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Critique d'album

Mumford & Sons


Sigh No More


(02/10/2009 - Island - folk rock - Genre : Chanson / Folk)
Produit par Markus Dravs

1- Sigh No More / 2- The Cave / 3- Winter Winds / 4- Roll away your stone / 5- White Blank Page / 6- I Gave You All / 7- Little Lion Man / 8- Timshel / 9- Thistle & Weeds / 10- Awake My Soul / 11- Dust Bowl Dance / 12- After The Storm
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Coup d'essai, coup de maître pour l'un des albums étalons du folk-rock moderne"
Nicolas, le 26/08/2015
( mots)

Dans le paysage folk contemporain, les Mumford & Sons tiennent une place particulière. D’abord parce qu’ils font partie de la petite scène folk ouest-londonnienne aux côtés des relativement peu connus et reconnus Johnny Flynn, Noah and the Whale mais surtout Laura Marling - trois des quatre membres du groupe ayant d’ailleurs tourné dans le backing band de la belle anglaise. Ensuite parce qu’à l’inverse des noms précités, le quatuor a su engranger une forte notoriété tant critique que publique, imposant son nom en tant que formation incontournable du revival folk, mais aussi de la scène rock généraliste, et ce des deux côtés de l’Atlantique. Rares sont les groupes pouvant se targuer d’avoir remporté une nomination pour le Mercury Prize, un British Award, un Grammy Award et à avoir pu placer leur premier album à la deuxième place des charts anglais et du Billboard. Vous l’avez compris, Sigh No More n’est pas le premier disque venu.


Tout tient en fait à une personnalité et à un savant mélange d’ingrédients. La personnalité, c’est celle de Marcus Mumford qui, à lui tout seul, enflammait feu le Bocun’s Locker, le fameux pub ayant hébergé la scène folk british en question avant sa fermeture en 2009. Par sa voix tout d’abord, une voix chaude, rauque, profonde, la voix d’un cowboy nous transportant loin dans un far west américain fantasmé, rocambolesque et romantique. Par ses talents de multi-instrumentistes ensuite, Mumford endossant tout à la fois les rôles de chanteur, guitariste, joueur de banjo mais également batteur et délivrant, avec ses trois coéquipiers, de formidables prestations live. Par son songwriting enfin, car indépendamment de l’apanage folk appliqué à ses chansons, l’anglo-californien a su leur instiller une patte, une verve populaire, un allant propre à retourner les salles du monde entier. Là-dessus, les quatre hommes ont su jouer d’un bagage folk on ne peut plus traditionnel dans l’instrumentation (guitare sèche, banjo, mandoline, accordéon) tout en lui conférant une salvatrice modernité et un impact sonore quasi-inédit dans l’interprétation. Aidé en cela par la production percutante de Markus Dravs - l’une des chevilles ouvrières du son Arcade Fire - et agrémentant leurs compositions de secondes voix enflammées, les Mumford & Sons ont accouché d’un album dense, solide et d’une redoutable efficacité. Un album qui peut tout autant se revendiquer du rock que de la folk, les deux influences se trouvant étroitement entremêlées, et le tout sur un traitement on ne peut plus contemporain. La parfaite recette du best seller, en somme.


A l’évidence, Sigh No More n’a pas usurpé son rang. D’emblée, la pochette adresse un message à l’auditeur : l’entreprise Mumford et Fils se veut tel un vénérable établissement de l’ouest américain, dressant les chevaux de l’artwork sous le soleil de l’Arizona avant de se retirer le soir dans son ranch autour d’un bon feu de bois, d’un verre de whisky et d’une guitare. La maîtrise technique est irréprochable : les cavalcades de banjo et de mandoline irradient de mille feu dès l’introductif morceau titre, jolie composition tirant parti d’un crescendo bien emmené. Ces chevauchées cristallines de cordes illuminent tout le disque, étonnant tout d’abord par le caractère culotté d’un tel choix avant d’emporter l’adhésion sans réserve. Le quatuor n’a plus qu’à enchaîner les tubes à reprendre en choeur, “The Cave” et les notes traînantes de son refrain, “Winter Winds” et ses grandes déclarations de trompette, “Hold On To What You Believe” et sa tonalité grave et concernée, ou “Little Lion Man” et son riff étourdissant mettant en orbite un refrain d’une rare percussion, un refrain tout aussi enjoué que pudique. “But it was not your fault but mine / And it was your heart on the line / I really fucked it up this time / Did’nt I my dear”. Beau, sincère, touchant. Sans verser ensuite dans des morceaux aussi calibrés, les Mumfords s’en tirent tout aussi magnifiquement dès lors qu’il faut alterner les contrastes fort-faible (“Roll Away Your Stone” et sa chaude ambiance country), sublimer le piano-rock (“Dust Bowl Dance”) ou maîtriser l’escalade émotionnelle (sensationnel “White Blank Page”, air majestueux, violons chagrinés, coup de boutoirs de guitare et ribambelles de choeurs). Dans le registre de la balade, même si l’originalité est forcément moins de mise, le talent demeure intact et irradie de mille feux sur des titres comme “Awake My Soul” (plein d’espoir) , “I Gave You All” (plein de tristesse), “After The Storm” ou encore “Timshel”, presque un cantique d’église - rappelons que les parents de Marcus Mumford sont les dirigeants de la Vineyard Church en Angleterre et en Irlande.


Passons peut-être sur le fait que le refrain de “Thistle & Weeds”, pas déplaisant au demeurant, ressemble étrangement à celui d’“Emotion Sickness” de Silverchair, probablement une coïncidence même si celle-ci s’avère on ne peut plus troublante - et un grand merci à celui qui me l’a fait remarquer, il se reconnaîtra en lisant ces lignes. Ce détail n’enlève rien à la force tranquille de Sigh No More, un vrai grand disque de folk populaire et le premier acte d’un groupe qui a su confirmer tout le bien que l’on pensait de lui avec un Babel non moins réussi, même si la surprise initiale a déjà cessé son oeuvre. Que penser en revanche du tout récent Wilder Mind qui a vu Mumford et ses trois acolytes tirer un trait sur leur bagage folk pour se contenter d’un rock fade et sans personnalité ? Espérons que la fausse famille revienne bien vite dans le droit chemin de ce premier album à ne pas manquer, que l’on soit amateur de folk ou non.

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