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Critique d'album

Rick Wakeman


The Six Wives of Henry VIII


(23/01/1973 - - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par

1- Catherine Of Aragon / 2- Anne of Cleves / 3- Catherine Howard / 4- Jane Seymour / 5- Anne Boleyn 'The Day Thou Gavest Lord Hath Ended' / 6- Catherine Parr
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Thèmes et variations matrimoniales"
François, le 05/03/2023
( mots)

La période qui sépare Relayer (1974) de Going for the One (1977) est connue par les fans de Yes comme celle où les membres du groupe tracent leur propre chemin avec des albums solo. Pour Jon Anderson, ce fut Olias of Sunhillow (1976), pour Steve Howe la guitare fusa sur Beginnings (1975) et Chris Squire développa son jeu de basse sur Fish Out of Water (1975).


Il y avait néanmoins un musicien éminent de cette formation culte du rock progressif qui avait commencé sa discographie quelques années auparavant, le claviériste Rick Wakeman. En effet, dès 1973, il avait offert au monde un album-concept sous le titre de The Six Wives of Henry VIII (pour les plus pointilleux, on oubliera Piano Variations sorti en 1971 que le pianiste rejette).


S’il s’agit bien d’un album solo, Wakeman s’entoure de nombreux musiciens pour l’accompagner, dont un bon nombre de camarades issus de Yes (Howe, Squire, Bruford, White), une collaboration qui culmine avec la présence d’un extrait de l’album dans le premier live du groupe, Yessongs (1973). On a connu pire en matière de promotion.


The Six Wives of Henry VIII nous plonge dans l’Angleterre du XVI siècle, à la cour du roi Henry VIII, connu pour ses six mariages et sa cruauté envers certaines de ses épouses qu’il fit exécuter. Chacun des six mouvements de l’opus correspond à une des femmes du monarque, avec comme fil conducteur la place accordée aux différents claviers emblématiques des 1970’s, de l’orgue Hammond au Mellotron en passant par le Minimoog et autre clavecin électrique. Cela donne à l’œuvre une sonorité très progressive et très datée, ce qui ne l’empêche pas d’être assez remarquable, à condition d’apprécier la musique purement instrumentale.


Dès "Catherine of Aragon", on se retrouve plongé dans du rock progressif rigoureux à la Emerson, Lake & Palmer, entre des lignes mélodiques puissantes et heurtées, et de véritables renvois à l’écriture classique. Wakeman se permet également des expériences sonores propices à des moments cosmiques quand il utilise judicieusement la palette de ses divers instruments. L’ultime "Catherine Parr" est également exemplaire en matière de rock progressif en s’inscrivant purement dans l’esthétique symphonique du genre, veine ELP ou Beggars Opera – c’est peut-être le mouvement le plus réussi de l’opus.


Les musiques savantes sont fortement mobilisées, que ce soit le baroque sur "Jane Seymour", proche de certaines toccatas de Bach, ou le romantique sur l’exceptionnel "Catherine Howard" (il y a quelque chose des Saisons de Tchaïkovski). Sur ce titre, on  retrouve ensuite des sons analogiques qui font toute la saveur de l’époque, ainsi qu’un clavecin westernisant (comme un pastiche des pièces humoristiques d’ELP), qui en font un morceau très riche et varié, donc d’autant plus intéressant. "Anne Boleyn" de son côté regarde davantage vers les musiques savantes du XXème siècle, et s’avère le plus abrupt de la collection.


Tout, bien sûr, n’est pas absolument brillant et "Anne of Cleves" s’avère assez convenu. Wakeman n’est pas le seul claviériste progressif à tenter l’aventure en solo en 1973, et ce titre évoque le travail contemporain de Greenslade, avec parfois quelques aspérités latin-jazz (les percussions centrales) et même s’il est virtuose, le long solo manque d’aspérités.


Si l’album peut être considéré comme un témoignage de la démesure et de la grandiloquence de Rick Wakeman, il illustre également des talents immenses du musicien et d’une empreinte sonore aussi variée que typiquement progressive. Dans la catégorie instrumentale, peu d’œuvres progressives avaient atteint un tel niveau en 1973.


À écouter : "Catherine Howard", "Catherine Parr"

Commentaires
Noel, le 05/03/2023 à 12:58
L'habit ne fait pas le moine ! L'important reste la musique.
Daniel, le 05/03/2023 à 12:48
La cape fait bien partie du personnage. Par contre, Rick Wakeman a bien expliqué avoir poussé le bouchon trop loin avec le spectacle "on ice", sans compter les dinosaures gonflables et autres fantaisies qui amusaient beaucoup les critiques des années '70. Dans le même esprit, R.J. Dio (mon chanteur préféré du monde) affrontait à l'épée un dragon géant en plastique tandis que ses propres musiciens se roulaient par terre de rire près de la batterie. En bon fan de Kiss, je sais que le ridicule ne tue pas à condition de l'assumer. La musique reste et la musique est sublime.
Yessongs, le 05/03/2023 à 11:47
Il s'habille comme il l'entend, l'important est la musique !
FrancoisAR, le 05/03/2023 à 11:32
@daniel, es-tu certain qu'il le regrette ? Quand je l'ai vu sur scène en 2017, il portait encore sa cape de magicien ...
Daniel, le 05/03/2023 à 11:30
J'adore Wakeman. Pour autant que mes souvenirs soient exacts, la "suspicion" est née non pas des 4 notes (qui étaient vraiment brillantes) mais du caractère grand-guignolesque des apparitions publiques du maître (costumes affreux, décors ridicules, musiciens sur une patinoire, ...). Ca s'inscrivait peut-être dans un certain "air du temps" mais ça desservait terriblement les ambitions du maître. Wakeman reconnaît aujourd'hui qu'il s'agissait d'une erreur. Et l'histoire reconnait toujours les siens...
Yessongs, le 05/03/2023 à 09:40
Excellent album. Je ne vois pas de démesure dans cet album. C'est simplement de la bonne et grande musique. Que ce soit Wakeman ou d'autres, comme Emerson, avec leur immense talent créatif et technique, ils ont, avec des oeuvres incontournables, renvoyé à leurs chères études beaucoup d'"artistes". Il est vrai, dans le milieu des “spécialistes“ ou des “musicos“ une telle maitrise technique peut et à pu gêner ! La question est : pourquoi, quand un musicien aligne plus de 3 à 4 notes, il apparaît suspect ?