamment sur la partie centrale angoissante et incantatoire où le clavier domine, tandis que le titre parvient à rester très hard et speed grâce à la guitare frénétique. Les interventions de guitare, complétement invraisemblables, rehaussent également le plus classique "Baby Ice Dog" (pour lequel Patti Smith a écrit les paroles, elle n’était pas encore en vue), quand la batterie et les claviers brillent sur l’exaltant "Teen Archer".


En durcissant leur approche tout en maintenant la complexité qui constituait la force de l’univers, Blue Öyster Cult poursuit lentement mais sûrement sa progression esthétique, et fait sa place dans le paysage rock … attirant dans sa communion de plus en plus d’adeptes.


À écouter : "The Red and the Black", "7 Screaming Diz-Busters", "Mistress of the Salmon Salt"

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